s 5o L E S R O I S ,
g. III, Jugement de Salomon.
16. Alors deux femmes de mauvaise vie vinrent trouver le ro i, et
se présentèrent devant lui.
17. L ’une lui dit: Je vous prie, mon seigneur ,,faites-moi justice.
Nous demeurions, cette femme et moi, dans une même maison, et
je suis accouchée dans la même chambre où elle étoit.
18. Elle est accouchée aussi trois jours après moi : nous étions ensemble
dans cette maison, et il n’y avoit qui que ce soit que nous
deux.
19. Le fils de cette femme est mort pendant la n uit, parce qu’elle
l ’a étouffé en dormant ;
2,0. E t , se levant dans le silence d’une nuit profonde , elle a ote
pendant que je dormois, moi qui suis votre servante, mon fils que
j ’avois à mon côté, et l’ayant pris auprès d’e lle , elle a mis auprès de
moi son fils qui étoit mort.
21. M’étant levée le matin pour donner à teter à mon fils, il m’a
paru qu’il étoit mort ; et le considérant avec plus d’attention au grand
jour, j’ai reconnu que ce n’étoit point le mien que j’avois enfanté.
22. L ’autre femme lui répondit : Ce que vous dites n’est point
vrai ; mais c’est votre fils qui est mort, et le mien est vivant. La première
au contraire répliquoit : Vous mentez ; car c’est mon fils qui
est vivant, et le vôtre est mort. Et elles disputoient ainsi devant le'
roi.
s 3. Alors le roi dit : Celle-ci dit : Mon fils est vivant, et le vôtre
est mort. Et l’autre répond : Non ; mais c’est votre fils qui est mort,
et le mien est vivant.
24. Le roi ajouta : Apportez-moi une épée. Lorsqu’on eut apporté
une épée devant le r o i ,
2Ô. Il dit à ses gardes : Coupez en deux cet enfant qui est vivant,
et donnez-en la moitié à l’une, et la moitié à l’autre.
26. Alors la femme dont le fils étoit vivant, dit au roi ( car ses entrailles
furent émues de tendresse pour son fils ) : Seigneur, dorinez-
lu i, je yous supplie, l’enfant vivant, et ne le tuez point. L ’autre disoit
l