H I S T O I R E
vie, a trois lieues de diftance, attendu que l’eau de l’an*
cienne fource à Moyenvic.contient beaucoup moins de
Tel que l’eau de la fource de Dieitfe.
L ’eau des réfervoirs deftinés pour Dieuie elt conduite
de ces rcfervoirs dans les halles par des tuyaux de bois,
À l’ extrémité de chacun defqucls il y a une bufe fous laquelle
on met uncheneau de bois pour conduire l’eau
de cetre bufe dans la chaudiera '
Les chaudières font compofees de teuilles de ter de
trois lignes 'd’ épaiffeur, fixées enfemble à recouvrement
avec forts clous rivés à chaud: elles font fort étanches.
I l y a fur chaque fourneau deux chaudières mie grande
& une petite-, la grande a environ trente pies de long,
quinze piés de largeur, 8c quinze pouces de-profondeur ;
la petite eft diminuée dans toutes fes dimenfîons. Il y a
autour du rebord, tant des grandes que des petites
chaudières, une barre de fer de trois pouces de largeur
& de fix lignes d’épaiffeur, cette ceinture elt retenue
avec clous rivés de même que les crampons qui (ont
au fond des chaudières, M auxquels s accrochent les
harpons qui fupportent le fond de la chaudière, fans
quoi-il feroit impoffible- que le fond fournit le poids
immenfe d’eau dont il eft charge. .
Fa fi*. t. repréfente le plan de cette halle. A , B det-
centes pour introduire le bois fous la chaudière. C D EF
grande chaudière dont le fond eft fufpendu par les harpons
aux poutrelles qui la traverfenr. G H IK petite
N A T U R E L L E ;
chaudière dont le fond eft fupporïé par des piliers de
briques,indiqués par des lignes pon&uées. LM tuyau
montant de la cheminée du fourneau pratique dans
répailfeur du mur. a.a,aa : c-, c : e e, c e poutrelles qui
traverfent la chaudière & portent les blochets bbb> d ,
f f f auxquels les harpons font acrochés. R plancher-.in-
cliné conftruit fur les deux poutrelles du milieu. P P ,
pp les deux rouleaux qui fupportent le clayonnage fur
lequel on empile le fol a mefure qu on le retire de la
chaudière ; on entoure cette maffe de fol à mefure qu -
elle s’élève, avec de fortes fangles pour la foutenir. S
place où la màffo de fol va tomber & fo brifor lorfqu’on
décale les rouleaux qui fupportent la claie. ^
Les blochets fervent, comme on le v o it, a porter
les harpons qui foutiennent le fond des chaudières par
le moyen des crampons rivés fur le fond.
Il faut commencer par faire grand fen .& le-continuer
pendant vingt-quatre heures j i l eft indifferent,
dit-on, que le feu fait de fagots ou de gros bois.
Lorfqu’on veut avoir du fol fin, c’eft-à-dire en poudre
ou enneige, il faut continuer le grand feu; c’eft ce
fol fin qui fo débite dans le Royaume. Pour avoir du fol
cryftallifé en groffes maffes, il faut après le premier
feu en faire de plus petit: ce fol eft pour l’étranger.
Le fol fo forme d’abord à la furface 8c tombe enfuite
dans le fond, quelquefois on l’enfonce avec le rateau -,
on n’attend pas que l’eau foit entièrement évaporée
pour en mettre fie nouvelle. ^
Quand on tire le fol il faut le mettre egoutter. Suivant
l’ancienne méthode que la Planche repréfente, on éta-
blHfoit fur les poutrelles un petit plancher volant incliné
R-, on plaçoit fur ce plancher deux rouleaux P P ,
pp retenus par des cales ou coins de bois pour qu ils ne
gliffent pas, 8c fur les rouleaux un plateau d’ofier de
cinq à fix piés de diamètre. On mettoit le fol fur cette '
claie en le battant & entaffant à mefure, & en retenant
la maffe par le moyen de ceintures de fangles efpa-
cées d’environ fopt à huit pouces fie milieu en milieu,
que l’on pofe fucceffivement à mefure que la maffe
s’élève. La hauteur de cette maffe eft communément de
fopt à huit piés. Les ceintures ou fangles fo ferrent par
le moyen d’une boucle. C ’eft une chofo affez étonnante
que cette maffe de fol retenue par de fimples ceintures
de fangles. Quand la maffe eft égouttée orf décalé les
rouleaux, 8c le clayonnage avec le fol gliffe a terre en-
dehors de la chaudière, où on le ramaffe a la pelle poulie
porter enfuite au magafin. , ,
n n y a plus à Dieufo qu’une foule halle ou 1 on travaille
de cette maniéré incommode. Dans cette meme
halle la cheminée du fourneau, ou plutôt le trou par
lequel la fumée en fort eft au bout de la petite cuve,
de forte que cette fumée fo répand dans la halle, ou
on a peine à réfifter les yeux ouverts -, les bois mêtn«
en o n t, dit-on, été échauffes quelquefois jufqu’à prendre
feu.
Les nouvelles halles font beaucoup plus commodes,
& la maniéré d’y foire égoutter le fol beaucoup mcil*
leure. Fig. x. Coupe tranfverfale de la halle, du fourneau ;
& de la grande chaudière, 8c profil de la maffe du feï
& du plancher volant qui la fupporte. A , B ouverture
du fourneau projettée fur le plan poftérieur de la coupe»
ce une des deux poutrelles du milieu dont les extrémités
portent fur les bords de la chaudière, ddd les
blochets fur les poutrelles., ils fupportent les harpons
d ± , d ^ , d 6 , par le moyen defquels le fond de la chaudière
eft fufpendu. R r plancher incliné qui foutient la
mafl'c de fol ; il eft fait de plufieurs. folives foutenues
d’un bout par le bord de la chaudière, & de l’autre
par les chantiers 3. Pp les deux-rouleaux qui portent
la maffe de fol O empilée fur une claie circulaire, x , x
les coins ou cales des rouleaux que l’on ôte quand on
veut laiffer couler la maffe de fol en S hors de la chaudière
o.ù.elle fo brife, & d’où on le releve à la pelle;
on voit par cette figure comment les fangles entourent
la maffe de1 fol.
P L A N C H E X .
Cette Planche repréfente le plan de la moitié d’une
des nouvelles halles de Dieufo, & la coupe tranfverfale
de la.même halle. . .
Fi>. 1. A C E G I plan du fourneau au-deflous du rez-
de chauffée. A efcalier pour defeendre à la bouche par
laquelle on met le bois dans le fourneau -, a chaque cote
fie cette bouche principale il y en a une autre qu on
ouvre pour donner de l’a ir, & aufli pour voir ce qui
fo patte dans le fourneau. . ; 1
Il y a communément trois ouvertures par Ielquellcs
la chaleur Ce -communique du fourneau fous la grande
chaudière (le foui ou on faffe du feu), dans le fourneau
de la petite chaudière. C entrée du peut fourneau. G b
dés ou piliers de briques qui foutiennent la petite chau*.
diere ;,on a indiqué par des lignes ponctuées le contour
des deux chaudières. G I tuyau parallehpipede de tôle
qui échauffe l’étuve L , & contribue a entretenir le magafin
M dans l’état de féchereffe convenable, & le« enfin
à conduire la fumée dans le tuyau de cheminee I ,
engagé dans l’épaifleur fie la muraille qui fait la clôture
fie la halle.
Il y a en g , à l’orifice du tuyau G I , une vanne OU
pelle de fer pour tirer plus ou moins de chaleur dans
l’étuve 8c en 1 une autre vanne ou fpupape pour in-,
terrompre-entièrement le cours de l’air, lorfque le teu
prend dans le tuyau G I quon ne ramonne que tous les
fix mois. I » 1 r l j ;« ■
B D F h H K Second fourneau monte de les chaudie
res; la grande chaudière eft garnie de fes poutrelles,de
fes blochets & harpons, comme celle de la Planche
précédente; il y a aufli en h 8c en K des vannes de ter,
la première pour regler la chaleur de 1 etuve N , & ia
fécondé pour intercepter entièrement la circulation de
l'air & de la flamme, au cas que le feu prenne dans le
I tuyau B U B M B H K. N é tu « . ô f
bas du plancher de l'étuve qui eft « t o r e vers le cire
ncau.p cuve enfoncée en terre qui reçoit I eaus les lettres
m & n dahs l'étuve L , defignent la meme c l » .
J o u r égoutter le fel qn l’ eüleve dans des vailleaux de
bois toniques quoi» nombre inclus, ,$ ui font petçees
vers leur , lequel devient en quelque OÇfSÊF«
bafe. parce qu’on les range dans l'étnvc la pointe en-
bas, les uns à côté des autres, l’eau s échappé par c
joints des douves des tinettes & par le trou delapointe,.
elle coule fur le plancher qui eft incline & va tomba
dans un cheneau, qui la conduit dans des cuves en o
cées en terre, d’ où on la tire pour la jet ter, parce qu •
elle eft gra'ffe & inflammable, ce qui fait qu elle
plus bonne à rien , & qu’il foroic meme dangereux
la remettre dans la chaudière. ^ ,
Le puits a environ cinquante pies de protonaeur,
compris quatorze piés d’eau, qui font la hauteur com-
S A L I
«lune de la fource. Quand toutes les,machines vont,
on le met quelquefois à foc. Pour favoir la hauteur de
l’eau dans le puits, on a une machine fort fimple, c’eft
une corde qui paffe fur une poulie, 8c à l’extrémité inférieure
de laquelle il y a un plateau de bois qui nage
fur l’eau. Il y a, à l’autre extrémité de la corde, un
poids qui eft prefqu’en équilibre avec le plateau de
bois, il defeend le long d’une échelle graduée autant
que le plateau, & par conféquent l’eau, monte dans le
puits. H I . ,
La même machine, ou du moins une pareille, fort a
faire voir par le dehors combien il y a d’eau dans cha*
que réforvoir.
i. Goupe tranlverfâle de la halle, 8c élévation d’ une
des fermes de la charpente du comble dans lequel
on a pratiqué des lucarnes, non-feulement pour
éclairer l’intérieur, mais auffi pour donner iflue
aux vapeurs qui s’élèvent des chaudières pendant
l’évaporation. A coupe du fourneau. B chaudière
montée fur fon fourneau indiqué par des lignes
ponéfcuées. M porte du magafin. L & N portes
des deux étuves. I 8c n deux lucarnes.
La fécondé partie de la halle ne différé en rien de
celle que l’on vient de décrire.
P L A N C H E X I .
Cette Planche contient le plan, l’élévation & diverses
coupes d’une raffinerie de fel conftruite à l’inftar de
celle de M. le Vaffeur à Oftende.
Il paroît par le plan 8c l’élévation que le bâtiment eft
divifé en cinq parties, le pavillon du milieu qui contient
les citernes, deux galeries qui contiennent chacune
quatre chaudières, & les deux pavillons des extrémités
qui fervent de magafin.
i. Plan général de la raffinerie. E E hangard adoffé au
pavillon du milieu, le toit'eft foutenu par quatre
poteaux pôles fut des dés de pierre dont on voit
le plan. C ’eft par l’ouverture qui communique de
ce hangard à la citerne F que l’on jette l’eau de
mer fur la maffe de fol qui y eft contenue. Au fond
fie cette citerne il y a un plancher percé de trous
pour l’écoulement de l’eau feturée dans la partie
inférieure G fig. 3. d’où elle paffe fucceffivement
dans les cinq autres citernes H , I ,K , L , M , par
des petits paffages grillés, afin d’arrêter les ordures
8c de rendre toujours l’eau plus pure; de la
citerne M l’ eau eft montée par une pompe m
dans un réforvoir O , d’où elle fo diftribue par un
tuyau & des robinets dans la chaudière P , 8c dans
les fuivantes. Ces chaudières font conftruites en
feuilles de fer comme celles de Dieufo, avec cette
différence qu’étant moins grandes , elles n’ont pas
befoin d’être foutenues par leur milieu.
Le fel fo forme, dans les chaudières en quatre ou cinq
jours au plus. Pour le retirer on met tout^ autour de la
chaudière des bancs femblables à celui repréfenté/g-. 7 . au
bas de la Planche s de manière que les deux jambes foient ,
N E S . • }
dedans la chaudière, 8c que I’aütre bout Coit appuyé
fur le rebord de cette chaudière. On tire le fel avec des
pelles, 8c on le met dans des paniers fig. 9. qu’on pofe
deux ou trois fur chaque banc, 8c qu’on y lâifle jufqu’à
ce que le fol foit bien égoutté, ce qui va à-peu-près à
deux jours.
On lave les paniers 8c tous les autres oütils. dans les
auges qui font au-deffùs des citernes marquées H 8c h ,
on y jette auffi toutes les balayeures du hangard, 8C
quand l’eau de l’auge eft bien faturée, on la -jette fur la
maffo de fol contenue dans la citerne F qu’elle traverfo
pour Ce rendre dans la forte G de la fig. 3. delà en paf-
fant par les citernes H I K L ou h i k l dans le réfervoic
M , d’où elle eft enlevée par des pompes, 8c portée
dans les réfervoirs O o u o , d’où elle fo diftribue par un
tuyau 8c des robinets dans les.chaudières P Q R S , ou
dans les chaudières p q r s où fo fait l’évaporation. T V ,
t u les deux pavillons qui fervent de magafin.
x. Elévation du bâtiment; la ligne ponctuée au-deffous
du pavillon du milieu indique la profondeur des
citernes.
3. Goupe verticale'8c tranfVerfàle du pavillon du milieu
prife félon la ligne G D du plan fig. 1. E hangard
adoffé au pavillon F citerne dans laquelle-on
jette le fel. G partie inférieure de la citerne fépa*
rée de la première par un plancher oit grillage cri*
blé de trolls par lelquels 1 eau s’ infiltre; la meme
lettre indique auffi la communication grillée de
■ cette citerne à la fuivante. L M les deux citernes
indiquées par les mêmes lettres au plan, m pompe
pour élfever l’eau faturée de fel dans le réforvoir O
foutenu par quatre dés de pierre ; de ce réfervoic
elle fo diftribue dans les chaudières de 1 1 piés de
long fur 18 de large 8c 13 pouces de profondeur,
OÙ Ce fait l’évaporation ainfi qu’il a été dit.
4. Goupe verticale par une ligne perpendiculaire de la
ligne du plan de la coupe précédente > 8c partant
pat les trois citernes I L i. Toutes les citernes font
recouvertes par un plancher.
f . Coupe verticale 8c tranfverfale de la galerie des
chaudières P Q R S par la ligne A B du plan. 1 le
cendrier de i f pouces de profondeur au-deffous
de la grille, x le foyer où on fait le feu, il a deux
piés de hauteur depuis la grille jufqu’au - deffous
de la chaudière R qui a 1 y pouces de pronfodeur,
3 efcalier pour defeendre au foyer. 4 hotte de la
cheminée qui recouvre la place devant le foyer ; on
voit au haut le profil d’ une des lucarnes de la fig*
z. par lefquelles la buée produite par l’évaporation
s’évapore. 6 Petite écope à main pour remuer & ramaffer le fol
dans la chaudière , elle a 1 f pouces de longueur.
7 . Banc dont les piés de 1 ç pouces de longueur fo
placent dans la chaudière , l’autre bout du banc
reliant appuyé fur fon bord.
S. Panier ou égouttoir dans lefquels on tire fo fol quç
l’on foilfe égoutter fur les bancs.