CHA P I TRE XV.
§. I. L'impie traité comme le bois de la vigne.
L e Seigneur m’adressa encore sa parole, et me dit: |
2. Fils de l’homme, que fera-t-on du bois de la vigne si on le
compare à tous les autres arbres qui sont dans les bois et dans les
forêts ^
3. En peut-on prendre pour quelque ouvrage de bois, ou en
peut-on faire seulement une cheville pour y pendre quelque chose
dans une maison ? ï* T „
4. On le met dans le feu pour en être la pâture; la flamme en
consume l’un et l’autre bout , et le milieu est réduit en cendres :
après cela sera-t-il bon à quelque chose? ■ ■
5. Lors même qu’il étoit entier, il n’étoit bon a rien ; combien
plus sera-t-il inutile à toutes sortes d’ouvrages après que le teu
l’aura dévoré?
6. Cest pourquoi voici ce que ditle Seigneur volreTheu-Comme
le bois des arbres des forêts étant utile à divers usages H celui de la
vigne est jeté au feu pour en être consumé, je traiterai de même
les habitans de Jérusalem.
y. Je les regarderai dans ma colère. Ils sortiront d un teu, et ils
tomberont dans un autre qui les consumera; et vous saurez que
c’est moi qui suis le Seigneur, lorsque je les aurai regardés dans
ma colère j .
8. Et que j’aurai rendu leur terre déserte et inaccessible, parce
qu’ils ont violé ma lo i, dit le Seigneur votre Dieu.
C H A P I T R E XVI.
§. I. Dieu reproche aux Juifs les biens qu’il leur a faits.
t. L e Seigneur me parla encore , et me dit:
2. Fils de l’homme , faites connoitre à Jérusalem ses abominations,
3. Et vous lui direz : Voici ce que dit le Seigneur Dieu â
Jérusalem : Votre race et votre origine vient de la terre de
Chanaan; votre père étoit Amorrhéen, et votre mère Céthéenne.
4. Lorsque vous êtes venue au monde, au jour de votre naissance,
on ne vous a point coupé comme aux autres en fans, le
conduit par où vous receviez la nourriture dans le sein de votre
mère: vous ne fûtes point lavée dans l’eau qui vous auroit été
alors si salutaire, ni purifiée avec le sel, ni enveloppée de langes#
5. On vous a regardée d’un oeil sans pitié, et on n’a point eu de
compassion de vous pour vous rendre quelqu’une de ces assis*
tances ; mais on vous a jetée sur la terre nue au jour de votre
naissance , comme une personne pour qui l’on n’avoit que du
mépris.
6. Passant auprès de vous, je vous vis foulée aux pieds dans
votre sang, et je vous dis lorsque vous étiez couverte de votre
sang: Vivez, quoique vous soyez, vous dis-je, couverte de votre
sang; vivez.
7. Depuis ce temps-là , je vous ai fait croître comme l’herbe qui
est dans les champs, vous avez crû, vous êtes devenue grande,
vous vous êtes avancée en âge, vous êtes venue au temps que les
filles pensent à se parer, votre sein s’est formé, vous avez été en
état d’être mariée, et vous étiez alors toute nue et pleine de
confusion.
8. J’ai passé auprès de vous, et.je vous ai considérée; j’ai vu
que le temps où vous étiez, étoit le temps d’être aimée ; j’ai étendu
sur vous mon vêtement, et j’ai couvert votre ignominie. Je vous
ai juré de vous protéger, j’ai fait une alliance avec vous, dit le