a H I S T O I R E
êc en petits grains jaunâtres ; il fe trouve en abondance
-dans les îles Môluques. Quand cet arbre eft jeune, lès
branches font garnies de petites épines, comme on
peut le voir dans laJig . f. mais à inclure qu’il grandit
les-épines tombent.
P L A N C H E X C V I I Ï .
L e Poivrier jig . i . efl un arbrilfeau foible qui ne s’élève
qu’à deux ou trois piés de hauteur, encore faut-
i l qu’il foit foutcnu par un pieu ou par un autre arbre,
-car il rampe quand i l ne trouve rien à quoi il puiflè
s ’attacher. Il eft de la famille des Blitens, fes feuilles
font alternes en coeur, les fleurs font compofées de
deux étamines fins pétales, difpofées en épis & oppo-
fees aux feuilles. Le calice confifte en une écaille qui
renferme les étamines & le piftil, qui devient dans la
fuite une baie fphérique à une loge, qui contient une
lèmence pareillement (phérique, connue fous le nom
de Poivre. On a représente une baie A féparément, 8c
tin épi de fleurs B de grandeur naturelle. O n diftingue
plufieurs efpeces de Poivrier, mais c’eft celui-ci qui
donne le Poivre do'nt on fe Sert pour la cuifine, &
qu’on appelle Poivre noir : cet arbrilleau croît dans
toute l’Inde.
Le Betel jig . i . eft auflî un arbrilfeau foible qui a
befoin d’être lou tenu comme le Poivrier, il ne s’élève
gueres qu’à deux ou trois piés de hauteur , c’eft une
elpece de Poivrier auquel il reflèmble par les feuilles,
les fleurs & le fruit: il croît de même que le Poivrier,
dans toute l ’Inde ; ce font les feuilles de cet arbriflèau
que les Indiens mâchent prefque continuellement, pour
rendre leur haleine douce 8c agréable Quand les fleurs
A font très - jeunes, elles reflemblent beaucoup aux
fleurs en chatons des Noyers.; c’elt la même chofe
dans le Poivrier.
P L A N C H E X C I X.
L e Cirier jig . i . eft l’arbrilTeau dont les graines font
enduites d’une forte de rélïne qui donne de la c ire ,
avec laquelle on fait des bougies plus blanches 8c plus
tranfparentcs que celles qui font de cire des abeilles.
Cet arbriflèau efl: de la famille des arbres réfineux, il a
des fleurs mâles & des fleurs femelles qui ne fe trouvent
jamais fur le meme pié, il ne s’élève qu’à cinq ou lîx
piés de hauteur ; celui-ci efl: un arbriflèau femelle, fes
fèuilles font alternes & légèrement dentelées, les fleurs
font en épis & fortent de l’aiflèlle des feuilles, elles
n’ont point de pétales, les étamines font au nombre de
deux , ou trois , ou quatre, 8c même jufqu’à fix , réunies
fur un pédicule; l’ovaire eft lolitaire dans chaque
calice, & furmonté de deux Ailes & de deux ftigmates,
8c il ne contient qu’une lèule graine fphérique de la
groflèur d’un grain de Coriandre & d’un gris cendré
quand elle eft mûre : cet arbriflèau fe trouve dans
l ’Amérique -feptentrionale, 8c principalement à la Loui-
lîane.
La Vanille jig . i . eft une plante grimpante de la famille
des Qrchis, qui s’ élève depuis trois jufqu’à lîx
piés, fes feuilles font fo rt grandes & alternes, fes fleurs
forment une efpece de pannicule, & font compofées
.chacune de lîx pétales aflèz inégaux, ondes & repliés
fur les bords & à l’extrémité, l’ovaire qui lè trouve
au-deflbus de la fleur devient après elle une capfule
fo rt longue, à-peu-près triangulaire, d’une fubftance
coriace, onétueufe & comme charnue, dans laquelle
font renfermées un très-grand nombre de graines très-
petites , noires, fphériques 8c luilàntes; ce font ces
capfules ou gouflès qui ont un parfum iî agréable, &
que l’on fait entrer dans la préparation du chocolat :
cette plante croît dans les îles chaudes de l’Amérique.
P L A N C H E C .
Le Caffé jig . i . eft un arbre originaire de l’Arabie
heureufe, principalement de Moka ; on l’a tranfporté
en Amérique où il réuifit très-bien, Ion fruit eft même
plus g ro s , mais il n’a pas à beaucoup près autant de
N A T U R E L L E.
parfum ; cet arbre s’éleveroit aflèz haut, quoique ià
tige foit toujours grêle, mais on le tient ordinairement
à dix ou douze piés de hauteur ; fes feuilles font
oppofées 8c pendantes, fur-tout quand elles font vieilles
; on a reprélènté une des feuilles A de grandeur naturelle;
les fleurs B naiflènt de l’aiflèlle des feuilles 8c
font monopétales,divifées en cinq parties égales, on
les a repréfentées en differens états C C C de grandeur
naturelle, ôc on a groffi le piftil D D ; le calice E eft
fort petit, divifé en cinq dents, il furmonté l’ovaire
qui devient dans la fuite une baie F à deux loges G, qui
contiennent chacune une lèmence demi-ovoïde, donc
l’une H eft vue par la face extérieure qui eft convexe,
8c l’autre I eft vue par la face interne qui a un fillon
profond dans le milieu de fa longueur. Voye? le mot
Caffe.
La Canne à lucre Jig . z. eft une elpece de Rofeau originaire
de l’Afrique , & qui a été porté par les Portugais
en Amérique, où on la cultive en très-grande quantité,
elle s’élève jufqu’à dix piés de hauteur, la fleur
fort du centre des feuilles. Voye{ dans le corps de cet
Ouvrage au mot Sucre, comment on extrait le fuc miel-;
leux qu’elle contient pour en former le Sucre.
Le Thé jig . 3. eft un arbriflèau de la Chine & du Ja-;
pon., qui ne s’élève ordinairement qu’à cinq ou lîx piés
de hauteur ; on en diftingue plufieurs efpeces dont on
fait infiifer les feuilles pour faire la boiflon connue
fous le nom de The ; les fleurs A font en rofe 8c donnent
une capfule qui eft tantôt à une loge B , tantôt à
deux C , 8c tantôt à trois loges D , 8c chacune fphéroïdej
elles s’ouvrent par leur côté interne E , & contiennent
chacune une lèmence de même figure. On n’avoit pas
pu julqu’alors parvenir a fe procurer en Europe cet arbriflèau
, on prétend qu’ il y en a actuellement un à
Trianon, comme il eft encore fort jeune-, on ne peut
pas afliirec fi c’eft l'efpece dont on fe 1ère pour faire
l’infufion de Thé.
P L A N C H E C I .
Le Cacaoyer jig . 1 . arbre de médiocre grandeur, qui
ne fe trouve que dans les pays chauds de l’Amérique,
fes feuilles font grandes <3c alternes, lès fleurs A A nail-
fènt le long des branches raflèmblées en paquets, elles
font compofées de cinq pétales, le calice a auflî cinq
feuilles, les étamines font au nombre de cinq 8c réunies
enfemble. Quand ces fleurs font paflées, le piftil
devient un fruit B o vo ïd e , à côtes, à -p eu -p rè s de la
groflèur d’un Côncombre, & compofé d’une écorce
dure. On a reprélènté un de ces fruits C coupé tranfr
verfalement par le milieu, pour faire voir l’intérieur
qui eft rempli d’amandes ovoïdes ; on en a reprélènté
un de grandeur naturelle en D , c’ eft avec ces amandes
que l’on fait le Chocolat. Voyez cet article dans le corps
de l’Ouvrage.
Le Canellier jig . z. eft un arbre de médiocre grandeur,
qui croît dans les grandes Indes, 8c particulièrement
àC e y lan ,lè s feuilles font le plus fouvent alterne
s , & quelquefois oppofées; lès fleurs naiflènt en
bouquet aux aiflèllcs des feuilles & à l’extrcmité des
branches, elles font compofées de fix pétales, le piftil
fè trouve au milieu des étamines, 8c devient,quand la
fleur eft paflèe, un fruit ou plutôt une baie ovale qui
renferme une amande de même forme. Quand les Carr
neliers ont un certain âge, on enlcve, dans le tems
qu’ils font bien en feve, l’écorce qu’on fépare enfuite
en deux parties ; l’écorce extérieure ne vaut rien, c’eft
celle qui touche le bois qui a tant de parfum, plus elle,
eft fraîche, plus elle contient d’huile eflèntielle.
P L A N C H E C I L
Le Quinquina jig . 1. eft un arbriflèau qui croît eri
Amérique, dans les pays voiûns de la ligne, 8c princi-,
paiement le long de la riviere des Amazones ; lès feuil-,
■ les font oppofées, lès fleurs naiflènt en bouquets entre
: les aiflèlles des feuilles, & font compofées chacune
\ d’un feul pétale divife en cinq parties égales, foutenues,
par un calice à cinq dents au-deflus de l’ovaire. Dans le
R E G N E
tube de la fleur il y a cinq étamines q u i ne paroiflènt
point a u -d eh o r s , l ’ov a ire qu i fe trou ve au-deflous de
la fleur d e v ie n t , quand elle e ft p a fle e , une capfule
ovoïde à deux lo g e s , qui renferment plufieurs femen-
ces plates 8c a rrondies. Voyei au mot Quinquina l ’ufàge
que l’on fait de l ’écorce de cet arbre.
L a C a f l è ^ . z . e ft un arbre de médiocre grand eu r,
qui croît communément dans le L e v a n t , les feuilles
font ailées, fes fleurs naiflènt en épis aux aiflèlles des
fèuilles, le calice e ft p e t it , en tube évafé & divifé en
cinq parties , la fleur e ft à cinq pétales à peu-pres égaux
gc arrondis. O n a repréfenté une fleur A féparément
de grandeur n a tu re lle ; le s étamines font au nombre
de d ix , dont cinq grandes 8c cinq p e tite s , au milieu
defquelles fe tro u ve le p ift il, qu i d e v ien t, quand la
fleur eft p afle e, une g o u flè B c ylind riqu e très - lo n g u e ,
aflèz dure & n o ir e , dont l’ intérieur e ft partagé en un
grand nombre de c e llu le s , qu i contiennent chacune
une graine orbicu laire, en v e lo p p é e de cette pulpe n oire
dont on fe fort en Médecine. Voye1 le m o t Cape.
P L A N C H E C I I I .
V É G É T A L .
PRINCIPES DE BOTANIQUE.
Syjlême de Tournejort. JUfages des parties des fleurs.
il. Fleur de la cou ro nne impéria le . Le s fleurs 1 , z , 3 , 4 ,
f , 6 font les vife e re s qu i re çoivent le fuc nourricier
du p édicule 7 , 8c le tranfmettent dans Je jeune
fruit marqué 8 , d’où le s parties qui ne font pas
propres à la n ourriture du jeune fruit , paflent
dans les étamines ou vaiflèaux excré toire s 9 , 1 0 ,
1 1 , 1 z , 1 3 , 1 4 , & ces étamines le dé chargent dans
le sfomm ets ou réfervo irs 1 5 , i t f , 1 7 , 1 8 , 1 9 , zo ,
o ù elles fe réduifent en p ou flie re do nt les grains
prennent ordinairement des figure s déterminées en
paflant par le s p ore s des étamines com m e par des
filières.
A Feuille attachée à la bafe du p iftil C . D Em brion. H
Etamine. L T rom p e du piftil.
z , 3 , 4 > f » <>, 7 , 8 , <>, t o , 1 1 , 1 z . Diffé rence des calices.
Il y a des fleurs à feuille s 8c des fleurs à é tamines.
' 1 3 , 1 4 , i f , n>. Fleurs à étamines.
II y a des fleurs fimples 8c des fleurs compofé es ; des
fleurs fimples d ’une foule feu ille 8c des flpurs fim -
ples à plufieurs feuille s.
Différence des Jleurs Jî/nples d!une feule feuille.
\q. Fleur en cloche.
18 . Fleur en campane.
119. Fleur en g re lot ,
zo. Fleur en entonnoir.
1 1 . Fleur en foucoupe.
11 > M > Z4. Fleurs en rofette .
M- Fleur en muffle.
z6. n . 1 . 8c n °. z . Fleurs en gueule.
* 7-11 • i .& n ° . z . Fleurs irrégulières d’ une foule feuille.
Différence des fleurs fimples à plufieurs feuilles.
*■&. n*. 1.8c n °. x. Fleurs e n c roix .
zp. & 31. Fleurs à fleuron.' i°‘ Flei|ron a by a fleuron, b embrion de graines.
3 z. Couche fur quoi portent les fleurons.
P L A N C H E C I V .
3 3.6» 34. Fleurs en rofe.
3 y. Fleur en lys.
36. Fleur en oeillet.
37. & 38. Fleurs irrégulières à plufieurs feuilles;
Différence des fleurs compofées.
Il y a des fleurs à fleurons, à demi-fleurons & radiées:
39. Fleur a demi-fleuron.
40. Calice.
41. Filet & gaine à demi-fleuron.
4Z. Fleur radiée.
43. Calice.
44. Couche fur quoi porrent les demi-fleurons.
♦ J. Fleuron dont le dilque eft formé. a fleuron, b em4
brion de graine.
Afi. Couche fur quoi portent les fleurons & les .demi-
fleurons.
47. Demi-fleuron dont la couronne eft compofce.
Syjlême de Linteus.
1. Première dafTe de M. Linæus. Monandrie, une étamine
8c un piftil.
z. Diandrie, deux étamines 8c un ftile.
j. Triandrie, trois étamines.
4* Tctrandrie, quatre étamines,
f. Pentendrie, cinq étamines.
6. Exandrie, fix étamines. 7. Heptandrie, fept étamines.
8. Oétandrie, huit étamines.
9. Enneandrie, neuf étamines.
10. Dccandrie, dix étamines.
u . Dodécandrie, douze étamines.
iz. Icofandrie, plufieurs étamines attachées au calice.
13. Poliandrie, plufieurs étamines attachées au-deflous
de l’embrion.
14. Didinamie, quatre étamines dont deux plus courtes.'
1 f . Tetradinamie, fix étamines dont deux plus courtes. 16. Monadelphie, les étamines toutes réunies en un
foui corps.
17. Diadelphie, étamines réunies enfemble dont une
féparée.
18. Poliadelphie, étamines réunies en plufieurs paquets;
19. Singénéfie, le fommet des étamines réunies enfem-
,J?le for mant un cylindre.
zo. Ginandrie, les étamines attachées au ftile.
z i. Monoëcie, les étamines feparéesdes piftils fur le
meme pié.
zz. Dioecie, les étamines portées fur un pié, & les piftils
fur un autre.
Z3. Poligamie, des fleurs à étamines, des fleurs à piftils,
8c fe s fleurs à étamines 8c piftils enfemble fur le
même pié.
Z4. Criptogamie , étamines & piftils peu apparens 8c
prefque invifibles.