LE GUIT-GUIT SUCRIER.
PLANCHE L 1.
Gorge grise; ventre jaune; ailes et queue noirâtres.
Le Griinpercau «le la Jamaïque, de la Martinique, de Baliama. Brisson , Ornith, et
Suppl. — Le Sucrier. Buffon, Ois. — Certhia flaveola, Bahamensis, Var. B.
Linné, Sjst. nat. —Black and Yellow; Yellow bellied, Var. À.; Bahama creeper,
Var. B. Lathain, Synop.
CETTE espèce répandue dans les Antilles, se trouve aussi à Cayenne;
mais ses couleurs ne se présentent pas sur tous les individus avec les mêmes
nuances , si l'on en juge d'après les figures enluminées qu'en ont données
divers Ornithologistes. Celui-ci qui habite les îles de Porto-Rico et de Saint-
Domingue, ne me paraît pas autre que les Sucriers de la Martinique et de
Cayenne décrits et figurés dans Brisson et Buffon; mais il diffère de ceux
de la Jamaïque et de Saint-Barthelemi. J'ai eu occasion d'observer cette
espèce à Saint-Domingue -, j'en ai vu plusieurs que Maugé a rapportés
de Porto-Rico, et je n'ai pas trouvé d'autres différences dans les sexes
que celles dont je ferai mention ci-après. Cependant celui que je désigne
comme mâle est une femelle , selon plusieurs Auteurs '. Ce Guit-guit
' Le Sucrier de la Jamaïque qu'on donne pour le mâle, est différent de celui-ci, en ce que le dessus du
corps est noir ainsi que la gorge. ( Koy. Edwards, pl. 122.) Quant à l'autre du même Auteur ( pl. San,
iig. 3 ) qu'on regarde comme une femelle, il n'en diffère que par la couleur de la gorge qui est d'un
blanc jaunâtre. Celui de Saint-Barthelemi (Certhia barthelemiea. Sparman. Mus. caris, fasc. 5, t. 57)
est dissemblable par le dessus du corps qui est d'un brun plombé, les sourcils, la gorge et le bout
de la queue qui sont d'un beau jaune. Quant à celui de Bahama que nous a fait connaître
Catesby (Baliama titmouse cari. 1, p. 5 g ) , il différerait beaucoup de tous ces Sucriers, si réellca
longueur était de quatre pouces li
.lisent les Ornithologistes qui l'ont décrit d'après une figure enluminée. Mais je ne suis pas d'accord
avec eux sur celle longueur et cette couleur. J'ai mesuré cette figure : elle n'a de longueur que quatre
pouces environ, et le bas-ventre n'est point brun, mais d'un jaune sale. Il est vrai que cette partie
étant ombrée, elle prend une teinte brune. De plus, quoique Catesby trouve que cet oiseau a la
queue longue , je crois qu'elle l'est encore plus dans la figure que dans la nature. J'en juge par l'arrangement
qu'on donne aux pennes : chaque paire est étagée, et chaque étage assez distant l'un do
l'autre. Au contraire, la paire extérieure seule doit être un peu plus courte que les autres qui sont
toutes d'égale longueur. Au reste, je prouverai dans mon Histoire des Oisoaux de l'Amérique septentrionale,
que le plus grand nombre des oiseaux ligures dans cet ouvrage est d'une telle défectuosité,
qu'il n'est pas étonnant qu'ils aient induit en erreur les Ornithologistes ; mais cet Auteur vivait dans
un temps où l'on n'exigeait pas, comme à présent, dans les caractères et les couleurs, l'exactitude si
nécessaire eu histoire naturelle.