
semeut assez fréquemment, se trouve dans les fulcres qui bordent la
caudale des Pkolidophores, tandis que cette nageoire est constamment
dépourvue de ces parties dans les Leptolepis. Mais la caudalerVun poisson
ou du moins ses rayons principaux peuvent être perdus, et dans ce cas il
ne nous reste qu’un seul signe diagnostique, c’est-à-dire le degré- de
développement de la colonne vertébrale. Tandis que les Pkolidophores,
comme tous les Lepidosteïdes, ont une colonne épinière couverte de demi-
vertèbres — Halbwirhel de M. HecüjSl — assez développées pour que
la demi-vertèbre supérieure soit dépassée par la demi-vertèbre inférieure,
en sorte que l’os est double sur le milieu de la corde dorsale,
les Leptolepis ont une colonne vertébrale tout à fait ossifiée et divisée
en vertèbres parfaites, à l’exception de son extrémité qui reste cartilagineuse.
Pour cette raison M. Pictet 1) dit que peut-être les Leptolepides
devraient être transportés dans la division des téléostéens, des stéguri
de M. Heckel. Dans le poisson qui fait le sujet de cet article on voit
cette colonne vertébrale ossifiée, le signe certain qui sépare les Lepto-
lépides des Lépidostéïdes, famille à la quelle appartiennent les Pkolidophores.
Ayant ainsi déterminé la famille du poisson de Solenhofen dont nous
parlons à présent, il me restait à savoir s’il était d’une espèce de Leptolepis
inconnue jusqu’ à présent ou non. Les onze exemplaires,, dont
dix à double plaque, qui ont été à ma disposition, m’ont fourni assez
de preuves pour m’assurer qu’ ils ne peuvent pas être rangés .parmi
les nombreuses espèces connues du genre Leptolepis. La forme du
corps, la tête petite, la caudale frêle, éckancrée, m’ont porté à donner
à .l’espèce nouvelle le nom de Leptolepis clupeïformis : sa ressemblance
avec le hareng de nos mers étant manifeste.
Le Leptolepis clupeïformis est un poisson régulier, fusiforme, à tête
petite, et pourvu de nageoires assez faibles. Le plus grand exemplaire
que j ’ai devant moi a 21 centimètres de long, le plus petit n’a que
17 centimètres. La tête occupe environ la sixième partie de la longueur 1
1) Voyez : Traité de paléontologie, 2me édit. T. II. p. 135.
totale; elle est moins large (pie le corps en avant des ventrales. L’orbite
est grande, comme dans tous les Leptolepis. Au dessous de la
mâchoire inférieure on voit quelques impressions produites par des rayons
branchiostègues longs, arqués et minces. La colonne vertébrale est
composée de 43 vertèbres très-grosses et plus courtes que hautes. Les
apophyses, épineuses sont longues et assez vigoureuses: elles sont inclinées
fortement,, surtout les inférieures de la région caudale. Les côtes,
au nombre de 14 paires, sont longues et beaucoup plus grêles que les
apophyses- épineuses. Dans la région dorsale on trouve une série d’arêtes
musculaires fines et longues. Les osselets interapophysaires sont
longs et minces; on ne trouve point d’osselet inerme, chaque osselet
porte un rayon de nageoire.
Comme je viens de dire, les nageoires sont petites, même la caudale.
La dorsale est triangulaire et insérée au milieu du dos : j’y trouve 14 ou
15 rayons qui reposent sur autant d’osselets interapophysaires. Les pectorales
sont faibles à rayons courts et minces, dont je n’ai pu déterminer
le nombre. Les ventrales, insérées vis-à-vis de la dorsale, se composent
probablement de 10 ou 12 rayons fins et courts. L’anale se trouve
un peu plus rapprochée de la caudale que des ventrales: elle a peut-
être 9 rayons, soutenus par 9 apophyses interépineuses. La caudale
fourchue est subhétérocerque mais équilobe, l’extrémité de la colonne
vertébrale se dirigeant vers le lobe supérieur, ce qui n’empêche pas que
les deux lobes ne soient d’égale grandeur. Les rayons en sont articulés
et divisés bon nombre de fois, surtout les quatre qui sont les plus
courts et qui se trouvent entre les deux lobes, à l’exception cependant
de quelques petits rayons en avant du rayon principal : ceux-ci me semblent
être indivisés: je n’ai pu les compter à cause de leur finesse
extrême. '
Les écailles sont arrondies au bord postérieur, comme les écailles des
Cycloïdes : il paraît qu’elles sont petites et minces ; on les voit cependant
assez distinctement dans la région dorso-eaudale de l’un des individus
à double empreinte.
Or, pour prouver maintenant que mon Leptolepis clupeïformis n’entre
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