l ’enfant vivoit encore, et que nous lui parlions, il ne vouloit pas nous
écouter : combien donc s’affligera-t-il encore davantage , si nous lui
disons qu’il est mort ?
19. David voyant que ses officiers parloieht tout bas entre e u x ,
reconnut que l’enfant étoit mort ; e t, le leur ayant demandé, ils lui
répondirent qu’il étoit mort.
20. Aussitôt il se leva de terre , il alla au bain, il prit de l’huile de
parfums j et ayant changé d’habit, il entra dans la maison du Seigneur,
et il l ’adora : il revint ensuite en sa maison ; il demanda qu’on
lui servît à manger, et il prit de la nourriture.
2.1. Alors ses officiers lui dirent : D ’où vient cette conduite si extraordinaire?
Vous jeûniez et vous pleuriez pour l’enfant lorsqu’il
vivoit encore, et après qu’il est mort, vous vous êtes le v é , et vous
avez mangé.
22. David leur répondit : J’ai jeûné et j’ai pleuré pour l’enfant tant
qu’il a v é cu , parce que je disois : Qui sait si le Seigneur ne me le
donnera point, et s’il ne lui sauvera point la vie ? 23. Mais maintenant qu’il est mort , pourquoi jeûnerois-je ? Est-ce
que je puis encore le faire revivre ? C’est moi plutôt qui irai à lu i, et
il ne reviendra jamais à moi.
g. IV. Naissance de Salomon. Victoires sur les Ammonites.
2,4. David ensuite consola sa femme Bethsabée ; il fut avec e lle ,
et elle eut un fils qu’il appela Salomon. Le Seigneur aima cet enfant;
25. E t , ayant envoyé à David le prophète Nathan , il donna
à l’enfant le nom d’Aimable au Seigneur, parce que le Seigneur
l’aimoit.
26. Joab continua à battre Rabbath, ville des Ammonites ; e t, étant
près de prendre cette ville royale,
27. Il envoya des courriers à David, avec ordre de lui dire : J’ai
battu jusqu’ici Rabbath, et cette ville environnée d’eau va être prise.
28. Faites assembler le reste du peuple, et venez au siège de la
ville, et la prenez-; de peur que, lorsque je l’aurai détruite, on ne
m’attribue Vhonneur de cette victoire,
£9. David assembla donc tout le peuple, et marcha contre Rabbath ;
et après quelques combats, il la prit.
30. Il ôta de dessus la tête du roi des Ammonites le diadème qui
pesoit un talent d’o r , et qui étoit enrichi de pierreries très-précieuses,
et il fut mis sur la tête de David. Il remporta aussi de la ville un fort
grand butin ;
31. E t , ayant fait sortir les habitans, il les coupa avec des scies ; il
fit passer sur eux des chariots avec des roues de fer ; il les tailla en
pièces avec des couteaux ; et il les jeta dans des fourneaux où l’on cuit
la brique. C’est ainsi qu’il traita toutes les villes des Ammonites. David
revint ensuite à Jérusalem avec toute son armée.
C H A P I T R E XI I I .
§. I. Passion d'Amnon pour Thamar.
1. A p r e s cela Amnon, fils de David, conçut une passion violente
pour la soeur d’Absalon aussi fils de D avid, qui étoit très-belle, et qui
s’appeloit Thamar ; ’ ”
2. Et l ’affection qu’il avoit pour elle devint si excessive , que cet
amour le rendit malade ; parce que, comme elle étoit vierge, il lui
paroissoit difficile qu’il se passât entre eux rien qui ne fût dans’ l’hon-
nêteté.
3. Or Amnon avoit un ami fort prudent qui s’appeloit Jonadab
fils de Semmaa, frère de David.
4. Jonadab dit donc à Amnon : D’où vient, mon prince, que vous
maigrissez ainsi de jour en jour ? Pourquoi ne m’en dites-vous point
la cause? Amnon lui répondit : J ’aimo Thamar, soeur de mon frère
Absalon.
5. Jonadab lui dit : Couchez-vous sur votre lit, et faites semblant
d’être malade-, et lorsque Votre père*Vous viendra visiter, dites-lui :
'Q u e ma soeur Thamar vienne, je vous prie, pour me donner à mang
e r ; et qu’elle me prépare quelque chose que je reçoive de sa main.
6. Amnon se coucha donc, et commença à faire le malade Et le
roi l’étant venu visiter, il lui dit : Que ma soeur Thamar vienne, je