M O K C H E I i F A C O A Ï C A P e r s.
LA MORILLE CONIQUE. — Die Spitzmorchel.
Caractères.— Chapeau en quille, conique, allongé, couvert de cellules profondes,
étroites, plissées, et de nervures saillantes, longitudinales et transverses, plus ou
moins sinueuses.
Description. — Pédicule creux, long de 1 à 4 '/. pouce, épais de 5 à 6 lignes,
blanc-pâle, légèrement bosselé, et saupoudré de petits grains blanchâtres,—Le chapeau,
élevé de 2 à 3 pouces, épais au bas de 4 à 1, 'U pouce est pointu au haut,
couvert de nervures nombreuses, plissées, courant de haut en bas et se reliant çà
et là par de plus petites arêtes dirigées en travers. Quelquefois elle atteint 6 pouTs
de hauteur, et pèse près d’une demi-livre. Tout le chapeau paraît noirâtre ; le bord
des nervures est gris, brun ou noir, mais l’intérieur des cellules est verdâtre, jaunâtre
ou tirant au gris. On en trouve dont le chapeau est entièrement jaunâtre. La
chair, dans le pédicule comme dans le chapeau, n’a jamais plus d’une ligne d’épaisseur.
Elle apparaît en avril et en mai, après quelques pluies chaudes, dans les forêts
et les lieux ombragés, particulièrement dans les montagnes. Au-dessus de Neuchâtel,
on commence à la trouver à partir du 40 avril; elle se montre plus tard dans les
lieux plus élevés. Des personnes dignes de loi m’ont dit avoir cueilli des morilles coniques
en juin à Chaumont, et même à la fin d j-ju ille t aux environs de la Chaux-
de-Fonds. Dans nos montagnes, cette morille est l ’objet de recherches actives et persévérantes,
et on en vend pour des sommes assez fortes. J’ai connu des hommes qui
se livraient à cette chasse avec une véritable passion pendant tout le temps que dure
cette végétation; ils connaissaient une foule d’endroits où les morilles croissent depuis
bien des années, et ils parcouraient les forêts de notre canton depuis les Côtes
du Doubs jusqu’au sommet du Chasserai.
On vient d indiquer pour la morille commune une préparation en usage en Allemagne;
en voici une autre qu’on appelle à l'italienne : on coupe les grosses morilles
en plusieurs morceaux, on les met dans une casserole avec du persil, des o ignons,
de la piraprenelle, du cerfeuil, un peu de sel et d’huile; on les tient sur !e
feu jusqu’à ce qu’elles aient donné leur eau; on les remet de nouveau avec un peu
de farine, on les arrose avec du bouillon et un peu de vin, et on les laisse cuire un
moment. On les dresse sur des tranches de pain avec du jus de citron.
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