O I S E A U X .
H I S T O I R E N A T U R E L L E ,
S U I T E D U R E
O I S E A U X .
P L A N C H E X X X .
ON a fait mention dans le corps de cetUuvrage de
toutes les différentes diftributions méthodiques des
oifèaux qui étoient connues jufqu’alors, & on a rap- i
porté au mot Oifeau les caraderes génériques de chacune
de ces méthodes. J ’aurois employé pour l’explication
des Planches d’oifeaux qui font dans ce volume,
les caraderes génériques de la méthode de M. Linæus ;
mais comme M. Briffon vient d’en donner une nouvelle
qui renferme un plus grand nombre d’oifèaux qu’aucune
autre» & dont les caraderes font mieux foivis 8c
plus faciles à fàifïr, je me fèrvirai des caraderes de cette
méthode pour la divinon des oifèaux qui font repré-
fentés dans les Planches fuivantes.
Fig. x. L ’Autruche j c’eft le plus grand de tous les
oifèaux, à l’exception du Coutur ou Condor dont
nous parlerons dans la fuite ; elle a le cou 8c les jambes
longues, le bec droit, applati ,& terminé par un ongle
arrondi, le deffus de la tête chauve 8c calleux, les ailes
très-petites à proportion de fà grofïèur, & trop foi-
bles pour qu’elle puifTe voler. Ces caraderes ne fuffi-
fent pas pour la faire diftinguer de toutes les autres ef-
peces d’oifèaux ; on pourroit encore la confondre avec
le Thouyou, le Cafoar & le Dronte, qui ont la plupart
de ces caraderes communs avec elle. L ’Autruche
en a un particulier 8c par lequel elle différé efTentielle-
ment de ces trois autres efpeces d’oifeaux, c’eft qu’elle
n’a que deux doigts à chaque p ié , & ces deux doigts
font dirigés en avant : l’Autruche eft un oifèau particulier
à l’Afrique.
Le Thouyou eft un oifèau du nouveau continent, &
on Je trouve principalement à la Guiane, il eft un peu
moins grand que l’Autruche, il a comme elle le bec
droit, applatihorifontalement, 8c les ailes trop petites
pour qu’il puiflè vo ler , mais il en différé principalement
en ce qu’il a trois doigts à chaqué p ié , tous dirigés en
avant, il n’a point de doigt de derrière, ori y voit feulement
à la place une callofité.
Fig. a. Le Cafoar -, cet oifèau a de commun avec l'Autruche,
le Thouyou & le Dronte» les ailes petites 8c
trop foibles pour qu’il puifTe vo le r, mais il eft aife à
diftinguer de ces trois autres efpeces d’oifèaux par le
bec qui eft droit 8c prefque conique, & par une fob-
ftance dure 8c analogue à celle de la corne qui s’élève
fur fa tête environ à trois pouces de hauteur, & dont [
la figure reffemble en quelque maniéré à celle d’un
cafque; le. Cafoar différé encore en ce qu’il a au cou
deux membranes charnues, longues d’un pouce 8c
demi, larges de neuf lignes» & arrondies à l’extrémité.
Il a le corps à-peu-près aufli gros que l’Autruche, mais
fes jambes & fon gou font beaucup plus courts, fes
plumes reflèmblént au premier coup-'d’oeil à du poil
de Sanglier, parce que les barbes font fines & toutes
leparees les unes des autres : on trouve le Cafoar en
Afie.
Le Dronte eft à-peu-près de la groffeur du Cafoar 8c
., Thouyou , en ce qu’il a quatre doigts à chaque
pie, dont trois dirigés en ayant 8c un en arriéré, 8c
par le bec qui eft lo n g , fort 8c crochu à l’extrémité.
Il a encore un caradere qui le fait diftinguer aifément
ce? tlo 's efPeces d’oifèaux, c’eft une membrane qui
eft difpofee en forme de capuchon fur fà tête ; on
trouve le Dronte en Afrique.
Dg. j . Le Pélican; cet oifèau a quatre doigts à chaque
pic, tous réunis les uns aux autres par une membrane
qui s’étend jufqu’au bout de chaque doigt, le
bec eft très-long 8c applati horifontalement, fes nari- I
nés ne font pas apparentes ; mais ce qui caradcrife le '
G N E A N I M A L .
mieux les oifèaux de ce genre, c’eft une poche rnem-
! braneufe quils ont fous la gorge 8c qui leur fert de
réfervoir pour mettre les poiffons qu’ils prennent le
matin 8c qu ils emportent for les montagnes voifines ,
ou il paffent la plus grande partie de la journée. Il y a
plufieurs efpeces de Pélicaus qui different entre elles
par la groffeur, par la couleur, 8c même par le bec,
qui eft garni de dents dans quelques efpeces. Le Pélican
^ trouve fur nos côtes eft d’un Beau blanc
mêlé d’une teinte de couleur de chair ; celui qui eft
reprefente a la_/?^. j . fe trouve dans les îles Philippines,
il a derrière la tete une efpece de hupe formée par de
longues plumes, le dos 8c les ailes font d’un gris plus
ou moins foncé & mêlé de blanc, le refte des plumes
ont une couleur blanche.
t Fig- 4- Le Flamant; cet oifeau a le bec conformé
dune façon fi fînguliere, que ce fèul caraétere foffit
pour le faire ^diftinguer dé tous les autres oifèaux.
On ne connoit qu’une fèule efpece de Flamant ; il a
quatre doigts à chaque pié, dont trois dirigés en avant
8c un en arriéré. Les trois antérieurs font réunis les uns
aux autres par une membrane qui s’étend jufqu’au
bout des doigts, 8c celui de derrière eft ifolé. Les jambes
& le cou font très-longs , auffi cet oifèau a - t - i l
fixpies de hauteur, quoiqu’il ne foit à -p eu -p rè s que
de la grofTeur d’une Oie ; le Flamant varie en cou-
k a1"/ félon fon â g e , il eft dans fà jeuneflè d’un blanc
mele de gris, 8c à mefore que fon âge augmente, le gris
difparoit peu-à-peu 8c fè change en couleur de rofe,
premièrement fur les ailes, 8c enfuite fur toutes les
plumes des autres parties du corps ; à l’exception de
la plupart des grandes plumes des ailes qui relient
noires dans tous les âges.
P L A N C H E X X X I .
La Pintade , fig. i . a quatre doigts à chaque pié,-
dont trois font dirigés e * avant & un en arriéré, les
trois doigts antérieurs unis enfemble feulement à leur
origine, par une membrane qui ne s’étend au plus que
jufqu’à la première articulation, les jambes couvertes
de plumes jufqu’au talon, & le bec fait en cône courbé.
Tous ces caraderes font communs à beaucoup d’oifeaux
dont on a fait fix genres, qui different les uns
des autres par des caraderes particuliers que je vais
rapporter.
i ° . Le genre du Coq. Les oifèaux de ce genre ont
pour caraderes diftindifs fur la tête une crête charnue 8c membraneufe, 8c fous la gorge deux autres membranes
d’une fubftance femblable à celle de la crête.
2°. Celui du Dindon. Les oifèaux de ce genre n’ont
fous la gorge qu’une membrane charnue qui eft pendante
; les mâles des oifèaux de ces deux genres ont un
ergot à chaque p ié , & les femelles n’en ont pas.
3°. Celui de la Pintade. On ne connoît qu’une efe
pece de Pintade ; elle a deux membranes charnues fous
le bec, 8c un tubercule oflèux for le devant de la tête,
qui reffemble en quelque maniéré à une corne , parce
qu il eft conique & un peu courbé en arriéré.
4°. Celui de la Gélinotte. Les oifèaux de ce genre
n’ont point de membranes charnues ni for la tête ni
fous la gorge, on les reconnoît par les pies qui font
entièrement couverts de plumes.
1 ° . Celui de la Perdrix. Les oifèaux de ce genre
n’ont point de membranes charnues for la tête ni de
plumes fur les piés ; leur caradere diftindif fe trouve
dans la queue qui eft toujours fort courte.
6°. Enfin celui du Faifàn. Les oifèaux de ce genre
n’ont, comme la Perdrix , ni de membranes charnues à
la tête, ni de plumes fur les piés, mais leur queue èft
longue. Le Faifàn c o u r o n n é i. 8c le Hoco,Jîg. 3.
A