
U R T I C A dioïca.
Ortie dioique.
Pharm. La grande Ortie.
Allemand. Grosfer-Brennesfel.
Anglais. Common Stinging Nettle.
Fleurit Depuis Juin ju,squ en Septembre. Il-
M o N é c iE - T e t r a n d r i e .
Ord. Nat. linn. liii. Les Scabrides.
CARACTèRE GéNéRTQUE. No. i . Fleur mâle. Calice quadriphylle a. grosft b. Corolle nulle.
Ne^aire central, en forme de coupe c. .
No 2 Fleur femelle. Calice bivalve. Corolle nulle. Semence unique, luiftnte d. grosfi e.
C aractère SpéciFiouE. Feuilles oppofées et en coeur. Grappes jumelles/ . J. ƒ ./ .
Cette Espece porte fes Fleurs mâles et femelles fur des pieds différer.s, comme Isndi*
auent les No. i et 2 de notre Planche, elle devrait donc être rangée avec les Plantes dsct-
aues. Le Pistil eft velu ou plumeux g. g. L eers dit dans fa Fior. Herborn. avoir obfervé,
aue dans cette espèce, ausfi bien que dans l'Ortie brûlante, XJrtica urens, le Laltce des
Fleurs femelles eft formé de 4 feuillets, dont deux, oppofés l'un à l autre, font ovales, les
deux autres quatre fois plus petits que les deux premiers h. grosfts i. ----- Cette Plante eft
ordinairement haute de 3 à 5 pieds, et quelques fois d'avantage. '
rnnîT Dans les lieux rudes et incultes; le long des chemins, ou elle croit par tout]-.
PROERiaTés. L ’Odeur de la Racine n’est presque pas fenfible ; fon goût est plus ou moins
amer. L ’Odeur et le goût des Feuilles est herbacé. 9 . . gr , „
V ertus Diurétique, on fen fert exteriuerement comme un mordant et veficatoire, et dans
lea naralvfies pour fouetter les parties affeétés. . „ . „ , „ ,
U sag e O econ om iq ue. Les jeunes pousfes ont un petit goût de Concombre, on peut les em-
o lo v e r , dit K e r n e r , ou comme falad e, ou comme ofeille ( B u,l l ia r d ) ; fi on les prépare
comme les choux ou les épinars, elles fournisfent un aliment fain et agréable, (L inn. R o zier) »
dans notre oavs on les mange en foupe au printems. . « . . . .
Cette Plante fournit une nourriture très utile pour le b étail, et mérite i juste titre d 'tre
cultivée dans ce but. D’autant plus que fi on là receuille dans fon état fauvage; les beitiaux
et même les pourceaux la dédaignent, parce que les tiges font alors drop dures et couvertes
d’ infeâes. — Afin donc d’en retirer un bon fourrage, la Semence doit être receuillie au mois
d’Août et femée au mois fuivant. Les terreins les plus maigres quand on les couvre d un cou-
pie de pouces de bonne terre, font convenables pour cette culture. On peut faucher la première
récolte à la fécondé année. Mais, fi on déûre de la receuillir 1 année fuivante, oh doit
alors transplanter en Oétobre des Orties fauvages avec leurs racines, et après en avoir retranché
fes ? i " s ,T a n s le terrein qu’on leur d e s t in e n t ou on les place par rayes. On peut alors les
faucher l ’eié fuivant - et cela pandant plufieurs années, pourvû qu on ait foin de le jaire en Juin
et Août. Dans les Contrées Septentrionales, ou le Soleil s’élève peu au desfus de Ihorifon, on
en fait cependant trois récoltés par été. Le terroir n’éxige pas d’autre préparation que de repan-
dre par desfus vers l’Automne quelques brosfailles, feuilles ou branches d arbres et préférablement
celles de l’Aune commun ; d’ un feul arpent ou peut obtenir jusqu a îfi charretées. —
On s’en fert encore ou lieu de foin, en le mêlant avec de la paille haché e, S P g g g f
les avoir laisfé tremper dans l’eau chaude pendant une nuit, et enguife de foupe pour le bétail.
Si on les fait fécher, elles fournisfent pendant l’hiver une très bonne nourriture pour le bétail,
ouiles mangent alors avec plaifir. Les vaches fur tout qu’011 en nourrit en deviennent grosles, et
donnent un lait abondant, gras, agréable, et qui; quoique fait g jH a j f j y IM ' . ” 3?
ausfi beau jaune, que celui de l ’Eté. Dans la Mairie ee Bois- le Duc on s en fert actuellement,
comme foupe préparée pour le bétail: en France et en Suisse on en fait le meme utage,
et une longue expérience aura prouvé, que cette nourriture prélerve le Détail
de toute forte d’Epizotie. — La graine en étant féchée, mélée avec autant d avoine et donnée
par poignée deux fois par jour aux Chevaux, les engraisfe et rend leur poïl uni et.limant. Cette
même graine feule .est très faine pour les oifeaux, et fur tout pour les jeunes Dindons^, en la
mêlant avec un peu de fon. On peut trouver plus de détails encore fur cet fujet dans le Magazm
tPHannover Ao. I78jpag. 3J7 et fuivantes. Mund vom Unkraute, f. 3 9 1 , 292. Etienne J. vam
G euns Ailes de la Société Hollandaifc Partie XXVI. page 263, 264. Rozier, Cours complet
d '/ le r seuls. t. VU. p. 3 ;/ )-338. Buchoz Manuel économique des Plantes, p. 33-40.
On peut tirer des tiges de l’Ortie, ainli que du Chanvre et du Lin de très beau et
bon fil, dont j ’ai vû l'épreuve ht plus fatisfaifante ; et dans les régions boréales, ou c.ette r ian te
parvient à la grandeur de 6 à 8 pieds, on en fait une Efpece de Mousielme. Four parvenir
à ce but on coupe la Plante, quand les feuilles inférieures commencent à le noircir, on1 la
rouit enfuite jusqu’à ce que l’écorce prenne une couleur jaune - claire, après quoi, on trappe les
plus erosfes tiges avec un marteau de bois, et on broyé les plus minces, comme on tait avec le
Lin. (Sut. Abb. th. XXXVI. E t ie n n e v an G eu n s dans les ABes de la Société Hollandatfe cités
cidesfus, page 271, 272.). Bulliard asfure qu’011 en peut faire du papier, et Scheffer a
prouvé la posfibilité du fait, par une expérience décifive. . __1___ -
L ’Infuûon aqueufe de cette Plante, fans addition, colore la toile en un jaune verdâtre, U
on ajout du fel commun (murate de foude) a cette infufion, la couleur aquiert p lu sd intenliie,
qui est encore plus relevé par l’addition du fulfate. acidulé d’alumine, falun du Commercej.
L e fuc de cette Plante n’est point noirci par le Sulfate de Fer (vitriol de Mars) DambouRNEY.
La Racine et les Feuilles donnent une Goleur jaune (Bulliard et Reuss.)