“S H I S T O I R E N
es pies 3c derrière; d’ailleurs l’Ondatra & IeD<
-man font beaucoup plus petits.que le Çaftor, & ils ont
forte odeur de mufc. Voye? 1 Hiftone du Çaftor
>que M. de Buffon a donnée 'dans le voh VIII. de 1 Hift.
Le Porc^é^pio» fig. 1 a comme le Gaftor, deux dents
•incifives à chaquemâéhoire, & point de dents canines,
les doigts onguiculés ; mais ce qui le caraôtcrile le plusI
<c font les- piquans qu’il a fur le corps: le Her.ffon a
•beaucoup de rapport avec le Porc-epic, mais H H
M en ce qu'il a des dents canines au-Jiei. que le Potc-
épic n’en a point, & c’eft ce qui en a tau taire un genre
« i j i diftingue plufieurs efpeces dePorcs-épic qui ont
tous les caraderes dont je viens de parler communs
entre eux , mais ils different à tant d autres égards,
ou’on les prendroit pour des animaux de ditteiens
genres principalement le Coendon & lU ifo ii , B B
les piquans font courts, en petit nombre, & prelque
entièrement cachés par de longs poils.,: rotdes a-peu
près comme des foies de Cochon Le Porc-epic qui eft
repréfenté fig. z. fe trouve dans les grandes Indes, il
diffère peu’ de celui d’Italie, il a feulement les piquans
plus longs 8c plus gros-, dans tous les deux la levre
fupérieure eft fendue comme celle du Lievre, oc la
queue eft courte, au-licu que k Coendon X: lUrfon
ont I queue « n g é e , & H D M g j g j i g eft P??
fendue. Je croîs' H eft inutile de dire que c f j » ;
maux nom pas, comme plufieurs auteurs I ont avance,
la propriété de lancer leurs: piquans comine un dard
pour fe défendre de leurs entrants. M. de Button a détruit
cette erreur d’ une façon à p e iai.lcT aucun doute.
P L A N C H E X I V . .
La Roulfette, fe . i. a beaucoup de rapport avec la
Chauve-fouvis -, H Q génériques conliftent en
ce quelle I B B e lfe lg s doi8ts ongwedN « U lW B
ensemble par une membrane étendue en forme d a lle .
‘ ■ les piés de devant, & répares fes uns des autres I
dans ceux de derrière-, mais la Rouflette différé de la
Chauve-fouris, en ce quelle a quatre dents mcilives
dans chaque mâchoire, au-lieu que la Chauve-fouris
en a fix à la mâchoire inférieure, & quatre a la mâchoire
fupérieure. ■ r . t
On diftingue trois fortes dé Rouffettes, qui (ont la
Rouffette proprement dite, laRougette 8c le Vampire.
LaRouffette eft la plus groffe des trois, elle a neuf
pouces de longueur depuis le bout du muleau julqu a
l’anus, & trois piés d’envergure.Elles font toutes trois
très-voraces & très-carnàciêres, cependant elles mangent
des fruits 8c même des herbes quand elles ne trouvent
point de chair. On a donné à la Rouffette le nom
*de Chien-volant, à caufc de fa groffeur & de fon mu-
feau alongé, qui reffemble affez à celui du Chien. La
Rouflette & la Rougette ont beaucoup de rapport entre
elles, & on ne diftingue la première quen ce
qu’elle eft plus groffe, & qu’elle a fur le cou un demi-
collier d’un rouge v i f , qui n’eft pas dans laRouliette.
Le Vampire a une couleur uniforme & à-peu-pres (em-
blable à celle de nos Chauves-fouris, elle eft plus petite
que la Rouffette & la Rougette , cependant beaucoup
plus dangereufe, parce qu’on prétend qu’elle fuce pendant
la nuit le fang des hommes & des animaux (ans les
éveiller. On trouve le Vampire en Amérique, & la
Rouflette & la Rougette font de l’ancien continent,
principalement à l’île de Bourbon 8c a Madagalcar.
Les fig. z. & J . repréfentent deux efpeces d Ecureuils
dont les caraéferes confident en ce qu’ils ont deux dents
incifives à chaque mâchoire, ôc point de dents canines,
les doigts onguiculés, la queue longue & couverte
de longs poils rangés de façon que la queue P ^ olt
plate. L ’efpece la plus finguliere des Ecureuils eft le
Polatouche, fig. i . qu’ on appelle auffi Ecureuil-volant,
parce qu’il a la faculté en s’élançant d’un arbre à l’autre,
de retarder (a chute par le moyen d une membrane qui
s’ étend depuis les jambes de devant julqu aux jambes
de derrière, mais on ne peut pas dire que cet animal
y o le , car il ne frappe pas l’air de ces membranes
A T U R E L L Ë.
comme les oifeaux font avèc' leurs' aîles. La fitcô
fupérieure du corps de cet Ecureuil eft d’un cendré
clair mêlé d’un peu de jaunâtre ou de brun, 8c la face
inférieure eft blanche ; il a près de cinq pouces
de longueur depuis le bout du mufeau jufqu’à l’anus.'
On trouve le Polatouche en Ruflie 8c en Lithuanie,
mais plus communément en Canada.
L ’Ecureuil Suide, fig. 3. fe trouve en Ruflie, fl eft
un peu plus petit que le Polatouche -, on lui a donne le
nom de SuiJJe, parce qu’il eft bigarré de bandes noires ,^
roulfes &c blanches comme l’habit d’un Suiflè : il a neuf
bandes qui s’étende-rit depuis la tête jufqu’à la queue,
mais qui font peu apparentes fiir le cou -, la bande du
milieu eft noire , il y en a de chaque côté une ronfle,
enfuite une noire, puis après une blanchâtre & enfin
une 'noire.
Cet Ecureuil à quelques veflèmblances par ces bandes
avec le Palmifte & le Barbarefque, qui font deux
efpeces d’Ecurcuils, mais le Barbai-efquc n’a .que fix
bandes, 8c le Palmifte trois.
P L A N C H E X V .
Les Tatous font des animaux quadrupèdes qui ont
des caraéteres qui les font aifcmeiit diftinguer des autres.
Ils n’ont point de dents incifives ni de dents canines,
mais teuîement des dents molaires , & au-lieu de
poils leur corps eft couvert d’un teft ofleux qui occupe
le déifias de la tête, le cou, le dos, lés flancs, la croupe
8c la queue, il ne s’étend pas fur la gorge, la poitrine
8c le ventre,- ces parties font recouvertes par une
peau grenue. Le teft o(feux eft compofé de plufieurs
pièces, de façon que la partie antérieure 8c la partie
poftérieure du corps (ont recouvertes chacune par une
feule pièce, & il y a fur le milieu du corps des bandes
mobiles attachées les unes aux autres par une peau
qui permet à ccs bandes de fe replier les unes fur les
autres: de façon que ces animaux quoique couverts
d’un teft folide, peuvent te mettre en boule à-peu-
près comme le Hériffon. Le nombre de ces bandes varie
dans les Tatous, 8c fervent de caractères pour diftinguer
les efpeces : les 11ns ont trois bandes, comme
l’Afpar ; d’autres fix, comme l’Enconbert ; d’autres huit,
comme leT atuette ; d’autres neu f, comme le Cachi-
came; d’autres douze, comme le Kabaffou ; 8c enfin il
y en a qui ont dix-huit bandes, comme le Cirquinçon.
Dans cette derniere efpece les bandes mobiles au-lieu
de n’occuper que le milieu du corps, comme nous
avons d it, s’étendent au -d e là , & recouvrent toute
la partie poftérieure du corps.
Le K abaflbu,». x. eft le plus grand de tous lesTatous,
il y a des individus de cette efpece qui ont jufqu’à deux
piés huit pouces de longueur , depuis le bout du m liteau
jufqu’à l’origine de la queue. Les Tatous en général
fe retirent dans des terriers qu’ils fe creufènt (ous
terre avec autant de facilité que la Taupe ; ils y reftent
le jour & n’en fortent que la nuit pour aller chercher
des fruits'ou des racines dont ils font leur nourriture :
on trouve toutes les efpeces ci-defliis en Amérique.
On a donné le nom de Parejfeux à deux animaux
d’Amérique , parce qu’ils ont la démarche difficile,
mais cependant pas auffi lente que la plupart des voyageurs
l’ont alfuré ; ces animaux reftèmblent par leurs
caraéteres génériques aux Tatous, ils n’ont point de
dents incifives ni de dents canines , ils ont feulement
des dents molaires, & le corps couvert de poils.
L ’Unau , » . i. 8c l’A ï, font les deux feules efpeces
que l’on connoiffe ; ils different entre eux par un caractère
très-fenfiblc, c’eft que l’Unau n’a que deux doigts
aux piés de devant, 8c trois à ceux de derrière, au-lieu
que T Ai en a trois aux piés de devant comme à ceux
de derrière-, d’ailleurs l’Unau n’a point du tout de
queue, & l’Ai en a une petite 5 ils fe nourriffent tous
les deux de feuilles d’arbres, fur kfquels ils grimpent
avec beaucoup plus de facilite qu ils ne marchent fur
terre, parce que leurs ongles leur fervent à fâifir les
branches, au-lieu qu’en marchant ils les tiennent courbés
fous la paume du pié, ce qui Jes gêne beaucoup.
Le Sarigue où l’Opofliim, » . 3* eft du genre des
Philanders,
Plu lanciers, qui ont pour caradteres génériques dix
dents incifives a la mâchoire fupérieure , 8c huit à la
mâchoire inferieure, quatre doigts à chaque pié, 5c un
pouce (epare des autres doigts, comme dans les Singes,
tous ces doigts garnis d’ un ongle, à l’exception du
pouce des pies de derrière qui n’a point d’ongle.
On diftingue trois fortes de Philanders} favoir le
Sarigue, fig 3. la Marmote, & le Cayopolin. Ces trois
animaux different beaucoup des autres par le tems de
la geltation qui eft très-court} à-peine leurs petits ont-
ils vie quand ils naiflent.ils reftent enfuite collés chacun
a une mamelle fort long-tems, 8c ils ne la quittent
que quand ils peuvent marcher. Le Sarigue femelle a
une poche fous le ventre dans laquelle font les mamelles
, & qu’on pourrait regarder comme une fécondé
matrice, dans laquelle le foetus achevé de fe développer
8c Prend de l’accroidément. Les femelles des autres
efpeces de Philanders mont point de poches, cependant
leurs petits reftent colles aux mamelles comme ceux
du Sarigue pour achever de s’y former.
Les trois efpeces de Philanders ont quelques apparences
du Rat par la couleur du poil & par la queue
qui eft longue & qui n eft garnie de poils qu’à fon
origine, le relte eft recouvert de petites écailles. Ils fe
creuicnt des terriers comme le Rat ; le Sarigue eft plus
grand que la Marmofe & que Je Cayopolin, il a plus
de quinze pouces de longueur depuis le bout du mufeau
jufqu a \ anus : ces trais efpeces d’animaux fe trouvent
en Amérique 8c on en a donné la figure 8c l’hiftoire
dans le tom. X . de 1 Hift. Nat. gén. & part. &c.
P L A N C H E X V I .
Les trois animaux reprétentés fur cette Planche, ont
un caraétere particulier, qui e ftd i n’avoir point de dents}
on en tait cependant deux genres féparcs. On a mis dans
ie premier ceux dont le corps eft couvert de poil comme
le Fourmilier} & dans le fécond , ceux qui ont le
corps couvert d’écailles comme le Pangolin & le Phatagin.
On ne connoît que ces deux quadrupèdes de ce
lecond genre ; mais on diftingue plufieurs efpeces de
Fourmilier.
Le Fourmilier de la fig. 1. appelle Tamanoir, eft la
plus grande efpece de ce genre que l’on connoiffe. Il a
julqu a quatre pies de longueur depuis le bout du mu-
leau julqu a 1 anus, le muleau eft fort allongé 8c petit }
il ne fert, pour ainfi dire, que d’étui à la langue qui eft
tres-Iongue, 8c que l’animal plonge dans les fourmilières
pour en retirer les fourmis dont il fiait fa nourriture quand
îlelt a la campagne.Onl’apprivoi(è aifément, alors on le
nourrit avec de la viande hachée & des miettes de pain
qu il ramafle fort adroitement. T out le corps du Tamanoir
eft couvert de longs poils en partie jaunâtres, 8c
en partie noirs ; celui du dos près de la queue a jufqu’à
quatorze pouces de longueur. Tous ces longs poils ne
lont pas cylindriques comme les poils des autres animaux,
mais plats fur une partie de leur longueur depuis
J extrémité qui eft fourchue. On trouve cet animal dans 1 Amérique méridionale.
Le P a n g o lin ,» . 1. 8c le Phatagin, » . h font deux
animaux qui fe reflemblent beaucoup. On les trouve
en Afrique, ils fe nourriffent de fourmis comme IeTa-
manoir; mais au lieu de poils, ils ont le corps couvert
d écaillés qui leur fervent de défenfes contre leurs ennemis.
Quand ils (è voient pourfuivis, ils plient leur
corps en deux, en portant la tête du côté de la queue;
enluite fis rabattent leur queuè fur le corps, de forte
qu ils prefentent de tous les côtés des armes qui font
ton ollcnliTO quand on y touche. Le Pangolin, fig. 1.
eft beaucoup plus grand que le P h a ta g in ,» . 3. & il a
jiuqu a huit piés de longueur quand il a pris fon ac-
croiflemenr, mais (à queue fait environ la moitié de cette
longueur ; fe s écailles n’ont point de pointes comme
celles du Phatagin, 8c (ès piés (ont recouverts de petites
j urqu- » l 'extrémité» au lieu que le Phatagin Jes
a couverts de poils ainfi que le ventre. On diftingue encore
ces deux animaux l’un de l’autre par la queue qui
na que la longueur du corps dans le Pangolin, & q u i
cff pli* longue que le corps dans le Phatagin. Voye?
-1 Hiit. nat. gén. 8c part. tom. X. «2-4. p. 180.
n a t u r e l l e . 9
A M P H I B I E S .
P L A N C H E X V I I .
Les trois animaus reprèlemés fur cette Planche, font
amp 1 les , 8c font le paflage des quadrupèdes aux ce-
tacees. La Loutre a les jambes, les oreilles, &c. conformées
commcles autres quadrupèdes, St ne peut re lier
qu nn petit efpace de tems fous l’eau, oü elle ra pour
chercher (a nourriture ; aq lieu que le Phoque & lo
Morie reftent beaucoup plus dans l’eau que fur terre ; ils
ont Jes quatre jambes preiqu’entierement cachées dans le
corps -, il ne paraît à l’endroit de chaque pié qu’une efpece
de mognon fait comme une nageoire, 8c ilsn’ont
qu un trou à l’endroit des oreilles, la conque manque
entièrement.
La Loutre a pour cara&eres génériques fix dents in-
cilives a chaque mâchoire , les doigts onguiculés 8c
joints enfcmble par des membranes, 8c au nombre de
cinq dans chaque pié.
% to n n e qui c il repréfentée, fig. r. fe trouve au
Canada, & reffnnblé entièrement I celle de ces pays-ci
par la couleur & par la forme, elle ell feulement plus
grande. Elle a quatre pics trois poncés de longueur cfe-
puis le bout du mufeau jufqu’à l’extrémité de la queue.
Le Phoque a pour caractères génériques fix dents in-
cth ves à la mâchoire fupérieure, &quatre à la mâchoire
î/fferieure, cinq doigts onguiculés 8c joints enfemble
dans chaque pie, & Ccs piés de derrière dirigés en arriéré*
Le Phoque repré fenté». 2. eft entièrement noir, il Ce
trouve dans la mer des Indes. Il eft beaucoup plus petit
que le 1 hoque de l’Océan ; il n’avoic qu’enyiron deux
pies trois pouces de longueur depuis le bout du mufeau
julqu a anus. On dit que ceux du Nord ont jufqu’à huit
pies de longueur. Les Phoques font leurs petits fur la
terre, & les alaitent quelque tems, enfuite ils les con-
dmlent a la mer. On a donné differens noms aux animaux
de ce genre, tels que ceux de Veau marin , Loup
marin, Lion marin,Tigre marin, &c>
Le Mot Ce, fig. 3. plus généralement connu fous le
nom de Vache marine, a pour caraéteresgénériques à la
mâchoire (upcrleure deux dents canines, une de chaque
cote, tres-longueS & recourbées en deffous, point de
dents incifives 8c point de trompe ; de forte que les ca—
îa&eies generiques du Morfe font les mêmes que ceux
de 1 Eléphant, à l’exception qu’il n’a point de trompe.
Auffi on a appelle le Morfe l'Eléphant de mer; 8c on ne
lui a donné ce nom qu’à caufe de ces deux dents canines
qui reflemblent aux défenfes de l’Eléphant par la conformation
8c par la fubftance, mais elles font moins
longues. & moins groffes.
Le Morte reffemble plus au Phoque qu’aucun autre
animal, au point que s’il n’avoit pas ces deux longues
dents canines, on le prendrait pour un grand Phoque. Il
a le corps 8c les piés recouverts par un poil court 8c
luifant; la conque de l ’oreille lui manque, il a teule-
ment à fa place une ouverture ronde. Il fort de l’ eau
pour aller paître l’herbe, il retourne à la mer plus aifément
que le Phoque, parce qu’il te fert de fes longues
dents en les plantant dans les glaces ou les rochers. Le
Morfe te trouve dans les mers du Nord , il eft beaucoup
plus grand que le Phoque ; il y en a qui ont ÿufqu’à teize
piés de longueur , & communément les dents canines
de ces Mortes font longues de deux piés & plus.
S I N G E S & Animaux analogues.
P L A N C H E X V I I L
Le Maki a du rapport avec les Singes, en ce qu’ il a
quatre mains plütôt que quatre piés,, mais il en diffère
a beaucoup d autres égards. Il a pour caraéfceres génériques
quatre dents incifives à la mâchoire fupérieure, 8c
fi* à la mâchoire inférieure, 8c cinq doigts à chaque
pic, conformés comme ceux des Singes, Ielquelsn’onc
que quatre dents incifives à' chaque mâchoire.
II y a plufieurs efpeces de Maki qui routes ont la
queue longue & le mufeau effilé. Le Maki de la fig. 1.
c