„ H I S T O I R E N
genre, parce que les femelles n’ont point d’ailes, &
refièmblent en effet à des ve rs, 8c parce quelles font
iumineufes-, les mâles ont, comme tous les Coléoptère
s , deux ailes recouvertes par deux ctuis.
La fig. n . repréfente un Ver-luifant mâle qui fe
trouve à la Chine, il a beaucoup de rapport avec ceux
de ces pays - c i , il n en diffère eflentiellement que par
les couleurs des étuis qui font à leur extrémité, fur environ
le tiers de leur longueur, d’un verd bleuâtre,
tout le refte de cet infeéte a une couleur jaunâtre.
P L A N C H E L X X V I .
Les caraéteres génériques des Capricornes confident
'dans le corcelet qui eft armé de pointes de chaque côté
& dans les antennes qui vont toujours en diminuant depuis
leur origine jufqu’à la pointe.
Les fig. i . i . 3. & 4. repréfentent quatre différentes
efpeces de Capricornes. Celui de la fig. 1. eft le plus
grand que l’on connoiffe ; fa tête fe prolonge en deux
mâchoires très-longues, très-fortes & à-peu-pres triangulaires,
le corcelet a fur les côtés de petites pointes &
trois longues épines, les étuis font liffes, applatis fur
les bords & tronqués à l’extrémité. Leur couleur eft
d’un brun noirâtre mêlé débandés jaunâtres & irregu»
lieres, la tête & les mâchoires font entièrement noires
ou noirâtres ; le corcelet a les côtés rougeâtres 8c le
refte noirâtre, les antennes 8c les pattes ont une couleur
de marron. On trouve cet infecte a Cayenne. ^
Le Capricorne de la fig. 1. a les mâchoires courbées
en-dedans, de façon qu’elles décrivent a-peu-pres chacune
la figure d’un demi-cercle ; la tête a un fillon affez
profond qui paflè entre les yeux -, le porcelet eft M e
dans fon milieu 8c couvert de rugofites fur les cotes ,
& il a furjchacune des faces latérales trois larges epinesi
les étuis ont chacun trois fortes de nervures bien marquées
fur toute leur longueur, 8c une autre moins apparente
près du bord extérieur, les fécondes articulations
des jambes font garnies d’épines fur la face intern
e , la couleur de la tête, des mâchoires, des antennes,
du corcelet, & des pattes , eft d’un noir luifant^ les
étuis 8c le défions du corps font d un brun rougeâtre.
On trouve cet infeéte à Cayenne.
Le Capricorne de la fig. 3 . fe nomme Ü Arlequin,parce
qu’il a les étuis, le corcelet & la tête variés de no ir,
de rouge & de jaune 3 ces couleurs font difpofees par
bandes irrégulières & placées à-peu-pres fymmetrique-
ment; le corcelet a de chaque côte un gros tubercule
terminé par une pointe, les étuis ont chacun a leur race
antérieure une petite épine, ils font comme tronques a
leur extrémité, 8c terminés chacun par deux petits
points ; les jambes de devant ont plus du double de
longueur des autres, & fon caraéfcere fuffiroit pour
faire diftinguer ce Capricorne de tous les autres. On le
trouve à Cayenne.
Le Capricorne de la fig. 4. eft très-fingulier par la
longueur de fes antennes, il a une couleur plus ou
moins foncée, & il eft recouvert en entier de poils
très-courts 8c blanchâtres ; le corcelet a de chaque côté
un gros tubercule pointu. La première articulation des
antennes eft noire en entier, toutes les autres font de
couleur de chair fur environ les deux tiers de leur longueur,
ôc le refte eft noirâtre. On trouve cet infeéte en
Suede.
La Lepture eft un genre d’ infeéte qui ne différé de
celui du Capricorne qu’en ce qu’elle n’a pas le corcelet
épineux.
La Lepture de lafig. f. a un caraétere qui la fait aifé-
ment diftinguer des autres efpeces de fon genre. C ’eft la
première articulation de chacune desfix pattes, 8c principalement
des deux dernieres, qui eft renflée à fon extrémité,
de façon qu’on a donné à cet infeéte le nom de
;Lepture aux grojjes cuijfes. Cet infeétea les antennes 8c
les pattes d’un violet très-foncé & luifant 3 les étuis font
d’un beau verd très-brillant, la partie antérieure du corce-
let eft de même couleur que les étuis, 8c la partie pofté-
rieure a une couleur violette bronzée qui paroît rouge
à certains afpeéts. On trouve cet infeéte à Saint-Domingue.
A T U R E L L E .
P L A N C H E L X X V I I.
Tous les infe&es de cette Planche font de la clafié
des Coléoptères.
Le Himore a pour caraéteres génériques quatre articles
à toutes les pattes, les antennes qui vont^ en diminuant
de la bafe à la pointe, 8c qui font placées devant
les y eu x , les étuis plus droits par le bout.
Le Himore qui eft repréfenté fig. 1. a la tête, le corcelet,
l’origine des étuis, tout le defious du c o rp s ,&
la première articulation des fix jambes noires ou noirâtres
, tout le refte eft jaunâtre. On trouve cet infeéte à
Madagafcar.
La Chryfomele a pour caraéteres génériques quatre
articles à toutes les pattes, les antennes plus groflès vers
le bout 8c à articles globuleux.
Le Chryfomele de la fig. 1. a une épine aflèz longue
de chaque côté à la partie antérieure des étuis, toute la
face fupérieure de cet infeéte eft en entier d’un beau
verd luifant, & la face inférieure a une couleur verte
mêlée d’ une teinte de violet bronzé ; les étuis ont fur
leur furface un grand nombre de petites cavités placées
de façon quelles forment à-peu-pres des lignes longitudinales.
Le Becmare a pour caraéteres génériques quatre articles
à toutes les pattes , les antennes en maffe toutes
droites & pofées fur une longue trompe.
Le Becmare de la fig. 3. eft en entier d’un beau violet
luifant 8c qui paroît bronzé dans certains endroits,
principalement fur les étuis où on diftingue une ligne
longitudinale d’une couleur claire & bronzée ; la tête
eft fort alongée & terminée par une longue trompe,
le corcelet eft encore plus long que la tête à proportion
du refte du corps, & il a un fillon affèz profond
fur fà parti? poftérieure , les étuis font légèrement
ftriés.
Le Charanfon a pour .caraéteres génériques quatre articulations
, les pattes , les antennes en maffe coudées
dans leur milieu 8c pofées fur une trompe : ce genre ne
différé du précédent qu’en ce que les antennes font cou*,
dées au lieu d’être droites.
Le Charanfon de la fig. 4. a le corps fort arqué, & le
corcelet traverfé longitudinalement par un fillon profond
3 les étuis ont un grand nombre de petites cavités
rondes difpofees de façon qu’elles forment des lignes
longitudinales, 8c ces cavités font garnies de petites
écailles qui refléchifient les couleurs les plus brillantes,
fur-tout fi on expofe cet infeéte au foleil. On le trouve
à l’île de Bourbon.
Le petit Charanfon de la fig. f. eft d’une jolie couleur
de lilas claire avec des taches noires placées à-peu-
près fymmétriquement, les pattes font entièrement noires.
On le trouve à Saint-Domingue.
Le Botriche a pour caractères génériques quatre articles
à toutes les pattes, les antennes en maffe comp
o se s de trois articles, le corcelet cubique ou à peu-
près.
Le Botriche de la fig. 6. a le corcelet & les étuis d’un
noir luifant, & la tête d’un noir matte 8c couverte de
poils roux fort ferrés, la tête eft enfoncée fous le corcelet
& peu apparente, le corcelet a fur les côtes plu"
fieurs épines, 8c les étuis font à-peu-près cylindriques
fur environ les trois quarts 8c demi de leur longueur,
le refte eft applati 8c recourbé en-defibus. On trouve
cet infecte à Surinam.
La Caffide a pour caraCteres génériques quatre articles
à toutes les pattes ; les antennes plus grofles vers
le bout & compofées de gros articles, le corcelet 8c
les étuis bordés, & la tête cachée fous le corcelet.
La Caffide de la fig. 7. eft entièrement noire, tant en-
deffus qu’en defious à l’exception des étuis qui ont des
taches rouges de différentes figures, & q u i couvrent a-
peu-près autant d’efpace qu’il en refte entre elles : la tete
eft logée dans une concavité que forme le corcelet,
mais elle n’eft pas entièrement recouverte comme dans
la plupart des Caffides.
La Caffide de la fig. 8. a la tête entièrement enfoncée
fous le corcelet, les étuis excédent beaucoup la longueur
I N S E C
& la largeur du corps, le Côrcfelet eft d'une feule couleur
rougeâtre, 8c les étuis ont de plus des bandes normes
fur les côtés, 8c ils font ponétüés de noir fur le milieu*
le bord des étuis & du corcelet eft entièrement noir.
LaCantharidc a pour caraéteres génériques cinq articles
aux quatre pattes de devant, & quatre aux deux pattes
de derriete, filiformes, le corcelet raboteux, & n o il
k°La Cantharide de là fig. 9- a lé corps à-peu-près Cylindrique,
de façon que les étuis femblent l’entourer
entièrement ; le corcelet eft moins large que le corps,
8c traverfé longitudinalement par un fillon profond & :
noir, la tête, les antennes, le corcelet, les pattes, 8c
tout le defious du corps ont une couleur noire foncée,
les étuis font roüx 8c traverfés fur leur largeur par trois
bandes dentelées noires qui occupent à-peu-près moins
d’efpace que la couleur rouffe. On trouve cette Cantharide
à la Ghine 3 il y en a une efpece en Provence,
qui a beaucoup de rapport avec celle-ci, & qui n’en
différé même qu’en ce qu’elle eft plus petite.
Le Tembrion a pour caraéteres génériques cinq articles
aux quatre pattes de devant, ÔC quatre aux deux
pattes de derrière, les antennes filiformes, le corcelet
uni Sc bordé.
Le Tembrion de la fig. to. eft entièrement no ir, il ne
peut pas vo ler , car il n’a point d'ailes inférieures 3 les
étuis font réunis l’un à l’autre, fe prolongeant fur les
côtés 8c enveloppant le corps prefqu’en entier 5 ils ont
chacun quatre larges filions féparés les uns des autres
par un crete tranchante ; la première articulation des
jambes de devant eft tranfparerite. On trouve cet infeéte
en Egypte 8c en Provence.
La Blatte a pour caraéteres génériques les étuis mois,
cinq articles aux deux premières paires de pattes, 8c
quatre feulement à la derniere', les antennes filiformes
8c deux longues véficules placées aux côtés de l’anus,
ôc ridées tranfverfàlement.
Oh voit à lafig. 1 1 . la Blatte, domeftique de l’Amérique,
appellée R avec, trop connue par les dégâts qu’elle
fait dans les maifons en rongeant non-feulement
toutes fortes de hardes, les linges, les livres, &c. mais
même les fruits, les viandes., &c. Elle eft en entier
d’une couleur brune jaunâtre 3 les pattes & les antennes
font d’un brun plus foncé, 8c le corcelet a les bords
blancs fiir la largeur d’environ une ligne. Cette couleur
blanche n’eft pas confiante dans tous les individus, il y
en a dont le corcelet eft entièrement de même couleur
que les étuis.
On voit à la fig. 11. une autre Blatte d’Amérique qui
ne différé de la précédente qu’en ce qu’elle eft moins
alongée Ôc plus large. J e croirois volontiers que ces
différences ne font que des variétés d’âge ou de fexe.
La Blatte de la fig. 13 . fe trouve auffi en Amérique.
Sa couleur eft auffi à-peu-près la même que celle des
Blattes précédentes: cependant je ne doute pas qu’elle
ne foit d’une efpece particulière 3 car il y a trop de différence
pour la grandeur.
P L A N C H E L X X V I I I .
Les fig. 1. & 1. repréfentent deux genres d’infeéles
Coléoptères, de l’ordre de ceux qui ont trois articles à
toutes les pattes. Le Grillon ,fig. 1. a pour caraéteres
génériques les antennes filiformes, deux filets à la
queue, 8c trois petits yeux liffes. Les caraéteres génériques
du Criquet ,fig. 1. different peu de ceux du Grillon,
il a les antennes filiformes, & plus courtes de-
moitié que le corps, & trois petits yeux lifiès.
Le Grillon de la fig. 1. fe trouve en Amérique, il eft
entièrement brun, à l’exception de quelques traits jaunâtres
qui font fur les étuis des ailes.
Le Criquet de la fig. 1. fe trouve à Cayenne, on lui
a donné le nom de Capuchon, par rapport à-la forme
rr cor.ce^ext fo prolonge de façon qu’il reffemble
afiez bien à un capuchon de moine. Le fond de la couleur
des ailes eft noirâtre avec des bandes tranfverfales
blanches ôc tranfparentes, le corcelet, les pattes Ôc les
antennes font jaunâtres.
***'fi&' 3* repréfençe une Sauterelle infeéte Colcop-
T M M
te re , de 1 otdrà ctè Celtx qui ont quatre articles à toutes
les pattes : la Sauterelle a tant de reffemblance avec le
Criquet qu’on les avoit toujours confondus enfemble
jufqu’à M . Geôffroi qui en a fait deux genres particu»
iiers.
L a Sauterelle a pou r Caraéteres génériques le s anten*
nés filifo rm es 8c plus lo ngue s que le c o r p s , & tro is
p etits y eu x liffes. O n v o it que la Sauterelle différé du
C r iq u e t , non-feulement par le n omb re des articles des
quatre p a tte s , mais encore par la longueur des antenn
e s , d’ailleurs la Sau terelle a le tarfe comp ofé de quatre
p iè c e s , au - lieu que dans le Criq u e t i l n’y en a que
trois.
L a S au terelle de la fig> 3 . fe t ro u ve à C a y e n n e , elle a
beaucoup de reffemblance avec nôtre g ro ffe Sau terelle
v e rte 3 je ne parlerai pas de fes co u leu r s , l’individu qui
a fe rvi de m o d è le é toit dans d e l’e fp rit-d e -vin , & m ’a
paru d é co lo ré .
L e s fig. 4 . é * î . repréfentent des M antes infeéèes C o léoptères
, de ceux qui ont cinq articles à toutes le s pattes
3 la Mante a p o u r caraéteres génériques les antennes
filifo rm e s.
L a Mante de la fig* 4 . e ft la plus grande efpece que
l'o n c o n n o iffe , e lle eft bien confe rvée dans le cabinet
de Madame la préfidente de B andéville 3 cet infeéte eft
dans fo n état p ar fa it, c’e f t - à - d i r e avec fes a ile s , c a f
le s S au te re lle s , les M a n t e s , le s C r iq u e t s , le s G r il lo n s ,
&c. n’acquiérent des ailes que quelque tems après
qu’ ils o n t p ris tou t leur accroiffement : la Mante
do nt i l s’ ag it ici fe tro u ve à G a y en n e , fes étuis ne fon t
pas à beaucoup près afiè z grands p ou r a v o ir le s ailes ,
il. y a fu r le corcelet de petits tubercules p ointus. J e ne
p arle pas des couleurs de cet infe é te , parce qu’elle s
m’on t paru a ltérées. J ’ai vu au cabinet du R o i ce même
infeéte en n ym p h e , c’e f t - à - d i r e fans a ile s , i l eft auflt
g rand que ttn fe é te p a r fa it, & cependant on n e Voit pas
encore p aroître le s ailes.-
L a Mante de lafig. f . eft très-finguliere par rapport à
la gro flèu r du troifieme article des jambes de d e v a n t,
& des appendices des jambes de derrière ; comme on
n e v o it pas encore lana iffan ce des a ilé s , p e u t -ê t r e cet
infeéte fe ro it-il devenu encore p lus g rand : il a v o it été
en v o yé de S a int -D om ingu e .
P L A N C H E L X X I X .
L a C ig a le a p ou r caraéteres g énériques tro is article s
aux ta rfe s , tro is petits y eu x fur le de rrière de la t ê t e ,
le s antennes mo in s lo ngu e s que la tê te , ôc compofées.
de cinq p iè c e s , une trom p e recourbée en -de ffou s, ÔC
quatre ailes droites.
L a C ig a le de h fig. 1. fe tro u v e à C a y e n n e , & re ffemble
parfaitement à celle que f o n trou ve fi commu nément
en P ro v e n c e , en L an g u ed o c , & même à celle
de la C h in e 3 celle-ci eft la p lus pe tite des t r o i s , celle
d e P ro v en c e la p lus g ran d e , ôc ce lle de C a yen ne tient-
le milieu entre le s deux autres.
L a P ro - c ig a le fo rm e un g enre qu i n e différé d e e d u
de la C ig a le , qu’en ce que le s antennes des P ro - ciga les
n e fon t compofé es que de deux p iè c e s , qu’elles n’o n t
que deux y eu x fu r le de rrière de la tê te , 8c que le s ailes
fe croifent quand elles font pliées.
O n vo it à là fig. 2 . d* 3 . d e u xP ro -c ig a le s 3 celle de la fig. 2 . eft très -fingu liere par la pro priété qu’e lle a d’être
lumineufe dans l’o b feu rité , la lu eu r q u 'elle répand n e
fo rt pas des derniers anneaux du ventre comm e celle
du V e r -lu ifàn t, mais de la tête qu i e ft très-groflè à p rop
o r tio n du refte du c o rp s , ôc comp ofe e de dix lames
réunies p ar des futures ; ces lames font tranfparentes
b iffen t palier le s rayons du corp s lumineux qui e ft
d e fio u s , de fa ç o n que la tête d e cet infeéte a quelque
reffemblance av e c une lanterne, ce qu i Ju i a fait d o n n
er le nom de Portes-lanterne. S i l ’on renferme un o u
deux de ces infeétes dans un bocal- de v e r r e , ils répan->
dent autant d e lumière qu’ une b oug ie de nuit 3 les qua-
tres ailes font tranfparentes & d ’un- jaune verdâtre m ê lé ’
de taches brunes & de taches rougeâtres 3 le s ailes inférieures
fon t moins longues que le s füp é rieu re s, & on t
deux grandes taches prefque rond es qu i refièmblent à