P L A N C H E I««. N*
Coupe du levant au couchant, en regardant au midi, j
■■€ e Délits montans plongeant vers le nord par un an- j
-gle de foixante & dix degrés, de ayant leur dire- !
dion du levant au couchant,
D D Ouvrage fait.
"C C Ouvrage reliant à faire,
g g Première colle.
X X Seconde co'flè.
f i g. i . Coupe d’une carrière fuivant i’ulâge ordinaire.
-2. Coupe d’une carrière propofée dans le Mémoire.
P L A N C H E IT.
La Planche ÎI. repréfènte une des machines deftinees
a enlever les eaux, les crenons & les vuidanges du fond
rie la carrière. r
aX Poutres qui foutiennent la machine arrêtée par
leur extrémité a dans le mur, l’autre extrémité eft
foutenue par un areboutant b qui porte fur le mur.
0 Q Arbre tournant.
K S Tambour ïùr lequel roulent les cordes P S P R , qui
palTent fur les poulies pp.
H e H e Poteaux fixés perpendiculairement fur les faillies.
G <3 Autres poteaux.
1 i TraVérfès foutenues par des aifièliefs.
H L Autres traverfes qu’on nomme filières,
i , z Crochets qui arrêtent le féau Sc le font verfer dans
l’auge C C .
a a différens tas d’ardoifes.
i Petit tombereau dont on fe fert pour porter les
blocs d’ardoifè aux ouvriers fendeurs.
a Brouette dont fe fert l’ouvrier compteur pour porter
les ardoifes au tas.
3 Décharge du bafficot que l’on établit au haut de
l’engin.
4 Panier ou chaflis à pierres ou à atdoifès.
.f Brinqueballe nommé conducteur des féaux.
6 Chat ou maflè de pierre dure qui fe trouve quelquefois
dans l’ardoifè.
10 Détails de la machine appellée le trait. La partie io
P s’ emboîte dans la partie Q P , fur laquelle elle
peut tourner ; fur cette partie porte la verve ou
levier S t ; ce levier porte une corde & un crochet
marqué p , auquel on attache un panier ou un baffi-
cot pour enlever les blocs ou les vuidanges. •
P L A N C H E I I . N °. x'.
La vignette reprélènte un autre engin qui fert à tirer
l’eau de la carrière.
a. a a Poutres en faillie portées fur trois furbadiers a b
ab&y les furbadiers font arrêtés dans le mur D.
h Chapeau fur lequel porte la fufée h f ; l’autre extrémité
porte fur la poutre k.
ƒ Tabouret formé par deux pièces nommées tonnelles,
qui contiennent dés fufèaux ; les fufeaux s’engrainent
dans les dents c c c du rouet ; ces dents s’appellent
ùlluchons.
i Corde qui monte tandis que la corde l dçfccnd au
fond de la carrière.
m Seau.
» Auge ou canal où fè vuident les eaux.
Bas de la Planche.
uuty y Bafficot; les planches qui le forment font arrêtées
par les tenonsu yu , y , y.
y & y Cordes appellées benos, portées par le crochet &.
Z Z Planche mobile appellée lucety qui eft arrêtée par
deux tenons.
!!ƒ iç 16 16 Auge dans laquelle fè vuident les féaux.
.2 j 14 Crochets deltinés à arrêter les féaux ; on voit
un crochet entier & feparé dans les fig. iS . ip.
1 7 Ouverture par où s’écoule l’eau. S f 66 Seau qui fert à éleVer l’eau.
A T U R E I L E .
4 4 , f f Enferrures qui fervent à retenir les pièces qui
le çompofent.
6 6 66 Cerceau de fer ou chapeau arrêté au féau par des
tenons -, t ’eft ce chapeau qu’arrêtent les crochets
qu’on voit fur le devant de l’auge pour forcer le
féau à fè renverfér.
10 Anfe qui fufpend le feau aux trois quarts de fa hauteur,
arrêtée par deux tourillons 3 , & attachée à
une corde par le moyen d’un crochet 20 appelle •havet.
8 8 99 Le chapeau vû avec fes treilles St fes ailerons.
7 Le même feparé de fes treilles & de fes ailerons-
10 Oreille qui eft arrêtée à la partie intérieure du féau.
1 1 Aileron qui eft arrêté a la partie extérieure.
1 x Anfe vue féparcment.
Mémoire furies Carrières d’Anjou, tant £ Ardoife que de Charbon de une.
Les carrières d’ardoifè d’Anjou font fituées fur un cô1
teau qui régné du côté du levant depuis Angers jufqu’à
Trclazé * du côté du couchant il eft interrompu par la
riviere de Mayenne, il n’eft point efearpé, fe perd fou-
vent dans la plaine, & fa pente n’eft fenfïble que du côté
de la riviere. Sa direction depuis Avrillé paflant par
Angers & traverfànt la Mayenne jufqu’àTrelazéfur deux
lieues de diftancr, eft telle que les huit différentes carrières
ouvertes fur cette étendue, & toutes les anciennes
fouilles forment une ligne continue du levant au
couchant, ce qui joint aux différentes obférvations dont
on fera^nention dans la partie phyfique, pourroit en-,
gager à mettre l’ardoife dans la claffe des minéraux i
comme ayant un très-grand rapport avec les mines de
charbon & autres affujetties aux mêmes loix & varia-
tions.Toutesles ardoiferies font traverfées de grands dé*
lits ou fils féparant les couches ou bancs d’ardoife qui
ont tous leur direction du levant au couchant, & qui
étant parallèles, font inclinés à l’horizon en fè plongeant
vers le nord, c’eft-à-dire que le fbmmet dé la
couche fe retire du côté du midi d’environ vingt degrés
. . 1 -r ‘
Quand on veut ouvrir une carrière , on choiiit un
terrein à-peu-près quarréque fort fouille jufqu’à 1 ƒ piés
environ de profondeur, où fe trouve communément
le vrai banc ou franc quartier propre à fournir l’ardoi-
fe; alors on forme dans le milieu de l’emplacement une
tranchée de neuf piés de profondeur d’après laquelle
on enlève tout le rocher dans l’efpace déterminé pour,
la fuperficie de la carrière.
Cette première épaifièur du rocher ainfi déblayée fift.
neuf piés de profondeur, fe nommefoncée y le travail fe
continue fuivant le même ordre & toujours par foncée/
obfervant eftènticllemènt que la paroi du côte du nord
où toutes les couches fe trouvent dans leur plus grand
defàvantage par leur inclinaifon naturelle du pic versle;
nord, & du fommet vers le midi, foit formée par gradins
ou banquettes pour prévenir le devers ou écroula?
ment defdites couches j que l’autre paroi du côté du
midi foit taillée en talut fuivant l’inclinaifon des cou-r
ches qui par conféquent n’ont pas befoin d’être garanties
par aucune banquette comme étant dans leur pou-
tion naturelle, & que les deux côtés du levant St du
couchant, qu’on nomme les chefs de la carrière, foient
prefqueà plomb, ou du moins n’ayent fur toute leur
hauteur que des retraites d’environ deux pouces de neuf
piés en neuf piés, lefquelles annoncent chaque foncée.
Sur la paroi élevée à plomb du côté du couchant,
qui eft le principal chef de la carrière , on confinât
un mur à pierre feche jufqu’au niveau du terrein fupé-
rieur, fur lequel on établit les machines à moulette
qui férvent à faire les épuifemens des eaux & 1 extraction
des matières. ‘ î
Les carrières font plus ou moins profondes, cela dépend
de la qualité du rocher otj des évenemens qui peuvent
en caufer la ruine ; les plus profondes s’exploitent
jufqu’à 24 foncées ou 216 piés de profondeur, & jamais
au-delà de 30 foncées ou de 270 piés ; c’eft alors que
l’abondance des eaux qui fe réunifient aifément dans le
fond de ces carrières, Sc la crainte do l’éboulemcnt des
A R r> O ï S Ë R I
parois verticales St de celui en banquettes, les dépen-
fès qui augmentent 4 proportion des forces redoublées
qu’il Faut employer pour l'enlevement des eaiix&des
matières , partent pour des ôbftacles infurmontables
pour defeendre à une plus grande profondeur; l’expérience
nous apprend néanmoins que plus ces carrières
font profondes, plus l’ardoife eft abondante, St plus
elle augmente de qualité & de beauté.
D’après ce principe fondé fur l’expérience, il eftaife
de conclure qu’on ne peut apporter trop de foins, de
travail & d’intelligence à la perfection des manoeuvres
qu’exige l’extraCtion d’une matière fi belle St fi ivécef-
laire.
Je pofe pour principes que l’exploitation ordinaire
des carrières d’ardoifé eft fufceptible dans fà forme St
fon état aCtuel de plufieurs avantages qu’il eft de l’intérêt
public de ne pas négliger, St qu’en s’écartant de
l’ufage Ordinaire, on peut fè flatter de les rendre plus
belles, plus fures St plus avantageufes.
Quoiqu il foit démontré par l’expérience que plus
on approfondit une carrière, & plus la matière qu’elle
produit eft abondante 8t belle; fuppofonsun inftant
qu’on regarde la profondeur de 30 foncées comme le nec plus ultra , on doit au-moins en ce cas s’occuper
des moyens d’y parvenir avec le plus d’avantage poffi-
ble. Il eft donc eflèniiel de déterminer avec intelligence
les premières opérations St les premières fouilles d’une
carrière qui décident pour l’ordinaire de fa réuffite. Le
Cube à enlever étant un prifme quadrangulaire dont
deux côtés font cenfes parallèles, St les deux autres ont
la même inclinaifon, on en doit aifément connoître la
bafè (ùpérjéure, puifque l’axe &les angles font connus.
Car fi l’on confidere la coupe de la carrière du côté
du couchant ou du principal chef, on remarquera que
les parois du midi St du nord étant taillées fuivant un
meme angle d’inclinaifon en fèns contraire, ils doivent
ffc réunir ou fe couper à une profondeur qui féra déterminée
par leur inclinaifon commune St la largeur de la
bafe fupérieure. Ils forment alors un triangle ifôcele,
dont les angles fur la bafe qui eft l’ouverture du haut
de la carrière , font chacun de 70 degrés, St dont la
pointe ou le fbmmet eft à la feCtion des plans des parois
du nord St du midi qui en font les côtés. L’exploitation
ordinaire des carrières exigeant de ne point réunir
les feétions des parois du nord St du midi, St de
référver une partie rectangulaire à la profondeur des 30
foncées, où l’on a pour but de defeendre, il eft évident
que l’axe du prifme quadrangulaire fupérieur fera exprimé
par 270 piés hauteur des foncées, St que fi l’on
fuppofé que de part St d’autre de cet axe il refte dans le
bas vingt piés de largeur jufqu’au pic des parois du
nord St du midi, on parviendra facilement à connoître
la ligne horizontale du haut de la carrière qui exprime
la moitié de fon ouverture depuis l’axe jufqu’au fommet
de la couche; car en fuppofànt que l’on prolonge'
les deux parois du nord & du midi jufqu’à leur feétion,
l’angle que formeront ces deux plans au fommet du
triangle, féra de40 degrés, puifque les deux de la bafè
font chacun de 70 , ce qui fera 20 degrés pour la moitié
de l’angle de la pointe du prifme triangulaire St
idéal qui reftera en terre fous le quadrangulaire. Or ce
prifme triangulaire étant coupé en deux parties par l’axe,
chacun des triangles féra facilement connu, tant pour les
angles que pour les côtés ; car l’angle du fommet eft de
20 degrés, celui joignant l’axe de 90, le troifiemeféra
donc de 70 degres, & puifque la bafe de ce triangle eft
de 20 piés, ainfi qu’on l’a déterminé ci-deflus par un
fimple calcul des finus, on aura la hauteur de l’axe du
prifme triangulaire inférieur, St conféquemment celle
du prifme total triangulaire réunifiant les deux autres;
d’où l’on voit que par une proportion très-fimple des
triangles fémblables, on connoîtra la bafè du grand
triangle fupérieur qûi eft l’ouverture totale de la carrière.
Il réfulte de ce qui vient d’être dit, que l’axe du prifme
quadrangulaire qui exprime la profondeur où l’on veut
defeendre étant de 270 piés, l’axe du petit prifme triangulaire
inférieur‘fera de f 4 piés, la hauteur totale des .
axes réunis de 3 24 piés, St la bafe du triangle ou la largeur
de l’ouverture de la carrière dé 242 piés, ce qui
fait connoître que cette ouverture doit être à la profondeur
à laquelle on fepropofé de defeendre, comme
24 eft à 27 j niais fi l’on fait attention que tous les ao-
cidens qu on éprouve d’ordinaire dans ces fortes de travaux
proviennent prefque toujours de l'écroulement de
la paroi du nord, où toutes les Couchés font coupées
dans leur plus grand défavantage par leur inclinaifon
naturelle, on fentira la néceffité, en laifïànt fiibfifter ie-
talut de la paroi du midi, qui doit être invariable, puif-
quelle fuit I inclinaifon des couches elles-mêmes, de
donner plus dé talut à celui du nord, pour rendre paé
ce moyen la charge fupériçure des banquettes beaucoup
moins confidérable. L’expérience même confirme que
les déblais deviennent toujours néceffitires dàns cètte
partie pendant le travail, mais que fouvent par desmanoeuvres
précédentes St non raifonnées, on fè trouve
dans l’impafïibilité de les faire yvec fuccès.
Il eft donc queftion de déterminer quel eft l’angle
qu il conviendroit de donner à cette paroi du nord,
pour, lui afiùreu l ’inclinaifbnlaplus avantageufej; il n’eft
pas douteux que la défilnion confiante des couches par
les matières étrangères qui les pénètrent & le s fils accidentels
qui les divifent en tout fèns, doivent les faire
regarder comme tendantes continuellement à s’écrout
1e r , St que pa’r cette raifbn l’angle le plus avantageux
qu’on pourroit fixer à la paroi du nord, feroit celui
des grands taluts des terres rapportées, qu’on fait être
de. f f degrés; ce féroit fans contredit fè mettre au-*
deflus des accidens, mais augmenter confidcrablement
la dépenfè fans une, néceffité abfolue, au-lieu qu’en fè
fixant à 4^ degrés, talut ordinaire des terres moins
coulantes, les opérations pratiquées deviennent plus
aifees, St l’inquiétude des accidens doit cefièr égale-?
ment. On peut dofle conclure avec certitude de ce qui
vient d’être dit, que toutes les fois qu’il lera queftion
de former Une carrière d’ardoifé,. la largeur de l’ouver:
ture lùr le principal chef doit être à fa profondeur,
telle qu’elle foit, dans le rapport de 4 1 à 2 7, c’eft-à-dire,
pour plus grande facilité dans la pratique, que le point
de l’axe fera aux deux tiers de la largeur de la bafe de
la carrière, dont deux tiers jufqu au fommet du talut de
la paroi du nord, St un tiers jufqu’à celui de la paroi
du midi, en fe reculant, s’il eft befoin, jufqu’à l’incli-
naifon favorable de quelque couche ; je joins pour plus
. grande intelligence un exemple au précepte.
Si l’on veut defeendre à 300 piés de profondeut on
dira : Si 270 piés de profondeur d’une çarriere exigent
pour la largeur de fon ouverture 4 1 1 piés, combien
3ôq pics de profondeur exigeront - fis ? Le réfuitat féra
de 4fç piés, dont 184 pour la diftance de l’axe aux
parois du midi, St 270 à celui du nord.
On doit d’autant plus fèntir la néceffité d’agir en pareil
cas avec intelligence St connoi fiance de caufé , que
nous avons vû des entreprifés confïdérables en ce gen-<
re, échouer par la féule caufé d une opération mal ent
taméê, fouvent attribuée fans raifon à la mauvaifé qua>
lité de la matière, par le tranfport non raifonné des
vuidanges dans des endroits peu convenables, par l’im-»
poflîbilitc de travailler dans des anciennes fouilles, pat
la faufiè certitude d’une ancienne extraélion qui n’a
point eu lieu, par l’encombrement d’un terrein précieux
St nop fouillé, & enfin par des dépenfés inutile* St multipliées, par le peu de (avoir & d’expérience des
perfonnes .commifes.à.des travaux de cette importance.
Ce n’eft pas tout, l’ouverture d’ une carrière ne 'de—,
• vroit point être une chofè arbitraire, la province devroit
pofleder. un détail exaéfc de fes richeflès en. ce genre,,
une carte Minéralogique 8c bien détaillée du cours de.
ces carrières devroit indiquer cés mêmes richefiès; les
fouilles anciennes y féroient exactement conftatées, le
terrein vierge connu,'& toute carrière,à ouvrir approuvée
& limitée en connoifiànce de caufe, on évite-
roit l’inconvénient de voir des compagnies te hafarder.
à l’entreprifé d’une carrière, & ne s y livrer qu’impar-
faitement, par la crainte continuelle d’un travail infructueux,
obftacle eflèntiel aux progrès de l’induftrie Sc
aux efforts des artiftes ; on affureroit la conlèrvation
d’une matièreprécjçufé, lemulapon redoublcroit d’ac-.