T A B. XCIX.
P H A L Æ N A G A U R Æ.
LE PHALÈNE CRAMOISI NÈBULÉ.
G A U R A B I E N N I S . Z I N N .
L A G A U R A B IS A N N U E L L E .
P h . Noâlua fpirilinguis criftata, alis albis: priraoribus ftriga omnibufque margine fangui-
neis, thorace âavefcente.
V i t fur la Gaura. Une chenille fe retira fous terre le 3 0 d’Août, e t y reftajufqu’au
9 d ’Août de l’année fuivante. Le phalène vient fe repofer fur les fleurs de la même
plante, e t à une petite diftance iLeft difficile de le dtftinguer d’avec elles. On n ’a
p o in t encore trouvé cet infecte en Virginie.
Si ce que dit M. Abbot dans fes notes eft vrai, il eft bien extraordinaire que cette efpèce
relie fi long-temps fous la forme de chryfalide.
Ce phalène nous fournit, ainfi que le Papilio Eubule, tab. 5 , un exemple bien frappant de
refiemblance entre la mouche et la fleur de la plante qui fert d’aliment à la chenille. Cette
refiemblance eft même ici plus exaéte. Quelle différence entre ces deux êtres, l’herbe et
l’infeCte, tandis qu’ils font fous les enveloppes de leur premier âge ! néanmoins même alors la
Nature par une fecrète attraction les élève enfemble. Mais lorfque, comme dit Pline, ils fe
montrent l’un et l’autre ce qu’ils font réellement, ou à proprement parler, lorfqu’ils font parés
de leurs vraies couleurs, les yeux les moins exercés à obferver doivent être frappés à la vue d’une
conformité aulïï parfaite. Les fécrétions et les modifications de la matière colorante à laquelle
eft dûe cette refiemblance pourroit prêter à des fpéculations raviflantes pour l’imagination;
mais les connoiffances de l’homme, fes facultés ne lui permettent d’atteindre à rien de certain
à cet égard. Nous pouvons dire feulement que la même matière nutritive qui, quand elle à
été digérée dans l’eftomac de l’infeCte, produit.en général des couleurs fi différentes de celles
qu’on remarque dans la plante, produit exactement la même dans ce petit nombre d’ex