. H I S T D I S S N
îa n t i l y atesetpecSs qu'ln’cn onipas-, ceux qui habitent
les p a y s o u tics -chauds, n ont que du
•poil plus ou:moins dur-; au c®,taaire,plu*»n climat elt
H W W B W I des Béliers qü on y eleve elt
belle : au refte on ne peut pas regarder la laine des Béliers
comme une production de la nature, c elt plutôt
-un effet de l’art & du foin des hommes, on ne connoît
»oint de Béliers fauvages qui portent de la laine. Le
Mouflon ,Jîg. a. S Ê M 1 Buffon regarde avec tant de
fondement, comme la fouche primitive de tous les
•différens Béliers tranfpoïtés dans tous les pays habites,
efl: le feul Bélierfauvage que l’on connoifle, il naqiiu n
poil rude au-lieu de laine, & il eft beaucoup plus fort
de plus vigoureux que tous les Beliers domeftiques, il
fe trouve dans les montagnes de Grèce, dans les îles
de C orfe, de Chypre, de Sardaigne, fur les montagnes
de la Sibérie méridionale) il eft pvelque entièrement
d’un gris mêlé de brun ; il a fur le dos une raie roulsa-
tre-, les feffes & le dedans des jambes font de meme
couleur roufsâtre, 8c le ventre eft jaunâtre.
P L A N C H E I V .
L e Bouc a pour caratfteres génériques le pié Fourchu,
les cornes ftmples 8c dirigées en haut, les cuiffes des
jambes dê devant égales en longueur à celles des jambes
de derrière, 8c point de dents à la mâchoire fupe-
rieure. v R
Tous ces cara&eres font communs a un grand nombre
d’animaux, dont on n’a fait qu’un feul genre; mais
M. de-Buffon croit qu’on ne doit pas ranger les Gazel es
avec les Chevrés 8c les Boucs, & il ne regarde toutes les
prétendues efpeces de Boucs ou de Chevres que comme
des variétés du Bouc fauvage, c’eft-à dire le Bouquetin.
Ces variétés font devenues des races confiantes,comme
on en obferve parmi les Chiens, & elles le melenc
toutes, & produifent enfemble, de façon qu’on pour-
roit augmenter de beaucoup le nombre de ces races en
faifant de nouvelles combinaifons, c’eft-à dire, en mêlant
enfemble les races les plus éloignées, & en perpétuant
le produit qui réfulteroit de ce mélange.
à T U R É L L Ë .
M. de Buffon diftingue dix races de Chevres -, lavoir,
i ° . le Bouquetin,./%. i . duquel toutes les autres races
qui fuivent ont tiré leur origine •, i ° . le Chamois qui
n’eft qu’un Bouquetin dégénéré, 8c qui a plus participe
du Bouquetin femelle que du Bouquetin mfjfi| 3 . le
Capricorne, qui eft aufli un Bouquetin dégénéré par le
climat, mais qui femble plus tenir du Bouquetin male
que du Bouquetin femelle y 40. le Bouc domeftique,
la petite Chevre d’ Amérique à cornes droites &
recourbées à la pointe, qui tire fon origine du Chamois y
6*. le Bouc d’Afrique-, 70. la Chevre Naine-, 8°. le Bouc
de Juda ; f . la Ghevre d’Angora : ces quatre dernieres
races ne font que des variétés de notre Chevre commune
, dont elles font différentes à raifon de l’influence
du climat y la Chevre d’Angora a donné une variété,
connue fous le nom de Chevre Mambrine, qui fait la
dixième race. V<)ye[ le tome X II. in-40. de 1 Hiftoire
Naturelle, pag. 13 6.
Les Chevres & les Gazelles different particulièrement
entre elles, en ce que les Chevres ont une barbe pendante,
plus ou moins apparente,& la queue plus longue
que les Gazelles-, d’ailleurs les Gazelles ont les cornes
annelées & le ventre blanc, avec une bande brune
ou noire fur les côtés du corps. a
Le Guib ,fig. z. eft un animal qui a tous les memes
caradteres génériques des Chevres & des Gazelles que
nous avons rapportés plus haut-, mais elle n’eft cepen
dant ni Chevre ni G azelle, elle n’a point de barbe, &
là queue eft courte, comme celle des Gazelles, mais fes
cornes n’ont point d’anneaux comme celles des Gazelle
s , elles ont au contraire deux arêtes longitudinales, 6c font applaties à-peu-près comme celles des Chevres ;
cependant il a plus de rapport avec les Gazelles qu’avec
les Chevres. j A
Le Guib eft en grande partie d une couleur fauve, a
l’exception du ventre & de la poitrine qui font d’un
marron brun. Il a fur le dos 8c fur les côtés du corps
des bandes blanches, difpofées comme les courtois d’un
harnois, ce qui le fait aifement diftinguer. On. trouve
cet animal au Sénégal y il eft à-peu-près de la grandeur
du Daim.
P L A N C H E V.
La Giraffe eft de la claffe des ruminans, dont elle
forme un genre particulier; elle a pour caraCteres génériques
le pié fourchu, huit dents incifives à la mâchoire
inférieure, & point à la mâchoire fupérieure, les cornés
(impies & dirigées en haut à leur origine, comme
celles du Bouc. . .
On ne connoit que très-imparfaitement la Giraffe,
quoique plufieurs auteurs en aient fait mention, parce
qu’ils n’ont parlé que des caraéteres qui lui font communs
avec tous les autres ruminans,& les figures qu’ils en
ont données ont été très-mal deffinées. On ne fait feulement
pas fi la fubftance de fes cornes reflemble à celle
des cornes du Boeuf ou à celle du bois du C e r f, c’eft-à-
dire, fi leurs cornes font folides comme celles du Boeuf,
ou fi elles tombent 8c (è renouvellent comme les bois
du Cerf.
J ’ai cru devoir donner la figure de cet animal d après
une eftampe qui a été faite d’après nature, fur une
Giraffe qui appartenoit au grand T u r c , parce que cetté
figure m’a paru moins mauvaifè que les autres -, on
trouve cette figure dans l’Hiftoire générale du Serrail,
&c. par Michel Baudier, à Paris 16 3 1. Cette Giraffè
avoic dix-huit pies de hauteur. Voye^ la defeription au
mot Giraffe.
Le C h e v r o t in ,^ . 1 . eft le plus petit des animaux
ruminans à pié fourchu, car il n’a gueres qu’ un pié de
longueur. M. Brilfon lui donne pour caraélere diftinélif
des autres animaux à pié fourchu, de n’avoir point de
1 cornes, mais il y en a une efpece qui a des carnes ; elles
font fimples8c fort refl'emblantes à celles des Gazelles,
comme on peut le voir à la figure 3. de forte que li
on vouloir daffer cet animal, il faudroit le mettre au
rang des Gazelles, parce q uil a plus de rapport avec
ce genre d’animaux qu’avec aucun autre ; mais cependant
comme il y a une fécondé efpece de Chevrotiii
qui ne porte point de cornes, il femble qu’il faut faire
un genre à part de ces deux anima'uX.
Les deux efpeces de Chevrotins reffemblent au Cerf
par la forme des jambes & par le mufeau, ce qui leur a
lait donner le nom de Cerf de Guinée , ils font d’une
couleur rougeâtre, à l’exception du ventre 8c de la
poitrine qui ont une couleur blanchâtre. Ces deux animaux
11e fe trouvent que dans les climats chauds de
l’Afrique, 8c dans l’Afie méridionale.
P L A N C H E V I .
Il y a deux fortes d’animaux ruminans -, le plus grand
nombre a des cornes comme le Boeuf, le Ce rf, le Daim,
les Rennes, &c. D’autres n’en ont pas, comme le Chameau,
le Dromadaire, &c. Parmi les ruminans de la
première claffe, les uns ont les cornes creufès, fimples
& folides comme le Boeuf, les Chevres, les Gazelles,
&c. Les autres les ont pleines, branchues, & elles tombent
& fe renouvellent tous les ans-, on a donné à ces
cornes le nom de bois. De tous les ruminans dont les
cornes fe renouvellent, on ne connoît que le Renne,
dont la femelle porte un bois y au contraire parmi la
plupart des ruminans dont les cornes font folides, les
femelles ont des cornes, mais moins longues que celles
des mâles.
On a mis tous les ruminans dont les cornes tombent
tous les ans dans le même genre des Cerfs ; ils ont pour
caraCteres génériques le pié fourchu, des cornes branchues
ou plutôt des bois, huit dents incifives à la mâchoire
in férieure,& point à la mâchoire fupérieure.
L’Elan yfig. 1. eft l’animal qui porte le plus gros & le
plus pefant Dois, dont le poids va quelquefois jufqu’à
cinquante livres. On trouve de grandes variétés dans le
nombre 8c la pofition des andouillers, comme dans les
bois de tous les autres ruminans. L’Elan en général eft
beaucoup plus fort & plus grand que le C e rf, & fes pies
font beaucoup plus gros y on le trouve en Pologne, en
R u f le , en Sibérie, &c.
Le
H I S T O I R E
Le Renne, fig. i . eft moins gros que l’Elan, 8c plus
fort que le C e rf, il porte un bois qui a quelque rapport
avec celui du C e rf, mais qui eft beaucoup plus grand.
Son poil eft long, moins dur que celui de l’Elan, 8c
d’un gris blanchâtre 5 la femelle porte, comme nous
avons dit, un bois qui ne différé de celui du mâle qu’en
ce qu’il eft plus petit. Le Renne enduré le froid beaucoup
mieux que l’Elan, car on en trouve non-feulement
dans tous les endroits où il y a des Elans, mais
même jufqu’au fond du Nord où les Elans ne peuvent
vivre. Les Lapons élevent des Rennes, 8c en forment
des troupeaux qui font toutes leurs uicheffes y ils les
nourriffent d’une efpece de moufle qui les engraiflè
beaucoup. On trouve aufli des Elans 8c des Rennes au
Canada, où ils font connus , le premier fous le nom
d’Orignal, 8c le fécond y eft appelle Caribou.
P L A N C H E V I I .
Le Babiroufla,/^» r. ou Babiroefâ, eft dit genre du
Cochon , qui a pour caractères génériques deux dents
incifives aux deux mâchoires, 8c le pié fourchu. Le caraélere
qui le fait le plus aifément diftinguer des autres
animaux de fôn genre, 8c meme de tous les autres,
c’eft qu’il a deux défenfes qui lui fortent de la mâchoire
fupérieure, & qui fe recourbent en haut jufqu’auprcs
des yeux : ces défenfès font de la nature du plus bel
ivoire : les deux dents canines de la mâchoire inférieure
font moins longues & reflemblenc à celles du Sanglier.
Le Babirouflà a le poil court, laineux, & d’un gris mêlé
de noir & d e roux, il eft beaucoup plus grand que le
Cochon, 8c même que le Sanglier. On le trouve en
plufieurs endroits de l’Afie & de l’Afrique, cependant
on ne le connoît que d’après les deferiptions imparfaites
8c les mauvaifes figures que les voyageurs en ont
données ; j’ai fait copier celle que Thomas Bartholin
nous a laiflee de cet animal. Hift. Anat. cent. 1 1 .
Le Tapir, l’Anta ou Manipouris,_/îg. z. a quatre doigts
ongulés aux pies de devant, 8c trois aux pies de derriè
re , comme le Cabiai, tous réunis les uns aux autres
par une membrane, mais il différé de cet animal par les
dents incifives qui font au nombre de dix dans chaque
mâchoire, ce qui a déterminé M. Briflon à faire deux
genres particuliers de ces deux animaux.
Le Tapir eft le plus grand des animaux de l’Amérique
, cependant il ' n’a que la grofl’eur d’une petite Vache
: on pourroit placer cet animal au rang des amphibies
car, félon Barrera, il fe retire dans les rivières, où
il refte plus long tems que fur la terre. Les parties de
fon corps paroiflent très-mal proportionnées ; il a les
jambes courtes Sc informes, la tête groflè, la queue très-
courte & dégarnie de po ils, la mâchoire fupérieure
beaucoup plus longue que l’inférieure , de forte qu’il
femble avoir une trompe, fon poil eft court 8c d’une
couleur brune, excepté quand cet animal eft |eunè,
alors il a une couleur-rougeâtre, avec des taches blanches
commeTe Chevreuil quand il porte la livrée: le
Tapir eft dit nouveau continent, 8c fe trouve particulièrement
dans la Guiane & au Brélïl.
Le Cabiai, fig- 3. a pour caractères génériques deux
dents incifives à chaque mâchoire, 8c les doigts ongulés
qui font au nombre de quatre auxpiés de devant, 8c feulement
trois- aux piés de derrière y le Cabiai etoit aufli
peu connu que le Babiroufla 8c le Tapir avant quon
eût la defeription & la figure de cet animal qui fe
trouve dans l’Hift. Nat. tom. X II. in -40. 11 a une couleur
roufle mêlée de noir & de brun y il eft moins gros
que le Cochon, j avec qui il a quelque rapport par les
foies dont fon corps eft couvert, mais il en différé
principalement par les doigts qui font réunis les uns
aux autres par une membrane y il 11 a point de queue y
la levre fiipérieure eft échancree au-deflous du nez, 8e
la levre inferieure eft beaucoup moins avancée que la
levre fupérieure y fes foies font moins rudes que celles
du Cochon.
Le Cabiai nage très-aifément, 8c fe plaità refter dans
l’eau, où il cherche du poiflbn pour fa nourriture y il
mange aufli. des graines, des fruits, des herbes, on
le trouve comme le T apir, dans la Guiane 8c au Bréfil.
N A T U R E L L E *
P L A N C H E V Î Î L
Le Lion,_/zg. 1. a un câraétere qui le fait diftinguer.
hon-leulement des autres animaux de fôn genre mais
meme de tous les armes y c’eft une efpece de crinierd
tormee par de longs poils allez doux 6c liftes, qui cou-
11 „ 1 ,, c ■ gfigggasg «c ion corps.
U a beaucoup d autres earaéteres communs avec les
Chats , le T ig re , le Léopard, la Pamhere, l'Ours Je
Couguar, le Lin x, le Caracal, 8c le Chat pard. Tous
ces animaux ont cinq doigts aux piés de devant 8t
quatre aux pies de derrière, garnis chacun d’un ongle
crochu, que l’animal peut cacher où faire paroîrrc au-
dehorsàlbn g ré , la tête arrondieôe le mufeau obtus,
la langue garnie de pointes açérces qui la rendent fore
nïde au toucher, les yeux gros 8c ronds, & enfin la
vue très-bonne, même dans l’obfcurité; ils fe reffem-
bknt encore tous par leurs inclinations meurtrières, ils
font tous la chafiè aux autres animaux, 8c ils ne Vivent
que de leur proie.. Ils vont toujours par fâuts 8c par
bonds, à moins qu’ils n’aillent très-lentement, enfin
leur urine a une odeur très - forte 8c très - défagréable :
le Lion a la verge courbée én-deflous , ce qui lui fait
jettèr fon urine en arriéré, mais il n’eft point vrai,
comme 1 ont prétendu quelques auteurs, qu’ils s’aceou^
plent aufli en arriéré, parce que la verge étant en érection
perd fa courbure 8c fe trouve alors dirigée en
avant. La femelle du Lion n’a point de crinière elle
diffère encore du mâle en ce quelle eft environ’ d’uri
quart plus petite y ils ont l’un & l’aticre l’extrémité
de la queue garnie de poils beaucoup plus longs que
ceux du refte de la queue, ces poils font plus longs
dans le Lion que dans la Lionne. On ne trouve des Lions
que dans les climats les plus chauds de l’ancien continent.
Il y a en Amérique un animal connu fous le nom
d cPuma, que quelques auteurs ont voulu faire paflèc
pour un Lion, mais c’eft une efpece différente de celle
du L ion , car il n’a point de crinière.
On a donne le nom de Tigre à différentes efpeces
d animaux, comme au Léopard, à la Panthère', au Ja guar,
&c. maisM. de Buffon vient de difliper le nuage
qui rendoit obfcure la nomenclature de tous ces ani-î
maux. Les anciens naturaliftes n’ont jamais confondu le
Tigre avec laPamhete& le Léopard, ce font les voyageurs
qui ont commencé à répandre de la confufiort
dans cette partie de l’Hiftoire Naturelle, en donnant
le nom de Tigre aux animaux féroces, tels que le Léopard,
la Panthère, &c. 8c les nomenclateurs ont augmente
cette confufîon en failant un nom générique dil
mot Tigre. Je vais donner la nomenclature de tous ces
animaux d’après M. de Buffon (a } , & rapporter le$
caraéleres qui font particuliers à Chaque efpece.
Le Tigre , fig. z. eft très-aifé à diftinguer de toutes!
les autres elpeces d’animaux de ce genre, par fit grof-
feur & par fa couleur, c éft le plus grand de tous, car
on dit qu’on en trouve qui ont julqu’à quinze piés de
longueur, y compris la longueur de la queue. Il a une
couleur fauve, avec des taches longitudinales noires,
en forme de bandes, fur les côtés du corps, fur le devant
de la poitrine, 8c fur les côtés de la tête.
P L A N C H E I X.
La Pamhere, fig. 1. eft beaucoup plus petite que le
T ig r e , mais plus grande environ d’un tiers que le Léopard
y elle a une couleur fauve plus ou moins foncée,
avec des taches noires de différentes grandeurs fîir les
diverfes parties du corps. Les taches de la tête font très-*
petites, celles du cou 8c de la partie antérieure de là
poitrine font plus grandes; enfin les taches qui carac-
térifént le mieux la Panthère, font celles des côtés du
corps y au lieu d’être pleines comme celles de la tête 8c
des jambes, elles font en forme d’anneau , les unes à-
peu-près rondes, les autres approchant plus du quarréy
la plupart de ces anneaux ont à leur centre une petite
(a) Voyc{ l’Hiftoire Naturelle ! générale'tription du Ça|)iuec du Roi > tom. IX. & particuliere, avec la Def»