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en votre faveur, et vous a délivré de la main de tous ceux qui s’étoient
soulevés contre vous. 32. Le roi dit à Chusi : Mon fils Absalon est-il en vie ? Chusi lui
répondit : Que les ennemis de mon ro i, et tous ceux qui se soulèvent
contre lui pour le perdre, soient traités comme il l’a été ! 33. Le ro i, étant donc saisi de douleur, monta à la chambre qui
étoit au-dessus de la porte, et se mit à pleurer. Et il disoit en se
promenant : Mon fils Absalon, Absalon mon fils ! qui me fera la grâce
de mourir pour vous, mon fils Absalon, Absalon mon fils ?
C H A P I T R E XIX.
§. I. D a v id pleure jdbsalon.
i . E N même temps, on avertit Joab que le roi étoit dans les larmes
et qu’il pleuroit son fils ;
2. E t la victoire fut changée en deuil dans toute l’armee, parce
que tout le peuple sut que le roi étoit affligé de la mort d’Absalon.
3. Les troupes entrèrent dans la ville sans bruit, et sans oser presque
se montrer, comme une armée défaite qui auroit fui du combat.
4. Le roi cependant, ayant la tête couverte, crioit à haute voix:
Mon fils Absalon, Absalon mon fils ! Mon fils ! . 5. Joab, étant entré au lieu où étoit le ro i, lui dit : Vous avez aujourd’hui
couvert de confusion tous les serviteurs qui ont sauvé votre
v ie , et la vie de vos fils et de vos filles, la vie de vos femmes et de vos
concubines.
6. Vous aimez ceux qui vous haïssent, et vous haïssez ceux qui vous
aiment. Vous témoignez aujourd’hui que vous ne vous mettez nullement
en peine ni de vos officiers, ni de vos soldats ; et je vois fort
bien que si Absalon vivoit, et que nous eussions été tous tués, vous
seriez content.
7. Venez donc présentement vous montrer à vos serviteurs ; parlez-
leur, et témoignez - leur la satisfaction que vous avez d’eux ; car je
vous jure par le Seigneur, que si vous ne le faites, vous n’aurez pas
cette nuit un seul homme auprès de vous, et vous vous trouverez
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dans un plus grand péril que vous n’avez jamais été depuis les premières
années de votre vie jusques aujourd’hui.
§. II. David se fa it voir au peuple.
8. Le roi s’en alla donc s’asseoir à la porte de la v ille s et le peuple
ayant été averti qu’il étoit là , tout le monde vint se présenter devant
lui. Cependant, comme après la fuite des troupes d’Israël chacun
s’étoit retiré chez s o i,
9. Le peuple dans toutes les tribus s’entre-disoit à l’envi l’un de
Fautre : Le roi nous a délivrés de nos ennemis ; il nous a sauvés de la
main des Philistins, et il a été contraint de fuir hors de son pays, à
cause du soulèvement d’Absalon.
10. Absalon que nous avions sacré pour ro i, est mort dans le combat
: qu’attendez-yous donc, et pourquoi ne ramenez-vous point le
roi ?
1Ë Le roi David, ayant été averti de cette bonne volonté que tout
Israël avoit pour lu i, envoya dire aux grands - prêtres Sadoc et
Abiathar : Parlez aux anciens de Juda, et dites-leur : Pourquoi êtes-
vous les derniers à ramener le roi en sa maison ?
ia . Vous êtes mes frères, vous êtes mes os et ma chair ; pourquoi
êtes-vous les derniers à ramener le roi?
13. Dites aussi à Amasa : N’êtes-vous pas mes os et ma chair ? que
Dieu me traite avec toute sa sévérité , si je ne vous fais pour toujours
général de mon armée à la place de Joab.
14. Il gagna ainsi le coeur de tous ceux de Juda, qui tous unanimement
lui envoyèrent dire : Venez avec tous ceux qui vous suivent.
§. I I I. Retour de David. Séméi lu i demande pardon.
15. Le roi retourna donc, et s’avança jusqu’au Jourdain ; et tout
Juda vint au-deyant de lui jusqu’à Galgala, pour lui faire passer le
fleuve.
16. Or Séméi de Bahurim, fils de Géra, de la tribu de Benjamin,
vint en grande hâte avec ceux de Juda au-devant du roi David,
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