Quelques empereurs sont qualifiés de l’épithète p i s to s ( f i -
delis), comme, par exemple, Michel-II le Bègue, Théophile et
Basile I" le Macédonien, — ou de l’adjectif e v s e b e s (ñus),
comme Léon YI le Sage, Constantin X, etc. Justinien II Rhi-
notmète prend sur quelques-unes de ses monnaies le titre de
serviteur du Christ : s e rv w s c h r i s t i , formule reproduite en
d’autres termes sur la monnaie d’or de Théophile, où nous
lisons en légende : c v r i e . b o h 0h . t o . s o . d o v l o (Protège ton
serviteur). à
Par exception et sans que nous en connaissions le motif, un
bronze de Michel III le Buveur et Basile porte les légendes, insolites
à cette époque, de : MihA€L . im p c ra to i" , et de bAsiuqs .
R€x. Baudouin II, dont il ne nous est pas resté de monnaies
incontestables, a pris également sur ses sceaux les titres d’iMPe-
r a t o r ; mais il est vrai que c’était un empereur latin.
Le titre de despotes est inscrit pour la première fois sur des
monnaies de cuivre de Constantin Y et Léon Chozare; employé
plus tard par Staurace avec Nicéphore, par Théophile avec
Michel II, ainsi que par Basile II, il a été adopté généralement
par les empereurs byzantins, depuis Michel VII Ducas jusqu’à
Jean VIII Paléologue. Sur un sou d’or où figurent ensemble
Michel III, Théodora et Thécla, Théodora régente et tutrice de
son fils prend le titre de despvNA.
Basile Ier, Léon YI et Alexandre, Léon VI et Constantin X,
Constantin X et Romain II, Romain Ier et son fils Constantin,
Romain Ier et Christophore, Basile II et Constantin XI ont pris
sur quelques-unes.,de leurs monnaies le titre A’Auguste des
Romains; ici, par exception, le mot auguste est employé comme
synonyme de rex ou de basileus.
Quant au titre d’autocrate, je le trouve pour la première fois
sur des monnaies de Nicéphore II et Basile II, puis sur celles
de Michel IV, de Constantin XII, de Michel VIII et Andronic II,
d’Andronic II et Michel IX, d’Andronic II et Andronic III, et
enfin de Manuel II Paléologue.
Comme je l’ai déjà dit, il n’est ici question que des titres
inscrits sur les monnaies, car les codes, les documents historiques,
les inscriptions et les monuments nous ont conservé
une foule de surnoms et de titres plus ou moins emphatiques
dont se décoraient habituellement les empereurs romains et
surtout ceux de l’empire grec. Ainsi, sur des rescrits impériaux
de Justinien I8r, nous lisons cette formule initiale qui
figurait toujours en tète des actes officiels émanés de la chancellerie
impériale de Constantinople :
« Au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ, l’Empereur et
César Flavius Justinien, l’Allemanique, le Gothique, le Germanique,
le Francique, l’Antique, l’Alanique, le Vandalique,
l’Africain. — Débonnaire, Heureux, Renommé, Vainqueur
et Triomphateur, toujours Auguste,
« A Archélaüs, préfet du prétoire d’Afrique, etc., »
ou bien :
« A Bélisaire, maître de la milice d’Orient, etc. »
Et plus tard, sur un rescrit adressé par Léon VI au Maître
des Offices sacrés, que je trouve relaté dans la 94e constitution
de cet empereur :
« L’Empereur César Flavius Léon, Pieux, Heureux, Glorieux,
Vainqueur, Triomphateur, digne de la vénération de
tous les siècles, Auguste, Roi fidèle,
« A Stylianus, très-illustre Maître des Offices sacrés, etc. »