ara B A R U C H.
41. Comme si des idoles immobiles pouvoient avoir aucun.sentiment.
Lors donc qu’ils se seront apperçus de leur impuissance,
ils les abandonneront eüx-mêmes , voyant que les dieux quils
adorent sont insensibles.
42. On voit aussi des femmes ceintes avec des cordes, qui sont
assises dans les rues , brûlant pour leurs dieux des noyaux
d’olives :
43. Et lorsque l’une d’entr’elles a été emmenée par quelque
passant qui l’a corrompue, elle reproche à celle qui est auprès
d’elle, qu’elle n’a pas été jugée comme elle digne d’honneur, et
que la corde dont elle est ceinte n’a pas été rompue.
§. V. Vanité du culte des idoles.
44. Tout ce qu’on fait à ces dieux nrest que fausseté et que
mensonge. Comment donc peut-on croire, ou peut-on dire que ce
sont des dieux ?
4Ô. Ils ont été faits par des ouvriers, en bois et en or. Ils sont ce
que les prêtres veulent qu’ils soient, et rien de plus.
46. Les ouvriers mêmes qui les font ne vivent pas long-temps
sur la terre. Comment donc leurs ouvrages peuvent-ils être des
dieux ?
47. Ils ne laissent k ceux qui viennent après eux qu’un mensonge
et un sujet de honte.
48. Aussi lorsqu’il survient une guerre ou quelque malheur,
les prêtres pensent en eux-mêmes où ils s’iront cacher avec leurs
dieux.
49. Comment donc ceux-là peuvent-ils passer pour des dieux,
qui ne peuvent se sauver pendant la guerre, ni se délivrer des
moindres maux?
50. Car n’étant que du bois et des lames d’or et d’argent dont ils
sont couverts, toutes les nations et tous les rois en reconnoîtront
un jour la fausseté. On verra clairement que ce ne sont point des
dieux, mais les ouvrages de la main des hommes, et il ne sort
d’eux aucune oeuvre digne de Dieu.
B A R ü C H’. 218
5î. On reoônnoitra, dis-je, que ce ne sont point des dieux, maïs
les ouvrages de la main des hommes, et il ne sort d’eux aucune
oeuvre digne de Dieu.
5a. Ils ne donnent point un roi à un royaume ; et ils ne répandent
point la pluie sur les hommes.
53. Ils ne feront point rendre la justice, ils ne délivreront point
les provinces de la violence; parce qu’ils ne peuvent rien du tout,
et qu’ils sont comme des corneilles qui volent entre le ciel et la
terre.
54. Quand le feu aura pris à la maison de ces dieux de bois, d’argent
et d’or, leurs prêtres s’enfuiront et se sauveront; mais pour
eux ils seront consumés au milieu des flammes comme les poutres
du bâtiment.
55. Us ne résisteront point à un roi pendant la guerre. Comment
donc peut-on croire ou reconnoître que ce soient des dieux?
56. Ces dieux de bois, de pierre, d’or et d’argent, ne se sauveront
point des mains des larrons et des voleurs. Les hommes étant
plus forts qu’eux,
67* Leur voleront l’or, l’argent et les vêtemens dont ils sont
couverts , et ils s’en iront, sans que ces dieux s’en puissent
défendre-
§. VI. Les moindres crédtures valent plus que les idoles-
58. Il vaut donc mieux être un roi qui fait paroître sa puissance
avec éclat, ou un vase d’une maison, qui est utile à celui à
qui il est, et qu’il est bien aise d’avoir; ou la porte d’un logis, qui
tient en sûreté tout ce qui y est, que d’être l’un de ces faux dieux.
59. Le soleil, la lune et les astres sont conduits pour l’utilité
des hommes j et obéissent à Dieu.
60. Les éclairs se font remarquer lorsqu’ils paroissent ; les vents
soufflent dans tous les pays.
61. Les nuées, lorsque Dieu leur commande de s’étendre sur
tout le monde, exécutent ce qui leur a été ordonné.
62. Le feu du ciel envoyé d’en-haut pour consumer les monta