et la main gauche, jura par celui qui vit danà l’éternité, que ce1
seroit dans un temps, deux temps, et la moitié d’un temps ; et que
toutes ces choses seraient accomplies , lorsque la dispersion de
l’assemblée du peuple saint seroit achevée.
8. J’entendis ce qu’il disoit , mais je ne le compris pas, et je lui
dis : Mon seigneur, qu’arrivera-t-il après cela?
9. Et il me dit : Allez, Daniel; car ces paroles sont fermées et
sont scellées jusqu’au temps qui a été marque.
10. Plusieurs seront élus , seront rendus blancs et purs , et
seront éprouvés comme par le feu. Les impies agiront avec impiété,
et tous les impies n’auront point l’intelligence : mais ceux
qui seront instruits comprendront la vérité des choses. /
1 k Depuis le temps que le sacrifice perpétuel aura été aboli,
et que l’abomination de la désolation aura été établie, il se passera
mille deux cens quatre-vingt-dix jours.
12. Heureux celui qui attend-, et qui arrive jusqu’à mille trois
cens trente-cinq jours.
13. Mais pour vous, allez jusqu’au temps qui a été marqué, et
voiis serez en repos, et vous demeurerez dans l’état où vous êtes
jusqu’à la fin de vos jours.
Ce qui a été mis jusqu’ici de Daniel se trouve dans l’hébreu. Cequi
suit jusqu’à la fin du livre , a été traduit de l ’édition, da
Théodotion. (Ces paroles sont de Saint Jérôme. )
D A- N I E L.
C H A P I T R E X I I I . •
§. I. Histoife de Stisann'e.-
ï. I l y avoit un homme qui demeurait dans Babj'lone, et son nom
étoit Joachim.
2. Il épousa une femme nommée Susanne, fille d’Helcias, quï
étoit parfaitement belle, et qui craignoit Dieu.
3. Car comme son père et sa mère étoient justes , ils avoient
instrui t leur fille selon la loi de Moïse;
4. Or Joachim étoit fort riche, et il avoit un jardin fruitier
près de sa maison-; et les Juifs alloient souvent cliez lui-, parce
qu’il étoit le plus considérable de tous.
5. On avoit établi pour juges cette année-là deux vieillards5
d’entre le peuple, dont le Seigneur a parlé lorsqu’il à dit : Que
l’iniquité est sortie de Babylone par des vieillards qui étoient?
juges,-et qui sembloient conduire le peuple.
6. Ces vieillards alloient d’ordinaire à la maison de Joachim, et
fous ceux qui avoient des affaires à juger, venoient les y trouver. '
7. Sur le midi, lorsque le peuple s’en étoit allé, Susanne entrait
et se promenoit dans le jardin de Son mari.
8. Ces vieillards l’y voyoient entrer et se promener tous les
jours ; et ils conçurent une ardente passion pour elle.
9. Leurs sens en furent pervertis, et ils détournèrent leurs
yeux pour ne point voir le ciel, et pour ne se point souvenir des
justes jugemens de Dieu.
10. Ils étoient donc tous deux blessés de l’amour de Susanne ; et
néanmoins ils ne s’entredirent point le sujet de leurs peines :
11. Car ils rougissoient de se découvrir l’un a l’autre leur
passion criminelle-, ayant dessein séparément de Corrompre cette1
femme.
12. Et ils observoient tous lès jours avec grand soin le temps où-
ils la pourraient Voir. Un jour l’un dit à l'autre :•