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DISCOURS PRÉLIMINAIRE,
Par C A M I L L E , de Genève.
UN plumage d'or à reflets éblouissans 11'est point le partage
exclusif des Colibris. L a Nature, toujours riche , toujours
féconde, n'a pas été moins magnifique envers les Grimpereaux
Soui-mangas, les Guit-guits et les Uéo-rotaires. Ces
brillans oiseaux, embellis des couleurs les plus vives, les plus
moelleuses, semblent pcirés de pierreries et de velours. Rien
ne surpasse leur éclat 3 et par un surcroît de charmes, plusieurs
joignent à cette extrême beauté le gosier le plus harmonieux.
Les Grimpereaux Souï-mangashsthiteot l'Afrique et l'Asie.
Presqu'aussi nombreux queles Colibris, ils y remplacent cette
famille attachée au Nouveau-Monde. Bien des Voyageurs,
trompés par le feu de leurs couleurs, les ont confondus avec
eux, quoiqu'ils en diffèrent par leur conformation et leurs
habitudes. Ils ne vivent pas comme les Colibris, uniquement
du miel des fleurs : plus robustes et plus forts, ils joignent
des insectes à cette nourriture trop légère. Le Colibri, sans
cesse autour des fleurs, ne fait que les caresser; le Souïmanga,
plus utile, les nettoie, les délivre des petits insectes
qui les flétrissent, et semble jaloux de leur conserver un éclat
digne de figurer auprès du sien. Par une différence encore
plus marquée, il supporte l a captivité. Au Cap de Bonne-
Espérance, on l'élève dans des volières, on le nourrit de
mouches et d'eau sucrée 3 mais le Colibri, tout aérien, 11e
peut être captif3 il meurt, quoiqu'on lui présente la même
nourriture : sans doute que 11e touchant point aux insectes,
cette eau sucrée 11e peut le soutenir.