ment de son empire par les Mèdes et par les Perses ; la seconde comprend!
les six autres chapitres suivans, qui contiennent les visions que Daniel a eues
pendant tout ce temps ; enfin, la troisième renferme trois faits historiques qui
avoient comme échapé de la première partie j c’est à savoir l’histoire de
Susanne, celle de Bel, et la seconde délivrance de Daniel de la fosse aux
lions. Cette dernière partie n’est composée que de fragmens qui n’ont pas eu
chez les Juifs la même autorité que les deux premières ; ils ont été omis dans
leur canon, aussi-bien que l’oraison et le cantique d’Azarias qui commence
au vers. 24» et finit au vers. 91, du ch. 3 ; ainsi ils ne se trouvent point dans
l’hébreu, ni dans la version des Septante, ni dans le chaldeen, mais dans la
version grecque de Théodotion, d’où S. Jérôme les a pris j c est ce qui a-
partagé les sentimens de quelques Pères sur l’autorité que peuvent avoir ces
fragmens. Africanus, Eusèbe, Apollinaire ne les ont point compris dans 1©
même rang que les livres sacrés j mais ils sont cites par saint Irenée, Clement—
d’Alexandrie, Tertullien, et presque tous les anciens Pères : plusieurs même
d’entr’eux ont soutenu les vérités des faits qu’ils renferment, comme Origènes,
qui a combattu Julien l ’Africain, qui en rejettoit les histoires comme apocryphes.
Porphyre par un livre exprès avoit osé attaquer non seulement ces frag-
mens, mais tout le livre de Daniel, et soutenoit qu’il n’étoit point l’ouvrage
de ce prophète x mais de quelque Juif helléniste qui vivoit du temps d’Antio-
chus-Epiphanès, prétendant que les prophéties étoient si claires, quelles ne
pouvoient être écrites qu’après leur accomplissement $ mais c’est ce qui a été'
réfuté par Methodius, Eusèbe et Apollinaire.
Le premier chapitre de ce prophète jusqu’au vers. 4 , du ch. 2', est' écrit en.
hébreu, et les versets suivans jusqu’au chapitre 8 , sont écrits en chaldéen,
langue du pays où Daniel demeuroit alors ; le reste ne se trouve que dans la
version de Théodotion. Les Juifs n’ont point donné le nom de prophète à
Daniel, parce que sa naissance et la place qu’il occupoit à la cour, lui don-
noit un rang et un titre plus relevé parmi ces peuples étrangers : cependant
il en a reçu le titre de Jésus-Christ même, Matth. 24, v. i 5 , et avec justice,
‘puisque, comme dit S. Jérôme, en prédisant l'avenir, il Va fa i t avec tant
d’évidence et un si juste détail, qu'il semble ne pas prédire des choses
futures, mais rapporter des histoires passées.
Le style de ce prophète est naturel, aisé, et tient beaucoup plus de 1 historien
que du prophète ; mais ses révélations et ses prophéties sont sublimes.,
soutenues de visions qui leur donnent de la majesté et attirent le respect*
Il prédit clairement tout ce qui doit arriver sous le règne d’Antiochus-Epi-
phanès ; divers événemens touchant les quatre grandes monarchies ou empires
du monde , l’avénement de Jésus-Christ i la destruction du règne des Juifs, et
le règne futur de l’Ante-Christ.
L ordre et les temps de la narration sont assez observés dans ce livre, à la
réserve quil faut placer le chapitre i 3 , entre le premier et le second, et
mettre le 14 ? entre le quatre et le cinquième chapitre.