l ’injustice, qu’elle retombe sur moi et sur la maison de mon père ,
mais que le roi et son trône soit innocent.
10. Le roi ajouta : Si quelqu’un vous dit un mot, amenez-le-moi,
et assurez vous qu’il ne vous troublera plus.
11. Elle dit encore : Jurez par le Seigneur votre Dieu, que vous
empêcherez que les parens ne s’élèvent l’un après l ’autre, pour venger
par la mort de mon fils le sang de celui qui a été tué. Le roi lui répondit
: Je jure par le Seigneur, qu’il ne tombera pas en terre un
seul poil de la tête de votre fils.
§. II. Suite des discours de celte femme.
12. Cette femme ajouta : Que mon seigneur et mon roi permette à
sa servante de lui dire une parole. Parlez, dit le roi.
13. La femme lui dit : Pourquoi refusez-vous au peuple de Dieu
la grâce que vous m’accordez? et pourquoi le roi se résout-il de pécher,
plutôt que de rappeler sonf i s qu’i l a banni ?
14. Nous mourons tous, et nous nous écoulons sur la terre comme
des eaux qui ne reviennent plus ; et Dieu ne veut pas qu’une ame
périsse ; mais il diffère l’exécution de son arrêt, de peur que celui qui
a été rejeté ne se perde entièrement.
iô . C’est pourquoi je suis venue pour dire cette parole au roi mon
seigneur devant le peuple, et votre servante a dit : Je parlerai au roi,
pour voir si je ne pourrai point obtenir de lui en quelque manière la
grâce que je lui demande.
16. Le roi a déjà écouté sa servante, pour la délivrer, elle et son
fils, delà main de tous ceux qui les vouloient exterminer.de l ’héritage
du Seigneur ;
17. Permettez donc à votre servante de vous supplier encore que
ce que le roi mon seigneur a ordonné s’exécute comme un sacrifice
promis à Dieu. Car le roi mon seigneur est comme un ange de Dieu,
qui n’est touché ni des bénédictions ni des malédictions. C ’est pourquoi
le Seigneur votre Dieu est avec vous.
18. Alors le roi dit à cette femme : Je vous demande une chose ;
avouez-moi la vérité. La femme lui répondit ; Mon seigneur et mon
roi, dites ce qu’i l vous plaira.
19. Le roi lui dit ; N’est-il pas vrai que tout ce que vous venez de
me dire est une adresse de Joab ? Elle lui répondit : Mon seigneur
et mon ro i, je vous jure par votre vie , que rien n’est plus véritable
que ce que vous dites ; car c’est en effet votre serviteur Joab qui m’a
donné eet ordre de me présenter devant vous, et qui a mis tout ce que
je vous viens de dire dans la bouche de votre servante.
20. C’est lui qui m’a commandé de vous parler ainsi en parabole.
Mais vous, ô mon seigneur et mon roi ! vous êtes sage comme le se-
roit un ange de Dieu, et vous pénétrez tout ce qui se fa i t sur la terre.
21. Le roi dit donc à Joab : Je vous accorde la grâce que vous me
demandez : allez, et faites revenir mon fils Absalon.
' 22, Alors Joab se prosternant le visage contre terre, salua profondément
le roi, lui souhaita toutes sortes de bénédictions , et lui dit :
O mon seigneur et mon roi ! votre serviteur reconnoît aujourd’hui
qu il a trouvé grâce devant vous, puisque vous avez fait ce qu’il vous
avoit supplié de faire.
§. III. R e to u r d*urfLbsalon*
23. Joab partit donc aussitôt, et s’en alla à Gessur, d’où il amena
Absalon à Jérusalem.
24. Et le roi dit : Qu’il retourne en sa maison, mais il ne me verra
point. Absalon revint donc en sa maison, et il ne vit point le roi.
25. Or il n’y avoit point d’homme dans tout Israël qui fût si bien
fait m si beau qu’étoit Absalon : depuis la plante des pieds jusqu’à la '
tête, il n’y avoit pas en lui le moindre défaut.
26. Lorsqu’il faisoit faire ses cheveux, ce qu’il faisoit une fois tous
les ans, parce qu’ils lui chargeoient trop la tête, on trquvoit que ses '
cheveux pesoient deux cents sicles selon le poids ordinaire.
27. Il avoit trois fils, et une fille appelée Thamar qui étoit fort belje.
28. Absalon demeura deux ans à Jérusalem sans voir le roi.
29. Et ensuite il manda Joab pour l’envoyer vers David. Mais Joab
ne voulut pas le venir trouver. L ’ayant mandé une seconde fois , et
J oab n’ayant pas encore voulu venir,
30. Il dit à ses serviteurs : Vous savez que Joab a un champ qui est