nue la cause naturelle de ces grandes profondeurs,
de ces abymes sous-marins dont notre
plage est environnée, et qui servent maintenant
de lieux de retraite, d’abri et de refuge, à
tant de poissons extraordinaires qui abondent
dans nos mers ?
Ges ruines de montagnes, ces bancs de
pierres roulées, ces aterrissemens de poissons,
ces depots de coquilles, enfin, ce$ empreintes
multipliées de corps organises n’offrent-ils point
partout l ’effrayant tableau des anciennes catastrophes,
dont le physicien ne peut plus assigner
l’époque ?
Les eaux de la mer de N ice , portion du
vaste bassin de la Méditerannée, viennent baigner
ces décombres au pied des Alpës Mari-*
times. Le mouvement de leur flux et reflux
journalier , quoique très-peu sensible, n’est
réellement remarquable, chaque année , que
dans le mois de février. Leur température, à la
surface, suit à peu-près les variations et les intempéries
de l’atmosphère ; mais, à de grandes
profondeurs, on les a constamment trouvées plus
froides de moitié dans les saisons les plus chaudes.
La mer qui baigne au sud les rivages du département
des Alpes-Maritimes, s’étend en ligne
g e n e r a l e s . xiij
droite, depuis le Var jusqu’à la Tag g ia , sur
un espace de 56goo mètres. Cette plage, vue
de la haute mer de S.-Hospice, se présente
comme un golfe immense, bordé de falaises
calcaires et de grès friables qui , s’avançant
en pointes, baissent graduellement leur front
dans la mer. On y distingue également des
rives nues, arides, couvertes de cailloux roulés
ou de sable , fin. Tout cet horizon est coupé
du nord au sud, par des rivières et de petits
golfes; pàr les sinuosités des vallons et les
cascades des ravins, qui donnent à cette côte^
ainsi aperçue de loin, l’apparence d’une terre
couverte de ruines et de destruction. Quelques
pins, nés isolément et à de grandes distances
sur les pics de ces élévations stériles, semblent
limiter ces espaces qu’on ne croiroit plus habités
par des êtres vivans. Ces enfans des siècles
semblent seuls vivifier de tristes contrées ,
animer de leur verdure un morne rivage si
différent en réalité de sa trompeuse apparence,
et, sous ce rapport,véritable image des contrastes
qu’on remarque trop souvent au moral dans
l’espèce humaine.
La profondeur de cette partie de la Méditerranée
varie suivant l’élévation des côtes. On