TA B. LXI.
P H A L Æ N A REGIA.
L E P H A L E N E R OYAL D U P L A Q U EM IN IE R .
DI O S P YR OS V I R G I N I A N A . L IN N .
L E P L A Û Ü E M T N I E R .
2*. B O M B Y C E S E L IN G U E S A L I S D E P RE S S IS , D O RS O LÆ V I .
P h . Bombyx elinguis, alis defl'exis grifeo-fufcis flavo maculatis fulvoque nervofîs: pofticis
corporeque fulvis.
Bombyx regalis. Fabr. Entom. entend. V. 4. 436.
Phalæna Laocoon. Cram. Pop. t. I l" , f. B. C. ?
V i t fur le Plaqueminier, le Noyer, fur le Hickory e t le Sumach. Une chenille fe
cacha fous terre le 16 de Ju in , e t en fo rtit le 2 7 de Ju ille t; une autre y en tra .le 5
d’Août, e t relia fous la forme de chryfalide jufqu’au n eu f de Mai. Cette chenille eft
appellée en V irginie le diable cornu du Hickory. Quand elle eft inquiétée, elle re lève
fa'tête, comme on le voit dans la figure, l’agitant ou la je tta n t tantôt d’un côté
tantôt de l’autre, affrétant une attitude fi effrayante que je n’ai vu de m a vie perfonnè
qui fu t affez hardi p o u r fe hafàrder à la prendre avec la main, le peuple en ayant auta
n t de peur que d ’u n ferpent à fonnette. Néanmoins elle n e fait aucun mal, ne lè
fervant po u r vous piquer n i de fes cornes ni d’aucune autre partie de fon corps.
Quand j e tenois cet animal dans ma main en préfence des nègres, à qui je vouloir
prouver combien il étoit peu capable de nuire, ils me répondoient qu’il pouvoit bien
ne pas me mordre, mais qu’il les mordroit. Quand cette chenille fe métamorphofè
en chryfalide, fes cornes re lient attachées à la dépouille. Elle n ’eft pas commune,
e t généralement elle v it folitaire, on n ’en trouve qu’une fur u n arbre. Quand elle
eft petite elle eft noire. No tre figure la repréfente peut-être u n peu au-deffous de
la grandeur naturelle.
L’infeéle original du cabinet de Mr. Lee, d’où Fabricius a tiré fa defcription eft un mâle,
et porte des antennes peétinées qui fe terminent en pointe comme notre Ph. imperatoria et lés
phalènes qui lui font alliés, avec lefquels il faut convenir que celui-ci a quelque rapport, mais
fes ailes font inclinées et non pas rétoumées et conféquemment il ne pouvoit être placé avec
ces efpèces. Nous penfons qu’il appartient réellement à cette tribu de phalènes que Linnæüs
à défignées fous le nom de Noâhue elingues, comme le ton général de fon coloris l’indique vili-
blement. Il n’a point de langue à la vérité, mais les antennes peétinées du mâle ne nous permettent
pas de l’appeller NoEtna. Néanmoins quelques efpèces de la tribu à laquelle nous
faifons allufion, ont des antennes peétinées, telles que Ph. lupulina et une autre grande efpèce
nouvelle de New South Wales qui reflemble à Ph. Strix. Si on parvient jamais à découvrir la
diftribution naturelle de ces animaux ; elle fera le réfultat d’obfervations plus multipliées que
celles qu’on a faites jufqu’ici, et fuivies dans tous les états par où ils paffent. Ce que nous
offrons ici ne peut être confidéré que comme quelques traits de lumière répandus fur la route
qui conduit à ce but intéreftant.