HISTOIRE NATURELLE
D E S
GRIMPEREAUX SOUÏ-MANGAS.
L ' É C L A T A N T .
P L A N C H E IL
Violet éclatant; poitrine rouge ; ailes et queue noires.
S' IL est des oiseaux dont le physique soit difficile à décrire, ce sont, il
n'y a pas de doute, ceux dont les couleurs présentent des reflets changeons.
Aussi tous les Ornithologistes diffèrent-ils dans leurs descriptions,
lorsqu'ils les ont faites d'après nature. On ne détermine pas non plus
aisément ceux qui ont besoin de plusieurs années pour passer d'un plumage
ordinaire et presqu'uniforme à l'éclat le plus riche et le plus brillant
'. Les Souï-mangas sont de ce nombre. Pour les bien distinguer,
1 Les Ornithologistes, toujours trompés par ces passages d'une mue à l'autre, ont fait beaucoup
de variétés qui n'existent pas , puisqu'aux mêmes époques les couleurs sont constantes dans tous les
individus de la même espèce, selon leur sexe. Si cette distinction était adoptée, on ne verrait que des
variétés dans les oiseaux qui n'acquièrent les couleurs caractéristiques qu'après un certain laps de
La même erreur existe à l'égard de ceux qui muent deux fois l'année. Les Auteurs de \'Encyclopédie
méthodique se trompent, lorsqu'ils disent (voyez le mot Plumage) « que les oiseaux en qui
» ces cliangemens ont lieu, appartiennent tous aux régions les plus chaudes de l'ancien et du nouveau
» continent, et que l'histoire des oiseaux ne présente rien de semblable par rapport à ceux qui vivent
» dans les pays tempérés ou pays froids. Il paraît, ajoutent-ils, que les mues multipliées sont un
M effet de la surabondance des sucs nourriciers qui sont eux-mêmes le produit d'une nourriture plus
» succulente et plus commune dans les pays chauds». On verra dans mon HISTOIHE GÉNÉRALE DES
OISEAUX DE L'AMÉRIQUE SEPTENTRIONALE, DEPUIS SAINT-DOMINGUE JUSQU'À LA BAIE D'HCDSON,