1 est à 3; ce qui prouVe que la tête est très-grosse en proportion du
corps, et que le corps est court et large.
On ne peut observer, vu la conservation de presque toutes les écailles,
la moindre partie de la colonne vertébrale, ni des côtes, ni des
apophyses interépineuses. Les écailles sont presque tout à fait carrées,
surtout dans la région caudale. Celles qui se trouvent à la région
dorsale sont un peu plus larges que hautes. Au milieu du flanc on
voit une vingtaine d’écailles qui présentent une sorte de crête longitudinale,
comme si la couche d’émail était déposée en forme de toit. Je
ne saurais décider si l’on doit considérer cette crête comme l’état normal
de l’écaille, ou bien s’il faut admettre que cette construction est la
suite d’une compression assez forte,"subie par le poisson avant la pétrification.
Cette dernière supposition me paraît la plus vraisemblable , vu
le grand nombre d’écailles du dos déplacées et qui ont glissé les unes sur
les autres. Avant de juger de ce point intéressant il sera toujours bon
d’attendre que l’on ait rencontré d’autres exemplaires de l'espèce dont
nous parlons à présent. Toutes les écailles sont à bords lisses et je n’ai
pu voir, même armé d’une loupe, la moindre trace de stries ou de
rainures sur la surface de l’écaille. Sur quelques-unes on aperçoit pourtant
une sorte de dessin, une tache noire qui contraste agréablement
avec la couleur brune du reste de l’écaille, mais en examinant le tout
avec attention on voit bientôt que les écailles sont très-minces et si
diaphanes que l’on aperçoit au travers de l’écaille les belles dendrites
noires et bleues formées dans la roche. On peut observer la même
particularité dans un morceau de l’opercule. Cet os a la transparence
d’une lamelle; de corne, surtout quand on le mouille un peu. De
plus on voit une multitude de très-belles dendrites brunes , jaunes,
bleues et noires aux bords et sur les crevasses de chaque: écaille, de
chaque os, de chaque rayon de nageoire, au dessous des écailles, le
long des crevasses de la roche etc.
La dorsale se trouve au milieu du dos. Elle , est composée de dix
rayons longs, articulés et branchus. Le premier rayon est le plus
court, le second et le troisième sont plus longs, mais toujours plus
courts que le quatrième, qui est le plus long de tous. Le cinquième a la
même longueur que le précédent, en suite les autres diminuent de
nouveau, quoique le dixième reste toujours plus long que le premier.
Il n’y a qu’une seule pectorale qui soit visible, elle est déplacée considérablement.
La plupart de ses rayons ont glissé en bas, tandis
que quelques-uns se trouvant encore à peu près à leur place primitive.
J ’ose croire que cette nageoire se composait de 12 ou de 14 rayons
longs et larges, articulés et dichotomés.
Les ventrales et l’anale ne sont visibles que par quelques fragments
à l’endroit où la nageoire était placée; les rayons en sont dispersés,
et il m’a été impossible de les compter.
La caudale est longue bien plus que large, et les plus grands rayons
ont même une longueur de 9 centimètres!. Les premiers rayons sont
les plus courts. Les extrémités: en sont; dichotomées bon nombre de
fois. Ces extrémités fendues des premiers rayons ont l’air de garnir
de fulcres le plus long des rayons, mais en examinant de plus près
on voit assez distinctement qu’il n’y a aucune : trace de fulcres. Il n’y
a que le lobe inférieur qui soit conservé: on ne trouve que quelques
rayons isolés du lobe supérieur. La longueur de ces rayons égale
celle des rayons correspondants du lobe inférieur, et prouve que la
caudale est parfaitement homocerque ou équilobe. Il me semble qu’on
doit poser sa formule: 4. 9. 2. 9. 4.
Vu le grand nombre de débris des. os de la tête et des mâchoires
il me semble qu’on aurait dû trouver quelques dents , si le poisson
en avait eu de. très-vigoureuses, et. fortes, On n’en voit aucune trace,
et par conséquent je présume que notre espèce n’a- eu que de très-
petites dents, peut-être de l’espèce de celles que Ton nomme en brosse,
ou que le râtelier entier s’est perdu.
L’exemplaire provient de Solenhofen.
Comme notre espèce est la seule, connue du genre Brachyichthys, et
qu on peut la considérer comme le type, je propose de la nommer
Brachyichthys typicus.