41. Quand l’enfant s’en fut allé, David sortit du lieu où il é ta it,
qui regardoit le midi. Il fit par trois fois une profonde révérence à
Jonathas en se baissant jusqu’en terre ; et s’étant salués en se baisant,
ils pleurèrent tous deux, mais David encore plus.
4a. Jonathas dit donc à David : Allez en paix. Que ce que nous
avons juré tous deux au nom du Seigneur demeure ferme ; et que le
Seigneur, comme nous avons d it, soit témoin entre vous et moi, et
entre votre race et ma race pour jamais.
43. David en même temps se retira, et Jonatha? revint dans la ville.
C H A P I T R E X X L
§. I. jDavid se retire à Nobé.
1. A p 'r è s cela David alla à N obé, vers le grand-prêtre Achimélech.
Et Achimélech, fort surpris en le voyant, lui dit : D ’où vient que yous
venez seul, et qu’il n’y a personne avec vous ?
2. David répondit au grand-prêtre Achimélech : Le roi m’a donné
un ordre, et m’a dit : Que personne ne sache pourquoi je vous envoie,
ni ce que je vous ai commandé. J’ai même donné rendez-vous à mes
gens en tel et tel lieu. v 3. Si donc vous avez quelque chose à manger, quand ce ne seroit
que cinq pains, ou quoi que ce soit, donnez-le-moi.
4. L e grand-prêtre répondit à David : Je n’ai point ici de pain pour
le peuple ; je n’ai que du pain qui est saint, pourvu que vos gens soient
purs y particulièrement à l’egard des femmes. ( 5. David répondit au £ /W -p rê tre , et lui dit : Pour ce qui regarde
les femmes, depuis hier et avant-hier que nous sommes partis, nous
ne nous en sommes point approchés, et nos vêtemens, aussi étaient
purs. I l est vrai qu’il y est arrivé quelque impureté légale en chemin ;
mais ils en seront aujourd’hui purifies.
6. Le grande prêtre lui donna donc du pain sanctifié ; car il n’y en
avoit point là d’autre que les pains de proposition , qui avoient été
ôtés de devant le Seigneur, pour y en mettre de chauds en la place.
y. Or un certain homme des officiers de Saül se trouva alors au*
dedans du tabernacle du Seigneur. C’étoit un Iduméen nommé D o ëg,
et le plus puissant d’entre les bergers de Saiil.
8. David dit encore à Achimélech : N’avez-vous point ici un dard
ou une épée ? car je n’ai point apporté avec moi mon épée ni mes
armes, parce que l’ordre du roi pressoit fort.
9. Le grand-prêtre lui répondit : Voilà l’épée de Goliath, Philistin
que vous avez tué dans la vallée du Térébinthe. Elle est enveloppée
dans un drap derrière l’éphod. Si vous la voulez , prenez-la , parce
qu’il n’y en a point ici d’autre. David lui dit : Il n’y en a point qui
vaille celle-là, donnez-la moi.
§. II. David s enfuit chez jichis,
10. David partit donc alors, et s’enfuit de devant Saiil ; et s’étant
réfugié vers Achis, roi de Geth,
11. Les officiers d’Achis lui dirent, en voyant David : N ’est-ce pas
là ce David qui est comme roi dans son pays ? n’est-ce pas pour lui
qu’on a chanté dans les danses publiques , Saiil en a tué mille, et
David dix mille ?
11. David fut frappé de ces paroles jusqu’au coeur ; et il commença
à craindre extrêmement Achis, roi de Geth.
13. C’est pourquoi il se contrefit le visage devant les Philistins, il
selaissoit tomber entre leurs mains, il se heurtoit contre les poteaux
de la porte, et sa salive découloit sur sa barbe.
14. Achis dit donc à ses officiers : Vous voyiez bien que cet homme
étoit fou ; pourquoi me l’avez-vous amené ?
15. Est-ce que nous n’avions pas assez de fous sans nous faire venir
celui-ci, afin qu’il fît des folies en ma présence ? Souffrirai-je qu’un
tel homme éntre dans ma maison?