LES LilAMPlGNONS.
Les champignons sont rangés par les botanistes au dernier rang du règne végétal,
entre les algues ou herbes marines et les lichens, parmi les végétaux appelés inférieurs,
c’est-à-dire dont l’organisation est la plus simple. Ils ne sont formés que de tissu
cellulaire ('), dans lequel tous les phénomènes de la vie végétative, absorption, circulation,
respiration, etc., trouvent moyen de s’accomplir. Ils manquent des organes qui
caractérisent les végétaux supérieurs, et on cherche vainement en eux, des racines,
une tige, des feuilles, des fleurs, des fruits. Ils ne tirent guère du sol leur subsistance;
en vrais parasites, ils vivent, pour la plupart aux dépens des matières organiques
en décomposition, qui leur fournissent l’azote dont ils renferment une proportion
considérable. Ils agissent sur l’air atmosphérique comme les animaux, en
absorbant l ’oxygène et en exhalant l’acide carbonique.
Les champignons présentent les formes les plus variées, les uns sont fdamenteux
comme les moisissures, d’autres sont membraneux, d’autres semblables à de l’é cume;
d’autres imitent des ombrelles, des cornets, des massues, des feuilles, des
sabots de cheval, des tubercules arrondis, des sacs, des soucoupes, des étoiles,
des grillages, la slructure l’ameuse du corail, etc. Leur substance intérieure est
pour l’ordinaire plus ou moins blanche, ou grisâtre, ou jaunâtre, ou rouge-brun;
mais à l’extérieur ils ont toutes les couleurs et toutes les nuances, sauf le véritable
vert d’herbe. Leur consistance est non moins variable : elle est gélatineuse, spongieuse,
pulpeuse, cotonneuse, charnue ou coriace; les uns sont si fragiles qu’on
les brise en les touchant; d’autres offrent une ,si grande résistance qu’on peut à
peine les couper. Sous le rapport de la durée, on en connaît un grand nombre,
particulièrement dans le genre des polypores, qui mettent plusieurs années à se développer,
et qui ne souffrent en aucune façon des rigueurs de l’hiver; d’autres tombent
en décomposition sous l’action de la première g elée; d ’autres enfin accomplissent toutes
les phases de leur développement en quelques heures. Les coprins par exemple
apparaissent le matin et, dans l’après-midi, se fondent en une eau noire, semblable
à de l’encre.
On peut distinguer dans la plupart de ces végétaux deux parties distinctes : la première
constitue la presque totalité du champignon, par exemple ce qui est chair dans
les champignons charnus. La seconde est celle sur laquelle sont fixées les poussières
microscopiques que l’on considère comme les organes reproducteurs,
( 0 On d o n n e c e n om à la p a r ti e d e la p la n t e q u i r e s s em b le à la m o e lle d u s u r e a u e t q u i e s t c om p
o s é e d ’u n e m u l ti tu d e d e p e tits s a c s ou c e llu le s v is ib le s à l’a id e d u m ic ro s c o p e . Le tis s u c e llu la ir e
e s t a b o n d a n t dan.s le s h e r b e s , le s fe u ille s , le s f r u it s s u c c u le n t s , e tc .