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Entre ces lieux, il y en a quelques-uns d’ap-
puyes, fur des obfervations afiranoniiques ; tel ert
d abord Tripoli : parmi les observations qu’on en a, celle de Harris, approche le plus du vrai; pour
s en affurer, on a rapporté cette ville, à Alexandrie
& à Tunis, à Malte & à Tunis, puis à Malte & à
Alexandrie. La longitude de Tunis, vient d’une
éclipfe de Soleil', obfervée par le Baron de T h o t,
on en a fait mention , dans la première Partie ; au
paragraphe du Royaume de Naples; quant à la
longitude d’Alger, le peu d’obfervations qu’on y a
faites, portent cette Ville trop à l’Occident ; c’eft
pourquoi par le moyen des diftances, on a rapporté
cette Ville, aux lieux bien déterminés des
environs : tels que font Tunis, Carthagène, Gibraltar
, Cadix, Cagliari, &c. Les politions de Ceuta
& de Tanger, dépendent de celles de Gibraltar
& de Cadix ; la proximité des premières aux dernières,
offrait le moyen d obtenir furement, leurs
diftances & leurs giffemens relpeâifs. Au nouveau
Salé ou Rabath, la latitude eft de , 340 os', o ,
par un milieu, entre plufieurs obfervations. M. Caf-
finile fils, en 1768, fur la Frégate l’Enjouée, l’a
trouve de, 34°~°4/s o ; la différence en longitude,
entre Rabath ôc Cadix, par les montres marines
eft, fuivantM. Caflini, de 3 9 '; elle tient un milieu,
entre celles qu’on a de cette longitude. A Safte
en 1767 , une émerfion, du premier Satellite de
Jupiter, obfervée par M. l’Ahbé Rochon, & qui
a eu des correfpondantes, à Gréentvick, à Calais
& à Paris,indiquerait une longitude un peu foible ;
0,1 a trouve par des routes nautiques, partant de
points fixes, que cette longitude devoit être, au
moins , de 11® 12', o. La latitude de Safie eft de,
31° 18', o , obfervée à bord, & de 32,° io ', o ,
obfervée à terre, par M. l’Abbé Rochon. ’
A l’égard des autres points de la Table, c’eft
par des diftances multipliées, entre chacun d’eux,
& par leurs différences en latitude, qu’on les a
placé, en référant ces diftances & ces différences,
aux pofitions des Villes, que l’on vient de difcu-
ter:on ne peut entrer, dans un plus ample détail
fur ce fujet, fans répéter des opérations, qu’on a
déjà expofées plus d’une fois.
La Cadet de Maroc, d’Alger , de Tunis & de
Tripoli, eft les y du pied Grec, elle vaut, mefitre
de Paris , i p. 7'. 1'*. ; elle eft de 116000 au
degre : fi l’on compofe la lieue, de 8000 cadées ,
elle fera de 17 au degré ; fi l’agash ou la lieue,
contient 12000 cadées, cette lieue fera de 18 au
degre. La première de ces mefures s’emploie, dans
la partie feptentrionale, des Etats de Maroc , on
fait ufage de la fécondé, dans le pays de Derne ;
fur les pays intermédiaires, la lieue y eft en géné-
a 9 ÿ î 0000 cadées, ou de 21 au degre. On
t, Ure de Ia ,lor,gueuf I de la cadée de Maroc
11 ^jêer r °.n n*a cîue des indications verbales, fur
celle de Tunis ôc de Tripoli»
• /Pe*S Per^onnes. il l l ont été à portée, d’en être
mftruites, ont dit que la cadée étoit la même ,
tout le long de la côte de Barbarie ; d’autres, que
celle de Tripoli & de Tunis, étoit de deux palmes
de Malte ôc de Sicile; ôc d’autres encore, que cette
cadee etoit les , de l’aune de Paris : en ce cas
la cadee de Maroc, feroit à celle de Tripoli, comme;
1.25 eft à 126 ; c’eft-à-dire qu’elles feroient , à
tres-peu près égales. La cadée de Maroc ôc d’Alger,
eft les , de la coudée Hachemide ; les , de
U coudée ancienne des Arabes ; les-fA , de la coudée,
noire., ou de Gelle du nilomètre ; ôc les |A,
de la coudee commune, ou de celle de Babylone.
§. IV .
Partit occidentale de CAfrique, comprife entre le
Cap Saint-Vincent <$* le Cap Tagrin , avec les
JJles voifines, N®. 100.
P our le diriger fur cette partie, on avoit k
Barbarie, la Nigritie & la Guinée, par G. de Lifte,
1707; l’Afrique Françoife ou le Sénégal, par le
meme, 1726; la Relation de l’Afrique Occidentale,
par le P.’Labat, 1728; le Cours du Sénégal ôc de
la Gambie, par le Capitaine Jean Leach, 1732 ;
ies cotes Occidentales d’Afrique, par M. d’Anville,
i feuilles, 1751; carte réduite, des côtes Occiden-
tales d Afrique, depuis le détroit de Gibraltar, juf-
1" / “ nvière, de Sierra Leona, par M. Betlin ,
. , es, ’ rT53 » carte générale du Sénégal, de
M. Adanfon,par Phil. Buache, 1756; carte d’une
partie, de l’Océan Occidental , du voyage de la
Flore, par MM. de Verdun de la Crenne, le Chevalier
de Borda & Pingré, 1775.
Table de la longitude & de la latitude des lieux,
fur lefquels cette carte eft dreffée.
N O M S D E S L I E U X .
Diff. des Me ri J. Latitude.
D. M. 10“ . D. M. 10“ .
Cap Blanc ( Royaume d’Hagy. ) ...................... I 90 - . »8', 7 ° ' 20° • • 44' . 7
Cap Bojador................... ...... .............................. 16 . . 48 , 0 2Ó . . 1 2 , 5
Cap Rouge. ........................................................ >9 • •' 0 1 , 3 12 . . 2 0, 8
Cap Verd , Pointe O. ■ I9 • • 5 1 > 6* 14 . . 4 6 , i *
Cap Verga............................................................................... l6 . 4 IO, I 9 • • 3 5 . 3
Fort Saint-Louis ( Sénégal. ) .................................. 18 • • 4 7> 1 l6 . . 0 9 , 0
Isle Gorée. • 19 ■ • 43 > 7* 14 ■ • 4 0 , 2 »
Portandic. . . . . . . . . . . • . . . 18 . . 1 9 , 2 18 . . 1 4 , 3
Porto Cansado. . . . . . . . . . . '3 . . l8, I *7 . . 2 6 , 0
j Rio do Ouro...................................................... ! 9 . . 38, 0 *3 ■ •>3 , 5
La pofition de l’ifle de Gorée, a été donnée,
par M. le Chevalier de Fleurieu ôc par M. Pingré ,
en 1768, ôc conftatée par, MM. les Chevaliers de
Verdun, de Borda , ôc par M. Pingré, en 1772 :
fuivant divers relèvemens, ces hommes habiles,
ont enchaîné avec Gorée, plufieurs points des environs
; on a choifi parmi ces lieux, la pointe
oueft du cap Verd. M M. Varin , Duglos ôc
Deshayes s’étoient trompés, en 1682, d’environ
20', fur chacun de ces deux endroits , en plaçant
l’ifle de Gorée, par 190 25', ÔC le cap Verd, par
190 3o/. M. le Chevalier de Fléurieu, a découvert,
jufqu’à la caufe de cette erreur. Les huit points de
la Table dont on n’a rien dit, ont été arrêtés, par
des différences en longitude ôc en latitude, multipliées
, afforties, analyfées , difeutées, Ôc encore
par des diftances nombreufes , entre ces points ,
traitées d’une manière analogue, aux différences des
méridiens Ôc des hauteurs polaires. La latitude du
cap Bojador, a étéprife à bord, par M. le Chevalier
de Borda ; celle du cap Blanc au Royaume de
Hagy , eft le réfultat moyen, entre neuf obfervations
nautiques , de ' cette hauteur. On a confulté
pour la côte, entre le cap Verd & le cajJ Blanc,
la carte de M. d’Après, dans fon Neptune Oriental,
fécondé -édit’on ; on s’eft apperçu que Portandic,
y étoit placé trop à l’Oueft , ou qu’il étoit. trop
près du cap Blanc, ôc fur-tout du cap Verd.
Pour établir cette affertion, on a fait ufage, d’une
conftruôfton géométrique, qu’on va tacher d’expliquer
, fans le fecours d’une figure. Les latitudes
du cap Verd, de Portandic ôc du cap Blanc font
données ; on connoît aufli, la différence en longitude
, entre ces deux caps ; on a de plus recherché
avec foin, la diftance du cap Verd à Portandic, Ôc
cellé de Portandic au Cap Blanc ; mais craignant
tme petite erreur, dans ces diftances abfoluçs, on
ne prendra en ce cas que leur rapport. Soit la diftance
du cap Blanc au cap V e rd= /> , celle du cap
Verd à Portandic = d, ôc celle de Portandic au
cap Blanc = J, partageant D , en deux parties proportionnelles
, aux diftances^, <J, en aura pour la
, , D d 0 g D ï r * r plus grande pour I autre ann de 11mplifier
, on fera la première = m, ÔC la fécondé
■ =.71 : la courbé qui en chaque point, donne le
même rapport , eft le cercle , lequel fera tracé,
fur une proje&ion géographique exacte ; pour en
trouver le centre , qui fera fur 'le prolongement
de D , ôc toujours du côté de la moindre diftance
<T, on nommera r le rayon, ôc l’on aura la proportion
, m : n : : 2 r-f- m : 2 r — n , qui donne le produit
des extrêmes, 2 rm— m n = 2 r n mn produit
des moyens; faifant paffer— mn9 du premier
membre dans le fécond, tranfpofant 2 r n , du fécond
dans le premier, Ôc diyifant par 2 , il viendra
rm — rn = mn, qui , en décompofant, donne
m — n : m : : u ir.
La différence en latitude, entre le cap Verd ôc
le cap Blanc, eft de, 3 5 8M, 6 , ( Voyez la Table ; )
la différence en longitude, entre ces caps eft de 9
22', 6 = 21^, 8 , d’où l’on a , par la propriété du
triangle reftangle , la diftance D = 3 5 9 , 3 : on a
trouvé que la diftance d 9 eft à la diftance ƒ, comme
15 eft à u , diftribuant 3 59% 3, dans ce rapport,
on trouvera m r= 207**, 3 n , — 1 *}zM, o , ôc par
eenféquent, m — n = 55^, 3 ; fubftituant ces
I valeurs, dans la proportion précédente , on aura,
5 5M, 3 : 2.07% 3 : : 15 zM, o : r = 569^, 8 ; on ôtera
15 2M, o , de ce rayon, ôc il -reftera, 4 17 " , 8, pour
la diftance du cap Blanc jufqu’au centre , fur le
prolongement de la ligne D : ce centre tombera
dans ce cas., peu au deffous des ifles Canaries ; on