A r t 42. Lorsqu’un nom inédit a été publié en l’attribuant à son auteur, les
personnes qui le mentionnent plus tard doivent ajouter le nom de celui qui a publié.
Le même procédé doit être suivi pour les noms d’origine horticole lorsqu’ils sont
accompagnés de la mention »Hort«.
Exemples. Capparis lasiantha R. Br. ex DC. (ou apud DC.); Streptanthus heterophyllus
Nutt. in Torr. et Cray; Gesnera Donklarii Ilort. ex Ilook. Bot. mag. tab. 5070.
A r t 43. Lorsque, à l’intérieur du genre, un nom existant est appliqué à un
groupe qui est ti’ansporté dans un autre en y conservant le même rang, ou à un
groupe qui devient d’ordre supérieur ou inférieur à ce qu’il était auparavant, le
changement opéré équivaut à la création d’un nouveau groupe et l’auteur à citer est
celui qui a fait le changement. L’auteur primitif ne peut être cité qu’en parenthèse.
Exemples. — Le Cheiranthus tristis L. transporté dans le genre Matthiola est devenu le
Matthiola tristis R. Br., ou Matthiola tristis (L.) R. Br. — Le Medicago polymorpha L. var. orbicularis
L. élevé au rang d’espèce est devenu le Medicago orbicularis All. ou Medicago orbicularis (L.) Ail.
R e comman d a tio n s .
XXV. Les noms d’auteurs mis après les noms de plantes s’indiquent par abréviations, à
moins qu’ils ne soient très courts.
A cet effet on retranche d’abord les particules ou lettres préliminaires qui ne font pas
strictement partie du nom, puis on indique les premières lettres, sans en omettre aucune. Si un nom
d’une seule syllabe est assez compliqué pour qu’il vaille la peine de l’abréger, on indique les p re mières
consonnes (Br. pour Brown); si le nom a deux ou plusieurs syllabes, on indique la première
syllabe, plus la première lettre de la syllabe suivante, ou les deux premières quand elles sont des
consonnes (Juss. pour de Jussieu; Rich, pour Richard).
Lorsqu’on est forcé d’abréger moins, pour éviter une confusion entre les noms qui commencent
par les mêmes syllabes, on suit le même système, en donnant, par exemple, deux syllabes avec
la ou les premières consonnes de la troisième, ou bien l’on indique une des dernières consonnes
caractéristiques du nom (Bertol. pour Bertoloni, afin de distinguer de Bertero; Michx pour Michaux,
afin de distinguer de Micheli). Le noms de baptême ou les désignations accessoires, propres à
distinguer deux botanistes du même nom, s’abrègent de la même manière (Adr. Juss. pour Adrien
de JuBsieu, Gærtn. fil. ou Gærtn. f. pour Gærtner filius).
Lorsque l’usage est bien établi d’abréger un nom d’une autre manière le mieux est de s’y
conformer (L. pour Linné, DC. pour De Candolle, S^-Hil. pour de Saint-Hilaire).
Dans les publications destinées au public en général, et dans les titres, il est préférable
de ne pas abréger.
XXV bis. La citation en parenthèse d’un auteur primitif est surtout utile en l’absence
de synonymie ou lorsque cette dernière est chargée. En paléobotanique, l’usage est de toujours
citer en parenthèse l’auteur primitif de l’épithète d’une espèce ou d’une subdivision d’espèce déplacée.
XXV ter. La citation d’auteurs antérieurs au point de départ de la nomenclature d’un
groupe s’indiquera, lorsqu’on le juge utile ou désirable, de préférence entre crochets ou au moyen
de l’expression ex. L’application de ce mode de faire trouvera surtout sa place en mycologie lorsqu’il
8 agit de renvoyer à des auteurs antérieurs à Fries ou à Persoon. Exemples: Lupinus [Tournef.
Inst. 392, t. 213 (1719) L. Sp. ed. 1, 721 (1753) et Gen. ed. 4, 332, ou Lupinus Tournef. ex
L. — Boletus piperatus [Bull. Hist. Champ. Fr. 318, t. 451, f. 2 (1791—1812)] Fries Syst. Myc. I,
388 (1821), ou Boletus piperatus Bull, ex Fr.
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Section 6. De s n om s à conserver lorsqu'un groupe est divisé, remanié, transporté,
élevé ou abaissé, ou quand deux groupes de même ordre sont réunis,
ou lorsqu'il s agit de groupes à cycle évolutif pléomorphe.
Art. 44. Un changement de caractères, ou une revision qui entraîne Tex-
clusion de certains éléments d’un groupe ou des additions de nouveaux éléments,
n’autorisent pas à changer le nom ou les noms du groupe, à moins qu’il ne s’agisse
d’un cas prévu à l’a r t 51.
Exemples. — Le genre Myosotis a été autrement compris par R. Brown que par Linné,
mais le nom n ’a pas été et ne doit pas être changé. — Divers auteurs ont réuni au Centaurea Jacea L.
une ou deux espèces que Linné en avait séparées; le groupe ainsi constitué devrait s’appeler Centaurea
Jacea L. sensu ampi, ou Centaurea Jacea L. em. Visiani, em. Godron, etc.; la création d’un
nom nouveau tel que Centaurea vulgaris Godr. est superflue.
Art. 45. Lorsqu’un genre est divisé en deux ou plusieurs, le nom doit être
conservé et il est donné à l’une des divisions principales. Si le genre contenait une
section ou autre division qui, d’après son nom ou ses espèces, était le type ou l’origine
du groupe, le nom est réservé pour cette partie. S’il n ’existe pas de section ou
subdivision pareille, mais qu’une des fractions détachées soit beaucoup plus nombreuse
en espèces que les autres, c’est à elle que le nom doit être réservé.
Exemples. — Le genre Helianthemum L. comprenait pour Dunal (in DC. Prodr. I. 266—284,
ann. 1824) 112 espèces bien connues distribuées dans 9 sections; plusieurs de ces sections ont été
depuis cette époque élevées au rang de genres {Fumana Spach, Tuberaria Spach), mais le nom
Helianthemum a été conservé aux divisions groupées autour de la section Euhelianthemum. — Le genre
Convolvulus L. em. Jacq. a été divisé en deux par R. Brown en 1810 {Prodr. fl. Nov. Holl. p. 482
et 483); l’auteur a appelé Calystegia un des genres dérivés qui ne comptait à cette époque que 4
espèces, et a réservé le nom de Convolvulus pour l’autre genre dérivé qui comptait à cette époque un,
nombre beaucoup plus grand d’espèces. — De même Salisbury (in Trans. Linn. Soc. VI, 317, ann
1802), séparant \E rica vulgaris L. du genre Erica, sous le nom de Calluna, a conservé le nom
^Erica pour la grande masse des espèces restantes. — Le genre Aesculus L. contient les sections
Eu-Aesculus, Pavia (Poir.), Macrothyrsus (Spach) et Calothyrsus (Spach), dont les trois dernières
étaient envisagées par les auteurs primitifs comme des genres distincts. Si l’on retient ces genres,
le nom ^'Aesculus doit être conservé pour VAesculus Hippocastanum L. qui représente indiscutablement
le type du genre Aesculus fondé par Linné {Sp. p l. ed. 1, 344), ainsi que cela ressort de la comparaison
avec Linné Hort. Cliff. 142, et avec les anciennes éditions du Gen. Pl. (ed. 1, 310; ed. 2, 367);
on ne peut utiliser le nom Hippocastanum, emprunté à Tournefort, ainsi que l’a fait Gærtner
{Fruct. II, 135).
Art. 46. Dans le cas de réunion de deux ou plusieurs groupes de même
nature, le nom le plus ancien subsiste. Si les noms sont de même date, l’auteur
choisit et ce choix ne peut plus être modifié par les auteurs subséquents.
Exemples. — Hooker f. et Thomson {Fl. Ind. p. 67, ann. 1855) ont réuni les genres Wormia
Rottb. et Capellia BL; ils ont appelé Wormia le genre ainsi formé, parce que ce dernier nom date
de 1783, tandis que Capellia date de 1825. — Lorsqu’on réunit en un seul les deux genres Carda-
mine et Dentaria, admis simultanément par Linné {Sp. p l. ed. 1, p. 653 et 654, ann. 1753; Gen. p l.
ed. 5, n. 726 et 727), le genre collectif qui en résulte doit s’appeler Cardamine, parce que ce nom a
été choisi par Crantz {Class. Crucif. p. 126, ann. 1769) et que Crantz a le premier effectué cette
réunion. — H. Rallier (in Engl. Bot. Jahrb. XVIII, 123) a réuni les trois espèces suivantes du genre
Ipomoea-. I. verticillata Forsk. (1775), /. rumici/olia Choisy (1834) et I. Perrottetii Choisy (1845);
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