partement , et en constitue le point le plus
élevé. C ’est de là , comme d’un centre , qu’on
voit s’étendre, d’un côte, la chaîne de montagnes
qui, se prolongeant à l’est, donne naissance
aux Appenins liguriens, et qui, se développant
de l’autre côté à l’ouest, forme les monts
inégaux de la Provence. Les Alpes-Maritimes,
placées au milieu, prennent leur direction vers
le sud, et vont, après différentes ramifications,
se joindre insensiblement à la Méditerranée.
,
La vue magnifique qui se développe à cette
élévation, l’aspect imposant des sommets de
montagnes nues et arides, la direction sinueuse
des vallées qui se dessinent sur leurs flancs tourmentés
, frappent l’esprit de tout observateur
qui contemple cet immense amphithéâtre. Bientôt,
il croit y suivre assez distinctement les traces
des révolutions physiques que cette partie
des Alpes a subies. Tantôt il voit l’Océan , dès-
lors habité comme aujourd’hui par une innombrable
quantité de corps marins, se retirer rapidement
et avec précipitation, en renversant tout
ce qui-s’oppose à son passage) tantôt au contraire,
il voit les eaux calmes de la mer séjournant
long-temps dans les mêmes parages, abaisser
insensiblement leur surface , mettre lentement
à découvert les rocs quelles avoient cachés
, |1 former , par les dépôts tranquilles
de couches successives, une partie de ces montagnes
calcaires que nous regardons aujourd’hui
comme primitives.
T o u t , ic i, semble encore indiquer la trace
d’une longue submersion : là , des corps marins
attestent, par la régularité des cduches dans
lesquelles on les voit déposés,lè séjour dés eaux
calmes et stationnaires : plus loin, c’est un désordre,
une confusion, qui ne retracent que
trop- évidemment la rapidité et la fureur des
courans. De tous côtés, des masses renversées,
irrégulières, dont les fragmens, constitués de
débris d’êtres aquatiques, sont des preuves, des
monumens irrécusables de leur existence antérieure
dans les-mêmes lieux. Enfin, tout, dans
ces montagnes, semble prouver que l’énorme
étendue d’eau dont elles étoiént couvertes, a
renversé avec violence et rapidité les obstacles
qui s’opposoient à sa chute, et a produit, ainsi,
ces écornemens immenses qu on remarque sur
les grandes masses dé roches, la plupart sapees
dans leurs antiques fondemerts.
Une chute aussi précipitée seroit-elle deve