4- Alors les devins, les mages, les Chaldeens et les .augures étant
venus devant moi, je leur racontai mon songe, et ils ne purent
me l’expliquer. , .
5. Enfin, Daniel, notre collègue,parut devant nous; lui a qui
fai donné le nom de Baltasar, qui est le nom de mon Dieu, et
qui a dans lui - même l’esprit des dieux saints. Je lui racontai mou
songe, et je lui dis : .
(x. Baltasar, prince des devins, comme je sais que vous avez dans
vous Fesprit .des dieux saints, et qu’il n’y a point de secret que
vous ne puissiez pénétrer, dites-moi ce que j’ai vu en songe, et
donnez-m’en l’explication. ^7 t
7. Voici ce qui m’a été représenté en vision, lorsque j’étois dans
mon lit : Il me sembloit que je voyois un arbre au milieu de la
terre, qui étoit excessivement haut.
g. C*étoit un arbre-grand et fort, dont la hauteur alloit jusqu-aq
ciel, et qui paroissoit s’étendre jusques aux extrémités du monde.
9. Ses feuilles étoient très-belles, et il étoit chargé de fruits
capables de nourrir toutes choses : les bêtes privées et les bêtes
s a u v a g e s habitoient dessous, les oiseaux du ciel demeuraient^sur
ses branches , et tout ce qui avoit vie y trouvoit de quoi se
nourrir. ...
10. J’eus cette vision étant sur mon lit. Alors celui qui veille, et
qui est saint, descendit du -ciel, - '
11. Et cria d’une voix forte: Abattez l’arbre par le pied, cou-
pez-en les branche^, faites-en tomber les feuilles, et répandez-en
les fruits; que les bêtes qui étoient dessous s’enfuient, et que les
oiseaux s’envolent de dessus ses branches.
12. Laissez-en néanmoins en terre la tige avec ses racines;
qu’elle soit liée avec des chaînes de fer et d’airain parmi les herbes
des champs ; qu’elle soi t mouillée de la rosée du ciel, et qu elle
paisse avec les bêtes sauvages l’herbe de la terre.
13. Qu’on lui ôte son coeur d’homme, et qu’on lui donne un
toenr de bête, et que sept ans se passent sur elle. I >
14. C’est ce qui a été ordonné par ceux qui veillent ; c est la
parole et la demande des saints, jusqu’à ce que les vivans cou-
* noissent
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D A N I E L : 385
noissent que c’est le Très-haut qui a la domination sur les
royaumes des hommes, qui les donne à qui il lui plaît, et qui
établit ro i, quand il veut, le dernier d’entre les hommes.
§. 11. Daniel explique le songe du roi.
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15. Voilà le songe que j’ai e u , moi Nabuchodonosor, roi.
Hâtez-vous donc , Baltasar, de m’en donner l’explication: car tous
les sages de mon royaume n’ont pu me l’interpréter ; mais pour
vous, vous le pouvez , parce que l’esprit des dieux saints est en
vous.
16. Alors Daniel, surnommé Baltasar, commença à penser en
lui-même sans rien dire , pendant près d’une heure; et les pensées
qui lui venoient, lui jetoient le trouble dans l’esprit. Mais le roi
prenant la parole lui dit : Baltasar, que ce songe et l’interprétation
que vous avez à lui donner , ne vous troublent point. Baltasar lui
répondit: Seigneur, que le songe retourne sur ceux qui vous
jiàïssent, et son interprétation sur vos ennemis.
17. Vous avez vu* un arbre qui étoit très-grand et très-fort,
dont la hauteur alloit jusqu’au ciel, qui sembloit s’étendre sur
.toute la terre ;
it8. Ses branches étoient très-belles; il étoit chargé de fruits, et
tous y trouvoient de quoi se nourrir, les bêtes de la campagne
fbabitoient dessous, et les oiseaux du ciel se retiroient sur ses
branches.
19. Cet arbre, ô ro i, dest vous-même qui êtes devenu si grand
[M si puissant ; car votre grandeur s’est accrue et élevée jusqu’au
ciel , votre puissance s’est étendue jusques aux extrémités du
monde.
2.0. Vous avez vu ensuite, ô ro i, que celui qui veille et qui est
saint, est descendu du ciel, et qu’il a dit : Abattez cet arbre, coupez
en les branches, réservez-en néanmoins en terre la tige avec
les racines ; qu’elle soit liée avec le fer et l’airain parmi les herbes
des champs ; qu’elle soit mouillée par la rosée du ciel, et qu’elle
7. C c c