
Mathématicien ne Va. évalué plus long qu’il ne doit
être que de 3 points. Mais, en général, dans les
provinces de cet Etat le mille y eft de 66 y au degré
; l’échelle des cartes de M. Magini 8c celles de
quelques autres y font conformes ; c’eft le mille
Afiatique, e’eft celui d’Egypte, c’eft le mille nautique
; il a été d’un ufage fort étendu dans l’antiquité.
Le pied vénitien de M. Criftiam , qui en eft
l’élément, eft 320000 fois dans le degré. En
outre, labraffe pour les draps, à Venife, eft de
166666 f- au degré; il y a 2500 de ces'braffes au
mille de 66 f- au degré. Cette bralfe eft de 2 pieds ;
ainfi il y a 3 3 3 3 3 3 -j de ces pieds au degré. Cette
dernière mefure reviendra plulieurs fois dans la
fuite.
§ . H L
Etat de PEgtife & Duché de Tofeane. N°. çç.
La partie qui contient l’état de l’Eglifè, eft une
réduction de la carte des PP. Maire & Bofcovich,
en 5 feuilles; en l’affujettiffant aux points obfer-
v é s , elle ne s’eft nullement déformée , 8c cela de-
voit être , étant un fruit de la mefiire de l’arc du
méridien, que ces habiles Mathématiciens ont exécutés
entre Rome 8c Rimini. En s’accordant avec
les obfervatioms modernes, cette carte n’eft pas
moins conforme aux eonnoiflanees que l’on peut
puifer dans l’antiquité. Pline, par exemple, fait la
largeur de l’Italie, depuis les bouches du Tibre,
dans la mer de Tofeane, jufqu’à l’embouchure de
TAternum dans la mer Adriatique, près de Pef-
cara; il fait cette longeur de 136 nulle pas, qui
valent 108 f-milles géographiques. En mefurant les
huit diftances dans laquelle la largeur totale 108 y
eft divifêe par les itinéraires , on y trouve 6 mille y
de plus, parce que ces intervalles s’écartent à
droite 8c à gauche de la ligne droite, ou du plan
vertical. On a étudié qu’ils s’écartent auflî du plan
horizontal, en montant 8c en defeendant environ
trois fois moins en général que dans l’autre fens ;
ainfi ce feroit de cette part 2. milles ~ : l’agrégée de
ces deux écarts de la figne droite eft de 9 milles,
en ôtant cette fomme de la diflance itinéraire 108
- milles, il reftera 99 milles -f ; c’eft la diftance qui
fe trouve fur notre carte entre les deux termes
indiqués.
A l’égard de la partie qui renferme la Tofeane,
on a choifî la carte de Tobie Mayer rîa réputation
méritée de ce favant Aftronome 8ç Géographe, lui
a valu cette préférence. La liaifon de la Tofeane
avec l’état de l’Eglife, des PP. Maire & Bofcovich
n’a pas été fans difficulté ; les méridiens 8c les parallèles
de la T^fçane, voifins de l’état dit Saint
Siège, fe font affez ïouttttenté$ ; maïs eft s’afP
puyant d’une part fur divers points de la carte géométrique
de l'état du S. Siège , 8c de l’autre , fur les
polirions déterminées de la Tofeane & des pays
voifins, on eft parvenu à tracer , fur la . Tofeane
de M. Mayer , les méridiens 8c les parallèles d’une
manière convenable , puis on en a fait paffer l’extrait
fur notre carte. Si l’on eût choili un autre
type , îa carte de Magini, par exemple , elle fe feroit
beaucoup plus déformée que l’autre, laquelle
ayant été publiée 48 ans après , M. Mayer a profité
des acquifitions que la Géographie a faite, dans
cet intervalle, fur cette partie de l’Italie.
$. I VLes
Ifles de Corfe & de Sardaigne, N°. f4»
Après avoir placé les pofitions déterminées , ce
numéro eft une combinaifon de trois cartes pour
chacunes de ces Ifles, fçavoir pour la Corfe, d’une
qui a été levée par les ordres de la République de
Gènes, publiée par M. Jaillot ; une autre par
M.Bellin, qui fe trouve dans l’Hiftoire des révolutions
de Corfe; une troifième, dreffée par les ordres
de M. de Maillebois, mife au jour par M. Robert.
A l’égard de la Sardaigne, elle eft également le
fruit de la combinaifon de trois cartes ; fçavoir une ,
levée par des Ingénieurs Piémontois, publiée par
M. le Rouge ; une autre publiée par les héritiers
d’Homann; pour la troifième , on a cru devoir
choifir celle qui fe trouve fur la Méditerranée, de
M. Grognard ; on a vérifié ou re&ifié l’échelle de
: chacune de ces cartes, par le moyen des obferva-
tions de latitudes faites par M. de Chazelles 8c par le
P. Feuillée, 8c on les a tontes afîiijetties au vrai
méridien* On s’eft apperçu que celle de lifte de
Corfe, levée par les ordres de la République de
Gènes -, n’étoit orientée qu’à la bouffole , 8c que la
verge d’échelle de 15 milles d’Italie, qui eft égale
à celle des 5 grandes lieues de France qui l’accompagne
, font pour îa première des milles de Gènes
dë 7 5- au degré, & pour la fécondé des lieues communes
de France de 25 au degré.'
On demandera fans doute , fur quel fondement
eft appuyée la longitude de ces Mes, ou ce qui revient
au même , quelle eft la bafe de leur liaifon ,
avec quelques points du continent voifin? En voici
le précis. Dans les Mémoires de l’Acad. Roy. des
Sciences, an. 1722, fuivant les obfervations de
M. le Marquis de Salvago , de Gènes fur l’Ifte de
Corfe ^combinées avec celles de M. de la Hire,
, d’Antibes fur la même Ifte, il en réfulte que* Calvi
çft-3 ou-4' de degré à l’occident de;Gènes; or ? Gènes
eft à 6.° 36 ou 3 7 'de longitude , par conféquent
Calvi eft par 6.° 3 3', o.
Il conviendroit encore d’avoir au moins, un point
de longitude dans l ’Ifle de Sardaigne. Pour cela,
après avoir vérifié ou corrigé l’échelle de dix cartes
differentes, on a eu dix fois la diftance de Naples
à Cagliari, 8c dix fois celle de Gagliari à Palerme.
y oici ces diftances avec leurs différences.
Napi.es; Palerme. Différence
M ; : ; ; 2 ioM. ; ; 1 36«
248 . . . . . 212 . . • • 36 ■
249 . . . 213 . . . . 36 .
25O . . . . 214 . . 252 . , - - 3â - 1 £ . 216 . . • • 36 ■
254 . H . 2 1 7 . . . . 37 .
255 . . 1 s. . 2 1 9 , . . . 36 .
256 . . . N . 2I9 . . • > 3 7 -
259 . . . . 220 . . • G 39 B
263 . . . * 221 . . . . ,4* 1
D f f nioy . . . 36.
1 Pour obtenir la fomme moyenne, on a toujours
ajouté la plus grande diftance de la première co- •
lonne avec la plus petite de la fécondé, 8c l’on a
eu cette fomme de 470 milles ; par conféquent la
diftance de Naples à Cagliari eft de +L°y6 — 253 ,
Sc celle de Cagliari à Palerme eft de dZî z i i—^ 217
milles.
Sur les diftances dé Naples à Cagliari, on n’a
point touche à celles qu’ont donné les cartes de la
Méditerranée, de MM. Grognard, Bellin, Olivier,
ni a celle de 1 Italia de M. Delifle ; les échelles de
ces cartes, fur cet efpace, ont paru exactes , y
ayant compenfktion entre les deux moyens de verification
dont on a prévenu. On n’a point touché,
par ia meme raifbn, aux diftances entre Cagliari 8c
Palerme, -qu’ont procuré' les cartes de M. Delifle
mr T Italia, ni à celle de VItalia de M. Robert, ni
à celle de l’Italie de M. Jaillot, ni à celle de la Méditerranée
de M. Olivier.
La ^diftance 253 milles, depuis Naples, qui eft
a 40. J o , 3 de hauteur, jufqu’à Cagliari, qui eft
par la latitude de 39.0 19', 8 donne, la terre étant
appiatie, pour la différence en longitude, entre ces
Villes, p.° 08', o ; or la longitude de Naples eft de
y - 54? o ; par conféquent, celle de Cagliari fera
de 11 \ U ' , o — 5..° o = 6.°46', o. La diftanceI
a^ mi eS de Cagliari à Palerme, dont la latitude
elt de 3 8.° 09', 3 donne dans la même hypothèfe,
pour la différence en longitude entre ces villes,
4‘ 2-2,8 : lalongitude de Palerme étant de 11.° q$', 6,
celle de Cagliari fera de 6.® 45', 8 ; d’autres combi-
naifons analogues ont fait conclure la longitude de
Cagliari de 6.° 46', 1 , en prenant le milieu entre
divers réfultats.
En conféquence des longitudes de Calvi 8c de
Cagliari, on a fixé celle de Bonifacio. Pour cela
on a fuivi la méthode qu’on a employé fur Saluces.
Les différences des méridiens , entre Calvi 8c Bonifacio
, 8c entre Bonifacio 8c Cagliari, fe font finalement
trouvées de 9^7 & de 3', 4 , d’où fuit la
longitude de Bonifacio de 6.° 42', 7.
L’Ifle de Saint-Pierre, à la côte fituée au Garbina
de la Sardaigne, eft par la hauteur de 39.0 09', 1 ,
obfervée par le P. Feuillée. Depuis le fort Charles
de cette Me jufqu’à Cagliari, il y a 39% 1 felon 9»
diftances, 8c Cagliari eft plus au nord que ce fort
de 1 o7, 8 , felon dix indications ; conféquemment les
39m, 1 donnent pour différence en longitude entre
ces lieux, 43 ', 1 ; ainfi le fort Charles eft par 6.° 03 ', o
de longitude.
Ce fort eft plus nord que le cap Tavolaro
fitué au fiid de la Sardaigne de 15', 8 ; cette quantité
eft extraite de neuf indications ; ainfi ce cap'
a 38.° 5 3 3 de latitude. On a encore cherché la
pofition géographique de quelques points de ces
Ifles ; on les trouvera dans la Table de la différence
des méridiens qui précède.
On n’a pas oublié d’enchaîner l’Ifïe de Corfe
avec la Tofeane. Pline indique la diftance de Vada
jufqu’en Corfe, de 62 milles pas, c’eft 496 Rades ;
mais de quel ftade eft-il queftion ? c’eft celui d’Ar-
thémidore , ou plutôt c’eft le ftade nautique. La
mefiire itinéraire des Tofcans eft encore aujourd’hui
le mille nautique de 66 f au degré ; & ce mille
étoit compofé de 10 ftades ; ainfi il y en avoit
666 f au degré. Il étoit les ~ , 8c celui d’Arthémi-
dore, les f du ftade olympique’; les 496 ftades nautiques
de Pline, fe réduifent à 446 f- ftades olympiques
, ou fi ces ftades étoient d’Arthémidore, ils ne
vaudraient que 396 - ftades olympiques. Les premiers
valent 44 f milles géographiques, 8c les derniers
en valent 3 9 } : ceux-là fe trouvent, en effet,
entre Vada 8c la Giraglia, écueil 8c tour vers la
pointe du cap’ Corfe, 8c celle-ci mefiire là plus
courte diftance, de la Giraglia jufqu’à la cote de
Tofeane. En forte que fi Pline, .a eu en vue d’exprimer
la plus courte diftance, de l’Ifle de Corfe à la
côte de Tofeane, ce n’étoit point de Vada qu’il fal-
loit partir, 8c alors fon ftade aurait été celui d’Arthémidore
; mais s’il s’agit en effet de la diftance de
Vada à cette Ifle, comme il le dit lui-même, c’eft
le mille nautique qu’il a employé.
On ne peut guère quitter ces Mes qu’on n’ait
affuré, au moins en abrégé, lçurs/dimenfions prin-
B v