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du côté des pieds, et vous vous jetterez l à , et y reposerez. Après cela
il vous dira lui-même ce que vous devez faire. 5. Ruth lui répondit : Je ferai tout ce que vous me commanderez.
6. Elle alla donc à l’aire de Booz, et elle fit tout ce que sa belle-
mère lui avoit commandé.
7. E t lorsque Booz après avoir bu et mangé, étant devenu plus g a i,
s’en alla dormir près d’un tas de gerbes, elle vint secrettement, et
ayant découvert sa couverture du côté des pieds, elle se coucha là.
8. Sur le minuit Booz fut effrayé et se troubla, voyant une femme
couchée à ses pieds ;
9. Et il lui dit: Qui êtes-vous? Elle lui répondit : Je suis Ruth votre
servante. Etendez vôtre couverture sur votre servante, parce que vous
êtes mon proche parent.
§, II. Booz promet d’épouser Ruth.
10. Booz lui dit : Ma fille, que le Seigneur vous bénisse ! cette
dernière bonté que vous témoignez passe encore la première, parce
que vous n’avez point été chercher de jeunes gens, ou pauvres ou
riches.
11. Ne craignez donc point, je ferai tout ce que vous m’avez dit;
car tout le peuple de cette ville sait que vous êtes une femme de
probité.
ia. Pour moi, je ne désavoue pas que je sois votre parent ; mais il
y en a un autre plus proche que moi.
13. Reposez-vous cette nuit ; et aussitôt que le matin sera venu,
s’il veut vous retenir par son droit de parenté, à la bonne-heure ; que
s’il ne le veut pas, je vous jure par le Seigneur, qu’indubitablement
je vous prendrai, Dormez là jusqu’au matin.
14. Elle dormit donc à ses pieds jusqu’à ce que la nuit fût passée ;
et elle se leva le matin avant que les hommes se pussent entre-con-
noître. Prenez bien garde que personne ne sache que vous soyiez venue
ici.
15. Et il ajouta : Etendez le manteau que vous avez sur vous , et
tenez-le bien des deux, plains. Ruth l’ayant étendu, et le tenant, il lui
mesura six boisseaux d’orge , et les chargea sur elle ; et les emportant
, elle retourna à la v ille,
16. Et vint trouver sa belle-mère, qui lui dit: Ma fille, qu’avez-
vous fait? Elle lui raconta tout ce que Booz avoit fait pour elle,
17. E t elle lui dit : Voilà six boisseaux d’orge qu’il m’a'donnés, en
me disant : Je ne veux pas que vous retourniez les mains vides vers
votre belle-mère.
18. Noemi lui dit : Attendez, ma fille, jusqu’à ce que nous voyions
à quoi se terminera cette affaire. Car c’est un homme à n’avoir point
de repos, qu’il n’ait accompli tout ce qu’il a dit.
C H A P I T R E V I .
§. I. Booz se fa i t céder les droits du plus proche parent.
I • B o o z alla donc à la porte de la v ille; et s’y assit ; et voyant passer
ce parent dont il a été parlé auparavant, il lui dit en l ’appelant par
son nom : Venez un peu ic i, et asseyez-vous. Il vint donc, et il s’assit.
2. Et Booz ayant pris dix hommes des anciens de la v ille, leur dit :
Asséyez-vous ici.
3. Après qu’ils furent assis, il parla à son parent de cette sorte :
Noémi qui est revenue du pays de Moab, doit vendre une partie du
champ d’EIimélech notre parent.
4. J ai désiré que vous sussiez ceci, et je vous l ’ai voulu dire devant
tous ceux qui sont assis en ce lieu, qui sont les anciens de mon peuple .
Si vous voulez l’acquérir par le droit que vous avez de plus proche'
parent, achetez-le, et le possédez. Que si vous êtes dans une autre
pensee, déclarez-le-moi, afin que je sache ce que j’ai à faire. Car il
n’y a point d’autre parent que vous qui êtes le premier, et moi qui
suis le second. Il lui répondit : J’acheterai le champ.
, 6. Booz ajouta : Quand vous aurez acheté le champ de Noémi il
faudra aussi que vous épousiez Ruth, Moabite, qui a été femme du
défunt ; afin que vous fassiez revivre le nom de votre parent dans son
héritage.
6. Il lui répondit : Je vous.cède mon droit de parenté ; car je ne