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Règles internationales de la Nomenclature botanique.
Chapitre I. Considérations générales et principes dirigeants.
Article 1. L’histoire naturelle ne peut faire de progrès sans un système
régulier de nomenclature, qui soit reconnu et employé par l’immense majorité des
naturalistes de tous les pays.
Art. 2. Les prescriptions qui permettent d’établir le système régulier de la
nomenclature botanique se divisent en principes, en règles et en recommandalions.
Les principes (art. 1—9, 10—14 et 15—18) servent de base aux règles et aux recommandations.
Les règles (art. 19 — 58), destinées à mettre de l’ordre dans la nomenclature
que le passé nous a léguée comme à préparer celle de l’avenir, ont toujours
un cai-actère rétroactif: les noms ou les formes de nomenclature contraires à une
règle ne peuvent être conservés. Les recommandations portent sur des points secondaires
et sont destinées à amener à l’avenir plus d’uniformité et de clarté dans la
nomenclature: les noms ou les formes de nomenclature contraires à une recommandation
ne constituent pas un modèle à imiter, mais ne peuvent être rejetés.
Art. 3. Les règles de la nomenclature ne peuvent être ni arbitraires ni
imposées. Elles doivent être simples et basées sur des motifs assez clairs et assez
forts pour que chacun les comprenne et soit disposé à les accepter.
Art. 3. Dans toutes les parties de la nomenclature, le principe essentiel est:
1® de viser à la fixité des noms; 2® d’éviter ou de repousser l’emploi de formes et
de noms pouvant produire des erreurs, des équivoques, ou jeter de la confusion dans
la science.
Après cela, ce qu’il y a de plus important est d’éviter toute création inutile
de noms.
Les auti’es considérations, telles que la correction grammaticale absolue, la
régularité ou l’euphonie des noms, un usage plus ou moins répandu, les égards pour
des personnes, etc., malgré leur importance incontestable, sont relativement accessoires.
Art. 5. Aucun usage contraire aux règles ne peut être maintenu s’il entraîne
des confusions ou des erreurs. Lorsqu’un usage n’a pas d’inconvénient grave de cette
nature, il peut motiver des exceptions qu’il faut cependant se garder d’étendre ou
d’imiter. Enfin, à défaut de règle, ou si les conséquences des règles sont douteuses,
un usage établi fait loi.
Art. 6. Les principes et les formes de la nomenclature doivent être aussi
semblables que possible en botanique et en zoologie; cependant la nomenclature botanique
est entièrement indépendante de la nomenclature zoologique.
Art. 7. Les noms scientifiques sont en langue latine pour tous les groupes.
Quand on les tire d’une autre langue, ils prennent des désinences latines, à moins
d’exceptions consacrées par l’usage. Si on les traduit dans une langue modeine, on
cherche à leur conserver le plus possible une ressemblance avec les noms originaux latins.
Art. 8. La nomenclature comprend deux catégories de noms: 1® Des noms,
ou plutôt des termes, qui expriment la nature des groupes compris les uns dans les
autres; 2® des noms particuliers à chacun des groupes de plantes que 1 observation a
fait connaître. . ,
Art. 9. Les règles et recommandations de la nomenclature botanique s appliquent
à toutes les classes du règne végétal, tant fossile que vivant, à moins d’exceptions
expressément spécifiées.
Chapitre IL Sur la manière de désigner la nature et la subordination
des groupes qui composent le règne végétal
Art. 10. Tout individu végétal appartient à une espèce (species), tonte
espèce à un genre (genus), tout genre à une famille (famüia), toute famille à un ordre
(ordo), tout ordre à une classe (classis), toute classe à une division (divisio).
Art. 11. On reconnaît aussi dans de nombreuses espèces des variétés (varíelas)
et des formes forma), chez les parasites des formes spéciales forma speciahs],
dans certaines espèces cultivées, des modifications plus nombreuses encore; dans de
nombreux genres des sections (seclio), dans beaucoup de familles des tribus (Irüus).
Art. 12. Enfin, comme la complication des faits conduit souvent à distinguer
des groupes intermédiaires plus nombreux, on peut créer par le moyen de la syllabe
sous (sub), mise avant un nom de groupe, des subdivisions de ce groupe, de telle
manière que sous-famille (subfamilia) exprime un groupe entre une famille et ™e
tribu, une sous-tribu (subtribus), un groupe entre une tribu et un genre, etc. L ensemble
des groupes subordonnés peut ainsi s’élever, pour les plantes spontanées
seulement, jusqu’à vingt-deux degrés dans 1 ordre suivant.
Regnum vegetabile. Divisio. Subdivisio. Classis. Subclassis. Ordo. Subordo.
Famüia. Subfamilia. Tribus. Subtribus. Genus. Subgenus. Sectio. Subsectio. Species.
Subspecies. Varietas. Subvarietas. Forma. Forma specialis. Individuum.
Si cette liste de groupes ne suffit pas, on peut encore l’augmenter par 1 intercalation
de groupes supplémentaires, à condition que ceux-ci ne provoquent ni confusion
ni erreur.
Exemple: Séries et Suèseries sont des groupes que l’on peut intercaler entre la sous-section
et l’espèce. ^
Art 13 La définition de chacun de ces noms de groupes varie, ju sq u a un
certain point, suivant les opinions individuelles et l’état de la science, mais leur ordre
relatif, sanctionné par l’usage, ne peut être interverti. Toute classification contenant
des interversions n’est pas admissible.
Exemples d’interversion inadmissibles: une forme divisée en variétés, une espèce contenant
des genres, un genre contenant des familles ou des tribus.