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 périgone.  Leurs  filaments  sont  en  forme  d’alène, d’un  jaune  p â le ,  et  insérés  à  
 l ’entrée  du  tube  du  périgone.  Ils  supportent  des  anthères  linéaires,  droites,  
 obtuses,  d’un  jaune  orangé. 
 L ’ovaire  est  sessile,  adhérent,  irrégulièrement  prismatique, de  couleur  violette, 
   surmonté  par  un  style  filiforme.  Les  stigmates  sont de couleur sa franée,  
 allongés,  roulés en manière  de  cornet,  et dilatés vers  la  partie  supérieure,  qui  
 est  dentelée, mais non  déchiquetée : quelquefois  ils  atteignent  la  longueur  des  
 segments du  périgone ;  d’autres  fois  ils  ne dépassent pas les étamines. 
 H I S T O I R E . 
 Nous  ignorons quelle est la patrie du Safran de Suse. Il  est probable cependant  
 qu’il  est  originaire  des  environs  de C onstantinople,  d’où  1 Ecluse  en  avait reçu  
 des  bulbes  les  premières,  suivant  toute  apparence,  qui  aient  été  apportées  en  
 Europe. On  le  cultive dans les parterres, où  on  le  connaît sous le nom  de Safran  
 jaune de Hollande.  Il  y est moins  répandu  que  le Safran  jau n e ,  et fleurit un  peu  
 plutôt,  c’est-à-dire,  dans  nos  climats,  au  mois  de  février. 
 O B S E R V A T I O N S . 
 Ce   S afran ,  que M .  G awler  a  le   premier, parmi  les  botanistes  modernes,  
 reconnu  pour  une  espèce  distincte,  pourrait  facilement  être  confondu  avec  le  
 Safran  à  fleurs  jau n e s ,  si  l’on  n’avait  égard  aux  caractères  suivants  qui  l’en  
 distinguent.  Sa  couleur  est  d’un  jaune  plus  o rangé ,  avec  des  lignes  violettes  
 beaucoup  plus  marquées.  Sa  fleur  est  plus  p e tite ,  et  s’épanouit  plutôt.  Les  
 segments  extérieurs  du  périgone  se  renversent  et  se  roulent même  en  dehors  
 dans l’épanouissement de la fleur. L es  intérieurs ne  sont presque point concaves.  
 Les stigmates sont d’une  couleur de S a fran , et  simplement dentelés au sommet.  
 Enfin  les tuniques de la  racine sont  formées  de fibres grossières  assez  écartées.