A R G U M E N T .
Le second Livre des R o i s , qu de S a m u e l , contient ce qui s’est passé
pendant quarante ans, sous le régne de David , depuis la trentième jusqu’en la
soi saute-dixiéme année de son âge 5 c’e s t -à -d ir e , depuis l’an du monde 2949 >
jusqu’en l’année 2 9 8 9 , ou depuis la mort de S a ü l, jusqu’à la fin du règne de
David. Tliéodoret assure que dans la version d’Àquila, ce Livre n’étoit pas divisé
d’avec le premier, et que les deux n’en faisoient qu’un 5 que celui qui a écrit l’un
et l’autre de ces Livres, étoit postérieur au temps des histoires qu’il décrit.
E S R 0 I
L I V R E S E C O N D .
C H A P I T R E
§. I. David apprend la mort de Saül.
r. A prè s la mort de Saül, Dav id, étant revenu à Siceleg après
la défaite des Amalécites, y avoit passé deux jours.
2. L e troisième jour il parut un homme qui venoit du camp de Saül.
Ses habits étoient déchirés, et il avoit la tête pleine dépoussiéré. S’étant
approché de David, il le salua, en se prosternant le visage contre
terre.
3. David lui dit : D ’où venez-vous ? Je me suis sauvé, dit-il, de l ’armée
d’Israël.
4. David ajouta : Qu’est-il arrivé ? dites-le-moi. Il lui répondit : La
bataille s’est donnée ; le peuple a fui ; plusieurs sont morts dans cette
défaite , et Saül même e t Jonathas son fils y ont été tués.
5. David dit au jeune homme qui lui portoit cette nouvelle : Comment
savez-vous que Saül et son fils Jonathas sont morts ?
6. Ce jeune homme lui répondit : Je me suis rencontré par hasard
sur la montagne de Gelboé, et j’y ai trouvé Saül qui s’étoit jeté sur
la pointe de son épée. Et comme des chariots et des cavaliers s’ap-
prochoient,
7. Il m’a aperçu en se retournant, et m’a appelé. Je lui ai répondu :
Me voici.
8. Il m’a demandé qui j’étois ; et je lui ai dit que j’étois Amalédte.
9. Et il a ajouté : Appuyez-vous sur moi, et me tuez ; parce que je
suis dans un accablement de douleur, et que toute mon ame est encore
eu moi.
10. M’étant donc appuyé sur lu i, je l ’ai achevé; car je savois bien
qu’il ne pouvoit pas vivre après le coup qu’il s’étoit donné en se jetant
sur son épée. Et je lui ai ôté son diadème de dessus la tête, et le bras-
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