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Ton itiftmgnr. en effet dans fes erra , ou plutôt dans les éclats de
fa voix y une forte de chant meforé, modulé f k j ; des fons
brayans de clairon, mais dont fes tons aigus & peu diverftfiés
font néanmoins ftès-éïoignés delà tendre mélodie, & de la variété
douce & brûlante du ramage de nos oifeaux chanteurs'.
' S t ) M. râbbé Arnaud, dont le génie eft Bit pour ranimer les relies précieux de la bette
& lavante antiquité, a bien voukt concoarir àrec nous à vérifier & à apprécier ce qû,^ es
Anciens ont dit du chant dû cygne. Deux cygnes fauvages qui, fe font établis dWmémeslur
les magnifiques eaux de Chantilly , femhlent s’être venus offrir exprès-à oette mtéretonte
vérification. M. iabbé Arnaud eft allé jdquà noter leur chant, ou, pour mieipc dire;, leurs
cris harmonieux, & il nous en écrit en ces termes « On ne peut pas dire exaftement que les
«cygnes de Ghantitty chantent, ils crient;, mais fa n .« B font véritablement & conllamment
«modulés; leur voix neft point douce, d ie eft a» contraire aigue, perçante & très peu agréa- j
„ ble; je ne pins fa mieux comparer qu'au fon d'une clarinette embouchée par queIqu un
«qoi cet inftrumcnt ne leroit pprnr familier. Prefqne tous les oifeux .caiiarea*tçp.otineq|,?u .
«chant de l’homme. inttrnmens : j ai joué pendant 1 >ng temps du violon
«auprès de nos cygnes, fur tons les tons & fur tontes les cordes; j'ai même pris luniflnn de
«leurs propres accens, fans qu'ils aient paru y faire attention ; mais fi dans le baflin ou i
« une i avec leurs j lit 01 vient jet r une oie, Il i âle, aj èsai lir pouffé de fous lourds,
„fond fur l'oie avecimpétnolité, & fa finfi&nt an cnn, il lui plonge, à très-fréquentes reprîtes,
«fa tête dans l'eau, & fa frappe en même temps de fes ailes; ce ferait fait de loie G 1 on ne
„ venoit à fon feennrs : alors les ailes étendues, le cnn droit & 1a tête haute, le cygne vient
„ fe placer vis-à-vis de fa femelle, & pouffe un cri auquel la femelle répond par un cri plus
„bas dun demi-ton. La voir du mâle va du & au f i bémol; celle delà femelle du fo l dfife ,
an !a. La première note eft brève & de paffige, & fait l'effet de 1a note que nos Muliciens _
«appellent Jinfibk ; de manicrê quelle n'ell jamais détadiéè de fa fécondé, & fe paffe comme
«un malé : obfervez qbheureuièment pour l'oreille, ils ne chantent jamais tous deux à-fa-fbis;
«en effet fi, pendant que le male entonne le Jl bémol, fa femelle failbit entendre le lu, ou
„que le mêle donnât le la, tandis que h femelle donne le f i l i i if i , il en réfulteroit fa pins
’ „âpre & fa pins infnpportahle d s diffon nces ijouton que ce dial, ne eft fournis à un
„rythme conltant & réglé, à h mefure à deux temps. Du relie, nnfpefteur m'a affiné qtfan
„temps de leurs amours, ces oifeanx ont un cri encore plus perçant , .nu* PIoe
agréable. B '— Nous joindrons ici une obfervation intéreflknte, qui ne nous-a ete commun!
qtiée quaprès l’impreffion des premières pages de cet article. « Il y a une faifon ou Ion voit.
- „les cygnes fe réunir & former une forte d’affociation républicaine , pour le bien commun-, _
jîc’eft celle des grands froids. Pour fe maintenir au milieu des eaux, dans le temps quelles,
„ fe glacent, i1s s’attroupent & rie eeffent de battre l’eau, de toute la largeur de leurs ailes,.
' „avec un bruit qu’on entend de fort loin, & qui fe renouvelle avec d’autant plus de force,
„dans les momens du jour & de la-nuit, que la gelée prend avec plus d’aétivité-, leurs'efforts-
jjfont fl efficaces, qu’il n’y a pas d’exemple que la troupe des cygnes ait quitté 1 eau dans les
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M Au te fe ,, ; fes^ Anciêtis ne s’étoigntipasuontieotés de laite dît
eygne:Ain. éhailfeè' mWvêiHe.ûitiî • feûSfeiàè ’
millèaéjfirfàfpe’âi de leut defiradbotàt', 8 chantoit encore ail
moment dé fon agonie & préîudoit par. des ,fons harnnonfê'l^à
fon dernier'foupir^t'étoit, difoiënt-iis', près d’expirer, & faifant4
la Vie un açheil trille & tendre;, éjüp leîeygneWendoit' ces ai lcil®
&. i]Ù^par^«^Ç|g^Tji|t,doïi.lo,ureux
muTtrituC' oix -bifk'./ff/y, plimtiu- & Itl^u^ir'
iVfen ( ij ) ,< on ïnÿndoit cc,' tL mt, fur
j^tfau’ [è-Jt'iK.lc fuuM.^lcs’-v(.nts & (es1 n^S^icHt/y-tltucs \
a.Vâifmeme viAaeâMÿgnA exp;rans en« fnufiqifa chantant
' feut^Kitijus H ^ru iL g ély NülLlfini<>iî en 1 liltoin.l’bt iruiclfe £
||||alcfabfewepffeWn'crens.n ÎVl ipttuîj'ft lyéïcro-"
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plus longues gelées , quoiqu’on art vu quelquefois un cygne lèul & écarté de l’affemblée géné-
• raie, pris par la glace au milieu des canaux. » Extrait de la Note rédigée , par M. Grouydle ,
■ Secrétaire des Commandement militaires, de S. A . S. MX le Prince de Condé.
(m) Olorum morte narratur jlebilis camus. Plin.
'■■’ [ : ( h ) Suivarit ^Pithagore >c’étoit=uffiçhant deyjoie, par lequel cét oife^ù fe iSlicitoit de: pafleh" i
à une meilleure vie.
.ante-Jolis ortum j tamquam in acre vacuo , per id tempus audiendi clariàs'ï'
•'fi-iri' maris litipribüs i\^êiüèSjtuâu,i Aldrovande. >■ '
■ t-: ( p)' Cithere Jpliti funt3 & proedpuè jamjtùn moritùrL Votant etiamîn pelagus longiàs, &
jam quidatiî càm in'-mari Africo navigarent, multos canentes voce jlebili, & mori nonnullos
; lip. i f x ÿ ^ r a p ? '|
‘ Ca Théocrite, Euripide, Lucrèce ,• Ovide , parlent du chaiit;
fjudü cygne* 1 ^
lii X ? ) f^y«L .G^fQni,yo^«j;7ài^t’| ,|ùfenias. & autres.
H^^jiSocrate dans ,Platon, & AfrfTètèrluîii>mane', mais d’après l’opinion^ commune-, & fur ^
ts étnfogenv Pbye^Ie -paffige\de fon Hiftoire Naturelle ci^plusç haut.