
N OMS DE S L I E U X .
Diffï des Mérid. Latitude,
D. M. IO“. D. M. 10“.
' i l 0 . oo' 0* 35 ■ °5 O*
Parim........................................... .... 116 . 20 0* 43 • 36 0*
Pekin. . - . ■ ',, '. . . . . . . , • 114 • 05 > 8* 39 • 55 2*
Shat-Cheu.................................................• 93 . 26, O* 40 . 20, 0*
109 • 41 O* m . 06, 0*
106 . 26, 2* 34 . l6, 7*
SlNIN....................... .... 99 . 20, O* 36° • 39/j O*
Su-Cheu. . .................................. .... . . . 117 ■ 47» 5*. 31 • *7 > 8*
Tatsien-Lu.................................. .... 99 » 26, O* 3° . IO, O*
Tay-Oan........................................................ 117 • 35 > 2* z3 . 00, O*
IOI • 5° j O* 3°-' • 4 r» 0*
Yant-Cheu. . . . . . . . . . . . . 116 • 4 4 > 5* 3' • 2-3>3 * f
Yent-Chep.' .................................................. 114 • 36> 0* 35 • 41, O* j
On 2 afîujetti à ces points, les originaux qu?on-
a cités, & pour les frontières, on s’eft appuyé fur
les Villes les plus proches, oîi il y a des obferva-
tions sures : telle eft entr’autres , dans la Tartarie
Rufiienne, la pofitiort de Selinginsk, & dans la Tartarie
indépendante, celle de Hami. Plus les originaux
font exaâs, moins on eft long, à expofer
l’emploi qu’on en a fait; mais cet avantage, fera
encore rare long-temps.
- Selon un Dictionnaire Chinois , cité par le
P. Noël Jéfuite , dans les Obferyationes Mathematica
& c ., 4 lis de la mefure moderne, en feroient
5 de l’ancienne , & il ajoute que, fous la dinaftie
des Tchëu , qui finit vers l’an 250 , avant l’Ere
chrétienne , le ché ne contenóit que 8 doigts. Il
convient préfentenient, de découvrir la longueur
du pied Chinois. On en a quatre indications : le
P. Noël, par un milieu entre deux coudées, dont
on fe fert en Chine, le feroit compter,- de 1 iT. ÿ ‘s.
de notre pied; le P. Gaubil le dit, de n p. 9^, 73
{ d’Anville, Mef. Itin. ; ) le P. Parennin , fur un
demi-pied, qu’il envoya à M. de Mairan, le fait
trouver, de 1 ip. io lig, 40 ; & le P. Verbied:, le
fait de , 1 ip. io lis, 56 : d’après ces indications, on
en extraira en attendant, n p. io*'*. ÿ ‘s, 84, pour
îa longueur du pied Chinois.
Au huitième tiède de l’Ère chrétienne, l’habile
Aftronome Y-Han , Bonze Chinois , fit mefurer
dans le Honan, trois arcs du méridien terrefire ,
d’un demi-degré Chinois chacun, afin 'de comparer
ces mefures , aux arcs céleftes correfpondans ;
il trouva ces arcs, de i68fiï, 597: 167“% 937 &
160% 033 : on a réduit en décimales, les pas qui
accompagnçnt les lis ; le premier milieu, félon nos
méthodes, feroit'de, 166*“, 126, c’etilemoindre,
& le dernier feroit de , 167% 937 ; ainfî on peut
prendre, 166 hs § , c’eft un milieu pris entre tous
les autres , il n’efi pas trop grand , & le degré
Chinois entier , en vaudra 333 7 ; mais la première
de ces mefures, eft indiquée de, 198*% 5 97 ,
(Hifi. abrég. de l’Aftr. Chinoile, pag. 7 7 , lig. 4 , )
c’eft une faute d’imprefïion, le 9 y eft un 6 ren-
verfé. Les Chinois fuppofent que le Soleil, décrit
un degré de fon orbite par jour, en conféquence
ils divifent la circonférence du cercle, en 365®
leur degré fe divife en ioo', &c. Par-tout ailleurs,
la 360e partie, de la circonférence, eft un degré de
60', &cles ioo' du degré Chinois, fe réduifent à ,
59', 137577, du nôtre.
Pour connoitre combien il y a de lis, de l’AftrO-
nome Y-Han , dans urt de nos degrés , on dira
597? 137577 9 font à 333*" t , comme 6o' font à ,
3 3 8% 194. Le degré moyen du méridien, ayant
été trouvé de, 570492, ~ , par la coudée du nilo-
mttre, divifant ces toifeS pâr£ 3 3 Slis, 194, on aura
pour chaque li , i68T, 689 , & fi l’on vouloit
favoir combien ce l i , contient de pieds Chinois ,
on convertiroit en décimales’, le pied Chinois, qu’on
a arrêté en attendant, ce pied mefure de Paris
feroit de, oF. 98833 ; on réduiroit aufiî, les toifes
du li en pieds, & l’on auroit, io i2 p. 134; divifant
ce dernier nombre , par Celui qui le précède,
on trouveroit que ce li renferme, 1024 pieds Chinois
, plus un petit refte, qu’on ne doit pas compter
, il peut venir, ou de ce que le divifeur, aura
été fuppofé très-peu trop petit, ou de ce que le
dividende, aura été fuppofé très-peu trop grand.
L’an iqqi dp JL Ç., fous la dinaftie des Song,
©n renouvella l’Aftronomie en Chine ; on compta
1000 lis, pour 30 de latitude, (P. Gaubil, Hift.
de l’Aftr. Chin. , pag. 97 ; ) c’eft 333^ 7 , pour
1? Chinois, comme ci-deflus : ainfi un de nos
degrés vaudra, 338^ ^ , ce li contiendra, i68T,
6892 ; mais l’on a vu précédemment, qu’il renferme
1024 pieds Chinois ; fi donc on divife, le
premier de ces nombres réduit en pieds , par le
fécond il viendra , = op. 98 8413 3 , mefure
de Paris , pour la vraie longueur , du pied
Impérial Chinois , qui fous l’expreftion ordinaire ,
vaut i i p. 1 ol‘s. 4pts. Ce pied Impérial, eft très-peu
plus court, que celui que M. de Mairan a trouve,
cFaprès le demi-pied, envoyé par le P. Parennin:
celui-là eft à celui-ci, comme 2079 eft à 2080. Le
li dont il s’agit eft contenu ,121750, dans la circonférence
du méridien, laquelle renferme, 124672000,
chés ou pieds Chinois, ôc notre degré a , 346311 y,
de ces pieds. On fe fert aufîi en Chine du cobrc,
c’eft une aune qui a deux chés de long.
Puifque fuivant le Dictionnaire Chinois , dont
on a parlé, 4 lis modernes font 5 lis anciens , ce
dernier fera égal à , 338 jg X f , ce qui produit,
27°r” ? au degré ; on en-a fait mention, en traitant
des mefures, de la Tartarie indépendante. Ce
n’eft pas-là l’unique changement, qui foit arrivé
au li ; cette mefure eft même différente, félon les
Provinces, & la longueur du h a encore changé ,
fous diverfcs dinafties. L’Empereur Canhi qui
monta fur le trône, en 1662 , fixa le li à 180
chang (cannes,) à 300 puu (p as ,) ou encore à
1800 chés ( pieds Impériaux , ) chacun de 10 çuns
( pouces, ) le çun de To fums ( lignes, ) &c. Si
Fon multiplie les 1800 chés , qui composent le l i ,
par la valeur, op.>? 9884133 , du ché Impérial, il
viendra, 1779^ 7 ou 296^. 3?. 7-, pour la Ion-,
gueur de ce li , exprimée en mefure Françoife ;
& fi Fon divife , le nombre de pieds Chinois,
346311 j , qu’il y a dans un de nos degrés, par
1.800 , on verra que ce li eft, à très-peu près, de
192 f , dans notre degré. De ce que le ché., dans la
dinaftie des Tchëu , n’étoit que de 8 çuns, au lieu
de iq qu’il a a&uellement, en compofant le li
\ de, 1024 de ces chés inférieurs, on trouveroit un
l i , de 422 ~ au degré ; mais fi l’on fait le l i , de
1800 chés inférieurs, on en conclura un li, à très-
peu près, de 240 ~-7 au degré.
• « La première entreprife des Chinois, pour éten-
; » dre leur domination en Tartarie, eft du règne
» de V ou -T i, le cinquième de la dinaftie des Han
» antérieurs.... qui monta fur le trône Impé-
» rial, 140 ans avant F'Ère chrétienne...,» Le pays
» d’Eygur fut alors connu, & la fituation de la
» Capitale, à la rencontre de deux rivières, lui
« fit donner par les Chinois , le nom de Kiao-
» Ho-Tchin, c’eft-à-dire Ville du Confluent. On
» la retrouve dans Marc-Pol, fous le nom de ville
» de Lop..... Il en eft parlé comme d’une réfidence
» royale, dans les Géographes orientaux ;.... ils la
» nomment Tenkabash..... Ce que les Chinois comp-
» toient, depuis Singan - Fou dans le Schenfi, la
» plus ancienne des Villes Impériales de la Chine,
» jufqu’à la Ville principale de l’Eygur, eft mar-
» que par les Auteurs, qui ont écrit fous les Han ,
» de 8100 lis , (d ’Anville , Mef. Itin. ) »
Le P. Gaubil, confomme 16° 20' -J , en longitude
, entre Singan-Fu & le centre du lac Lop ; les
ruines de T enkabash font à peu près, 61 ', plus occidentales
que ce centre ; ainfi la différence en longitude,
entre ces deux Villes, eft de 17° 21', qui valent
817% furie parallèle moyen. La latitude de Singan
Fu , eft fuivant le même P., de 340 16' J; celle
du centre du lac Lop, eft de 420 20', les ruines de
Tenkabash , font environ , io' plus nord que ce
centre, conféquemment, la différence en latitude,
entre les ruines de la Ville du Confluent & Singan
Fu , eft de 8° 13', qui font 493M: cela donne
la diftance aérienne, entre ces deux Villes, de 9 5 4% 4,
diftance qui répond à 8100 lis, de mefure itinéraire ;
en les diminuant de ÿ r , ils deviendroient, de 7043.
Maintenant fi l’on divife , 954^, 4 , par 7043 , on
trouvera, oM, 1355 , pour la valeur d’un de ces
lis , lequel eft d e , 422 f au degré; il eft de 782
chés , ou plutôt de 780 ; alors il feroit de, 975 chés
inférieurs. La détermination de la ville de Lop ,
ou du Confluent, n’eft pas -allez précife, pour que
Fon pui-fîe compter, fur une grande exactitude ; ce
lipourroit être, de 380coudées Tartares,ou peut-
être même , de 400 de ces coudées, alors ce li
’ feroit un ftade Tartare, de 421 f- au degré ; ce li
pourroit être aufîi, de 800 chés Impériaux, ou de
1000 chés inférieurs , pour lors il feroit de, 432 f
au degré ;• & fi ce -li étoit de, 819 j chés Impériaux,
©u de 1024 chés inférieurs, il ferpitde, 422 -J
au degré, comme on l’a dit précédemment. M. d’Anville
compte ce l i , de 445 au degré , & nous ne
l’avons trouvé que, de 442 7. Enfin eft-il extraordinaire
, que fur une mefure prife, il y a plus de
2000 ans , il y ait une incertitude d’environ, la
quatre-vingtième partie de la diftance ? Il y a beaucoup
d’efpaces, en Europe & ailleurs, qu’on parcourt
habituellement, fur lefquels l’incertitude eft
plus grande.
L’As e , N°. 28 , eft l’abrégé des cartes, qui en
contienne.it le détail.