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 qui  est  persistant.  Chaque  loge  renferme  un  petit  nombre  de  graines  orbicu-  
 laires  aplaties. 
 H I S T O I R E . 
 L ’H eritiera  des  teinturiers croît  dans  les  parties méridionales d e là  C a ro lin e ,  
 de  la  Géorg ie  et de  la   Floride.  E lle   fleurit  en  juin.  Ses  racines  et ses  semences  
 donnent  par  la  simple  infusion  une  couleur  rouge  analogue  à  celle  de  la G a ra 
 n c e ,  mais  peu  solide  et  peu  usitée. 
 Cette  plante  a  été  dédiée  par  Gmelin   au  célèbre  et  infortuné  L ’H éritier,  
 qu’une mort  prématurée  et  tragique  a  ravi  depuis  à  ses  amis  et  à  une  science  
 qu’il  cultivait  a vec  tant  de  succès.  Q u ’il  nous  soit  permis  de  saisir  cette  oc ca sion  
 pour exprimer notre reconnaissance envers ce savant d istingué, qui, guidant  
 et  encourageant  l ’un  de  nous  dans  l ’étude  des  sciences naturelles,  et dirigeant  
 les  premiers  essais  de  son  pinceau  ,  lui  a  mérité  l’approbation  des  botanistes  
 et  procuré  les  suffrages  dont  le   pub lic  a  bien  voulu  l’honorer. 
 O   B   S   E   R   V A   T   I   O   N   S . 
 L e   genre  H e r itie ra ,  fon d é ,  ainsi  que  je  viens  de  le  d ir e ,  par G m e lin ,  n ’a  
 pas  été  généralement  adm is ,  faute  d’avoir  été  suffisamment  caractérisé.  I l  ne  
 peut  cependant  être  réuni  avec  fondement  à  aucun  de  ceux  de  la  même  
 famille.  Il  se rapproche,  il  est  v r a i,  desDilatris  et  de  1 'Argolasia;  mais  il  diffère  
 des  unes  et de  l ’autre  par  son  p é r ig on e,  dont  les  segments  sont  inégaux  et disposés  
 sur  deux  plans.  I l  diffère  en  outre  des  premières  par  sa  capsule,  dont  le  
 réceptacle  est  soudé  aux  cloisons  qui  naissent  de  la  face  interne  des  v a lv e s , et  
 par  l ’absence  des  rudiments  d’étamines  plus  nombreuses;  de  la  dernière,  par  
 ses  étamines,  qui  sont  au  nombre de  trois  seulement.  Il  ne  peut  être confondu  
 avec  le s lr id é e s ,  proprement  dites,  dont  il  s’éloigne  par  son  stigmate  presque  
 s im p le ,  et  ses  anthères  qui  s’ouvrent  en  dedans.  I l  s’écarte  des  Wachendorfes  
 et  des  Xiphidiums  par  son  ovaire  soudé  au  périgone.  O n   ne  peut  donc  que  le  
 considérer  comme un  genre distinct,  dont il  faudra  seulement  changer le  nom,  
 celui d'Heritiera  a yant  été déjà  appliqué  par A ilo n   à  une plante  d’un  ordre  très-  
 différent.  Sa  p la ce ,d an s  l ’ordre  naturel, est  entre  les  I r id ée s ,p rop rem en t dites,  
 et  cette  petite  famille  anomale  qui  renferme  les Xiphidiums,  les Wachendorfes,  
 les Dilalris  et  YArgolasia. 
 E X P L I C A T I O N   D E   L A   P L A N C H E . 
 L a   P la n t e   entière  d e   g r a n d eu r   n a tu r elle. 
 1.  U ne   fleur  un  peu  gro ssie ,  vue  de  face. 
 2.  Un e  des  divisions intérieures du  périgone a vec  l ’étamine qu elle supporte. 
 3.  Une des  divisions  extérieures du  périgone. 
 4.  Une  fleur  épanouie,  v u e   de  côté. 
 5.  L ’ovaire  et  le  style. 
 6.  L a   capsule  ouverte.