
nève & les pays circonvo'ifins, par M. Ph, Buache,
en 1740 ; le pays des Grifons, par M. Veineck, par
M. Cluvier, par M. Volfer, &c. Des cartes particulières
des treize Cantons, & d’autres des pays de
leurs alliés & des pays de leurs fujets, par divers auteurs
, tels que font MM. Bruchner, Valfer, Merveilleux
, &c.
On a affujetti ces cartes aux points déterminés,
par obfervations, & à ceux qu’on a arrêtés par
combinaifons ; ils font infcrits les uns & les autres
dans la table fuivante, de la différence des méridiens
entre celui de Paris Sc quelques lieux de la
Suiffe, avec leur latintde.
N O M S D E S L I E U X .
D.ff des Mérid. Latitude. |
D. M. 10". D. M. ioes.
5 ° • . 14', 8 47.° • • 33'> 4«
Bormio....................................................................... 7 • ■ • 5°'- 3 46 . . . 1 5 , 9
7 • • • 01', 4 46 . . . 1 8 ,0
7 • • . o87, 6 46 . . . 5 1 , 8
Genève....................... ..... ........................... ..... • 3 • • . 48', 6# 46 . • • 1 1 , 1 .
IVERDUN. ................................................................ 4 • • • t8', o . 46 . . . 4 6, 8.
4 • • • i6'> 5 46 . . . 3 1 , 1 .
4 • • " 59Z 0
46 . . . 06, 0
V illeneuve................................................................ 4 • • ■ 37 > 8 46 . . . 2 2 , 4
47 • . . 21 , O*
Pour donner quelques exemples des points combinés
, inférés dans cette tables-en va expofer d’abord
comment on a arrêté la polition de Ville-
neuve , fituée à l’extrémité orientale du lac de Genève.
Pour cela, d’après neuf bonnes cartes, on
a pris les diftances de Genève à Laufanne, & de
Laufanne à Villeneuve , en fuppofant pour chaque
carte la diflance de Genève à Villeneuve de zooo
parties; la fomme des diftances de Genève à Laufanne
, & de Laufanne à Villeneuve, s’eft trouvée
de 2495 ; en procédant, comme ci-devant, à l’égard
des diftances entre Grenoble , Turin & Embrun.
On a formé de ces diftances-ci neuf rapports
; on a égalé la fomme des termes de chacun
à 2495, & en affortiffant les termes, on a trouvé
153,6 g 154,0 I 154,1 154,1 . *54,4 . i ?4,4 . 154,4 . »55,° . J55,i
94,4 ’ 94,5 ’ 95,1 " 95>i ’ 95,1 * 95,3 ' 95>4 * 95>5 ’ 95>9
1 54,4
Cette fuite renferme le rapport unique, ......................................................................9Ï ,, ~’
Connoiffant la valeur relative des côtés du
triangle formé entre Villeneuve, Genève & Laufanne
, ces côtés font fuppofés de 2000: 1 544" ^
951. On a cherché les angles de ce triangle : celui
qui a fon fommet à Laufanne, eft de 104.0 0 1 ,4 :
celui qui a fa pointe à Villeneuve, eft de 48 ° 3 0', 2,
& celui dont le fommet eft fur Genève, a 27.0 28', 4.
Afin de trouver la longueur abfolue de ces côtés-,
il ferait avantageux d’avoir la différence en lati-
titudè entre Villeneuve & Genève. Les cartes combinées
la font trouver de 10', 4. Pour s’en affurer
dayantage, on s’eft informé à une perfonne très-
inftririté, du pays même, & à qui la géographie de
la, Suiffe eft très-familière , elle a répondu que la
latitude de Villeneuve étoif-de46°22', 2 5 " 2 5 "
qu’elle ne pouvoit pas répondre d’une plus grande
exaftitude; attendu que l’aftronomie n’avoit pas
encore prononcé définitivement fur la latitude de
ce lieu; mais que M. Schuckbrugk, fçavant anglois,
avoit obfervé avec foin la latitude de Genève de
46.0 12' 12 " , il y a peu d’années.
En fuppofant donc la différence de hauteur entre
Villeneuve & Genève de io', 2 , les 2000 parties
fe réduiront à 3 5" o ; les 1544 à 27“ o , & les 9 51
à 1 , 6 5 ; conféquemment la différence en longitude
entre Genève & Laufanne fera de 27', 9 , &
cette différence entre Laufanne & Villeneuve fera
de 21', 3. La longitude de Genève étant de 3.“ 48', 6,
celle de Laufanne fera par 4.0 16', 5", & celle de
Villeneuve fera par 4.” 37', 8. -
Les obfervations faites à Laufanne, donnent 8' J
de plus en longitude ; ces obfervations ont pu être
référées à Genève, dont la longitude que l’on fai-
foit dans ce temps-là de 4.0 , a dîi diminuer d’environ
i i 7, par une fuite néceffaire des opérations
Géodéliques, relatives à la carte de France.
On a fait des combinaifons analogues aux précédentes
fur Bormio, Chiavenua & Coire. Les longitudes
n’ont pas différé , entre, divers réfultats ,
de plus de 3 ', & les moyens qu’on a employés
affurent, du moins, que les longitudes de ces points
font plutôt fortes que foibles. Quant aux latitudes,
celle de Coire peut paroître forte : cependant elle
eft le réfultat des originaux par lefquels on a dû
fe laiffer guider ; on les a auparavant affujettis principalement
aux latitudes de Como & de Zurich.
Les cartes de MM. Scheuchzer ôc Gyger ont donné
la latitude trop forte. M. Delifte a trouvé la même
que nous, & les autres originaux ont fait trouver
lin peu moins.
Au refte, dans les pays de hautes montagnes ,
il eft difficile d’obtenir des diftances exactes, à caufe
des détours fréquens auxquels on eft obligé de s’a f-
fujettir ; c’eft pourquoi on ne feroit point étonné fi
fur cette ville on s’étoit écarté de peu de minutes
des hauteurs qu’on peut y obferver.
Pour affujettir plus furement les matériaux de
cette carte, on a emprunté les points déterminés
des pays circonvoifins. La France en a fourni avec
promfion depuis l’Alface jufqu’en Franche-Comté ;
on peut voir dans l’Analyfe de l’Italie, qui précède,
ceux que la Savoie , le Piémont & l’Etat de Ve-
nife ont pu procurer , on a extrait du Tyrol les
points de Glurentz, de Lindau, &c. ; on fera mention
de ces lieux en traitant de l’Allemagne , de
même que de quelques points de la Souabe dont
on s’eft fervi.
Les Suiffes, originairement Gaulois ou Celtes,
furent fournis aux Romains, aux Bourguignons,
aux Allemands , aux Francs. Leurs mefures en
longueur doivent avoir rapport à quelques-unes
de celles de ces nations ; en effet, à Bâle il y a le
pied qu’on pourroit nommer d’Europe, & le pied
du Suiffe. On évaluoit en Europe les diftances itinéraires
par quarts-d’heures ( M. Pau&on, Métro-
logie) ; il y en avoit 80 dans un degré ; c’eft le
mille d’Europe ou la migérie d’Eipagne ; ce mille
devoit être de 8 ftades de 600 pieds chacun ; ainfi
le degré du méridien contenoit 3 84000 de ces pieds ;
tel eft celui de Bâle ; il vaut 1 op, tp.; 4?". ~ du pied
de Paris. D’ailleurs, fi ce mille contenoit 1000 pas
géographiques , comme il femble que cela doit
€tre, chacun égalera l’aune de Bretagne. Ce pas
étant de 5 pieds, fera exa&ement le pied de Caf-
mle. On fe fert du pied romain à Zurich ; mais à
cerne & prefque dans toute la Suiffe, on fait ufage
du [>ied du Suiffe ; il y en a 370370 dans un
degré. -
Les très-grandes lieues de Suiffe font de 8 an
degré ; ainfi elles font chacune dé 10 milles d’Europe
, ou de 48000 pieds de Bâle. Il y a auffi des
lieues helvétiques de 10 au degré , qui reconnoif-
fent la même origine que les précédentes ; car elles
font de 8 milles d’Europe, ou de 38400 pieds de
Bâle. Il y a encore des lieues de 12 au degré, ou
de 32000 des mêmes pieds ; chacune de ces lieues
eft compofée de 2 Jiunden ; cette dernière me-
fure, qui eft de 24 au degré, onde 16000 pieds
d’Europe , eft le tiers de la très-grande lieue. Le
ftunde doit être pour un françois la lieue commune
de Suiffe. On fe fert dans quelques cantons
du mille commun d’Allemagne ; il eft compofé de
5;milles romains; ainfi le pied de Zurich en eft
l’élément. Le pied du Suiffe, qui eft de 11'. i “s.
ir. du pied de Paris, eft les -ff de la coudée d’E-
■ gypte , ü ne paraît pas être l’élément des mefures
itinéraires de la Suiffe. Il ne l’eft même que rarement
de l’aune; car à Bienne, à Broug, à Bâle
à Berne, c’eft le drâh du Caire qui eft l’aune, ou
à très-peu près ; celle de Bienne & de Broug paraît
trop grande feulement de , & les autres pa-
roiffent trop petites de la même quantité, afin
qu’elles foient de 200000 au degré. L’aune à Lentz-
burg, à Zurich , à Vintherthur, à Zoffingen , à
Saint-Gall, eft de deux pieds grecs, ou de 180000
au degré ; l’aune à Neufchatel, à Vevai, à Yver-
dun, à Laufanne, & peut-être aulfi à Genève eft
de 4 pieds de Caftille, elle eft de 100000 au’ degré
; l’aune à Bâle , compofée de trois braches,
eft de ftx pieds d’Efpagne, ou de deux varres de Caftille
; elle eft de 66666 f au degré. Par confisquent
la grande lieue en Suiffe, de 8 au degré, a
25000 aunes de Berne, 22500 aunes de Zurich,
& 12500 aunes de Neufchâtel. La lieue helvétienne
de 10 au degré contient 20000 aunes de Berne,
18000 aunes de Zurich, & 10000 aunes de Laufanne;
la lieue de 12 au degré renferme 15000
aunes de Zurich, & le ftunde de 24 au degré con-
tient 7500 aunes de la même ville.
A r t i c l e IV.
Le Royaume PEfpagne & celui de Portugal.
N°. depuis 44 jufqii a 50.
On a eu pour conftruire cette carte, l’Efpagne
par Heffèl Gérard, d’après les obfervations d’André
d’Almada, profeffeur à Coimbre ; l'Efpagne &
le Portugal, en 4 feuilles, par Jaillot 1716; l’Ef-
pagne par Rodrigu-e-Mendez-Sylya, que G, Delifte