Art. 4 9 Chez les Champignons à cycle évolutif pléomorphe, les divers
états successifs d’une même espèce (anamorphoses, status) ne portent qu’un seul nom
générique et spécifique (binôme): le plus ancien qui ait été donné à partir de Fries,
Systema, ou de Persoon, Synopsis, à l’état contenant la forme que l’on est convenu
d’appeler parfaite, à condition qu’il soit d’ailleurs conforme aux règles.
On admet comme état parfait celui qui aboutit au stade de Pasque chez les
Ascomycètes, à la baside chez les Basidiomycètes, à la téleutospore ou son équivalent
dans les Uredinales, à la spore dans les Ustilaginales.
Les noms génériques et spécifiques donnés aux autres états n’ont qu’une
valeur temporaire. Ils ne peuvent pas servir à remplacer un nom générique déjà
existant et s’appliquant à une ou plusieurs espèces, l’une quelconque desquelles contient
la forme dite »parfaite«.
La nomenclature des Champignons à cycle évolutif non pléomorphe suit les
règles ordinaires.
Exemples. — Les noms à'Aectdzum Pers., Caeoma Link et Uredo Pers. désignent des états
divers (aecidiosporique avec ou sans pseudopéridie, urédosporique) dans le groupe des Uredinales.
Le nom générique Melampsora Cast. [Obs. II, 18 (1843)], appliqué à un genre défini au moyen des
téleutospores, ne peut donc être remplacé par le nom à ’Uredo'Pevs. [in Römer Neu. Mag. I, 93 (1794)],
puisque le nom d’Uredo est déjà en usage pour désigner un état imparfait. — Parmi les Dothidéacées
(Discomycètes) une espèce du genre Phyllachora Nitschke, le P. Trifolii (Pers.) Fuck. Symb. 718
(1869—70), possède un synonyme plus ancien dans le Polyihrindum Trifolii G. Kunze Myk. Heft
I, 13, t. I, f. 8 (1817) basé sur l’état conidien de cette espèce. On ne peut substituer le nom de
Polythrinduni à celui de Phyllachora, parcequ’il s’agit d’un état inférieur. — On désigne sous le
nom de Phoma Fries emend. Desm. un groupe de Champignons imparfaits (Deutéromycètes, Fungi
imperfecti), dont plusieurs représentants ont été reconnus comme étant l’état spermogonien d’espèces
du genre Diaporthe (Valsacées, Ascomycètes) : le Phoma Ailanthi Sacc. appartient au Dioporthe Ailanthi
Sacc., le Phoma alnea (Nitschke) Sacc. appartient au Diaporthe alnea Fuck., le Phoma detrusa (Fries)
Fuck. appartient au Diaporthe detrusa Sacc. etc. Mais on ne connaît pas l’état parfait de beaucoup
d’espèces du »genre« Phoma et, pour plusieurs, cet état n’existe-t-il peut-être même pas. D’où le
nécessité de maintenir le nom de Phoma pour désigner le gi’oupe de Champignons imparfaits en question.
Section 7. De s noms à rejeter, changer ou modifier.
Art. 50. Nul n’est autorisé à rejeter, changer ou modifier un nom (ni une
combinaison de noms) sous prétexte qu’il est mal choisi, qu’il n’est pas agréable,
qu’un autre est meilleur ou plus connu, ni à cause de l’existence d’un homonyme plus
ancien et universellement considéré comme non valable, ni pour tout autre motif
contestable ou de peu de valeur. (Voy. aussi l’art. 57.)
Exemples. — Cette règle a été violée lorsqu’on a changé Stapkylea en Staphylis, Tamus en
Thamnos, Mentha en Minthe, Tillaea en Tillia, Vincetoxicum en Alexitoxicon\ OU Orobanche Rapum
en 0 . sarothamnophyta, O. Colutnbariae en 0. columbarihaerens, 0. Ariemisiae en O. artemisiepiphyta.
Toutes ces modifications contraires à l’art. 5Ü doivent être rejetées. — Le nom Diplomorpha Meissn.
m'Regensb. Denkschr. III, 289 (ann. 1841) ne doit pas être substitué au nom générique Wickstroemia
Endl. Prodr. fi. Norfolk-, p. 47 (ann. 1833) à cause des homonymes antérieurs Wi{ç)kstroemia Schrad.
Gcett. gel. Anz., p. 710 (ann. 1821) et Wi[c)kstroemia Spreng. in Vet. Akad. Handl. Stockh., ann. 1821,
p. 161, t. 3, car le premier est un simple synonyme du genre Laplacea Kunth (1821) et le second
d’une subdivision du genre Eupatorium L. (ann. 1753).
R e com m an d a tio n s . — Toy. au sujet des homonymes les recommandations V b et X IV /
qui prescrivent d’éviter à l'avenir les cas de ce genre.
Art. 51. Chacun doit se refuser à admettre un nom dans les cas suivants:
1® Quand ce nom est appliqué dans le règne végétal à un groupe nommé
antérieurement d’un nom valable.
2® Quand il forme double emploi dans les noms de classes, d’ordres, de
familles ou de genres, ou dans les noms des subdivisions ou espèces du même genre,
ou dans les noms des subdivisions de la même espèce.
3® Quand il est basé sur une monstruosité.
4® Quand le groupe qu’il désigne embrasse des éléments tout à fait incohérents,
ou qu’il devient une source permanente de confusion ou d’erreurs.
5® Quand il est contraire aux règles des sections 4 et 6.
Exemples. — l® Cardia Adans. (ann. 1763) est un nom qui a été appliqué^par son auteur
à un genre qui avait déjà reçu antérieurement un nom valable (Agératum L., ann. 17o3) (synonyme);
de même, Trichilia alata N. E. Brown (in Kew Bull., ann. 1896, p. 160) est un nom que l’on ne
peut conserver, parce que synonyme du T. pterophylla C. DC. (in Bull. Herb. Boiss. III, 581, ann.
1894). 2 ° Tapeinanthus, nom donné par Boissier à un genre de Labiées, a été changé par T .
Durand en Thuspeinanta, pour éviter un double emploi avec le genre Tapeinanthus Herb., plus
anciennement décrit parmi les Amaryllidacées {homonyme); de même, VAstragalus rhizanthus Boiss.
{Diagn. Pl. Or., sér. 1, II, 83, ann. 1843) a été débaptisé en A. cariensis Boiss. parce qu’il existait
un homonyme antérieur valable {Astragalus rhizanthus Royle Illustr. Bot. Himal. p. 200, ann.
1885) — 3 “ Le genre Uropedium Lindley a été basé sur une monstruosité aujourd’hui rapportée
au Phragmopedilum caudatum Rolfe. - 4® Le genre Schrebera L. emprunte ses caractères aux
genres Cuscuta et Myrica (parasite et hôte) et doit être annulé; Umairea De Vr. est un groupe
composé d’éléments empruntés à plusieurs familles différentes et dont le nom doit être annulé. Linné
a décrit sous le nom de Rosa villosa une plante qui a été rapportée à plusieurs espèces différentes
et dont l’interprétation certaine paraît impossible; pour éviter la confusion qui résulte de 1 emploi
du nom Rosa villosa, il est préférable dans ce cas, comme dans d’autres analogues, d’abandonner
complètement ce nom. — 5® Voy. les exemples cités aux articles 48 et 49.
Art. 52. Un nom d’ordre, sous-ordre, famille ou sous-famille, tribu ou sous-
tribu, doit être changé lorsqu’il est tiré d’un genre qu’on reconnaît ne pas faire partie
du groupe en question.
S’il venait à être démontré que le genre Portulaca ne fait pas partie de la
Exemples.
famille des Portulacacées, le nom Portulacaceae donné à cette famille devrait être changé. — Nees
(in Hooker and Arnott Bot. Beechey's Voy. p. 237, ann. 1836), a donné le nom de Tnstegmeae à
une tribu de Graminées d’après le genre Tristegis Nees (un synonyme du genre Mehms Beany )
Mais le genre Melinis {Tristegis) ayant été exclu de cette tribu par M. Stapf (in El. cap. VII, 313)
et par M. Hackel (in Oesterr. bot. Zdtschr. LI, 464), ces auteurs ont adopté le nom Arundindleae,
tiré du genre Arundinella.
Art. 53. Lorsqu’un sous-genre, une section ou une sous-section passe au
même titre dans un autre genre, le nom doit être changé s’il existe déjà dans le
genre un groupe valable de même ordre sous ce nom.
Lorsqu’une espèce est portée d’un genre dans un autre, son épithète spécifique
doit être changée si elle existe déjà pour une des espèces valables du genre.
De même lorsqu’une sous-espèce, variété ou autre subdivision d espèce est portée
. J.