
On voit souvent cet oiseau à la suite des Mésanges et des Sittelles:
comme ceux-ci ont l'habitude, soit de frapper avec le bec contre les
branches et même le tronc, pour en faire sortir les insectes, soit d'en
déchirer les lichens sous lesquels ils se cachent, le Grimpereau qui
vient immédiatement après, semble être à la piste , pour saisir ceux
qui leur échappent. Néanmoins, lorsqu'il est privé de cette ressource,
il arrache aussi la mousse pour y chercher les larves qu'elle recèle. Dans
toutes les saisons, le mâle et la femelle ne se quittent pas. Si le hasard ou
le besoin les éloigne un peu l'un de l'autre , ils correspondent de temps
en temps par un petit cri aigu. Ce cri est pour eux le signal du ralliement
, et le seul q.tie le mâle fait entendre pendant l'automne et l'hiver:
mais, dès que lesfrimats commencent à disparaître, il égaie sa compagne
par un ramage faible et court. J'ai remarqué qu'alors il se perchait plus
volontiers : quoiqu'il chante dans les diverses positions où il se trouve.
Un trou d'arbre, sa demeure ordinaire, est l'endroit que la femelle choisit
pour y placer son nid. Vers les premiers jours du printemps, elle le construit
de mousse et d'herbes fines, liées ensemble avec des toiles d'araignée.
Sa ponte est, disent Montbeillard et quelques Naturalistes , de cinq
à sept oeufs ; selon d'autres , de quinze à vingt. Leur couleur est d'un
blanc-cendré parsemé de quelques points et traits d'une teinte plus foncée.
Le plumage des jeunes différé peu de celui des vieux.
Cet oiseau a les plumes de la tête, du cou et du dos de trois couleurs ;
un brun roux borde un côté, une teinte noirâtre borde l'autre, et un
blanc sale occupe le milieu ; le dessous du corps est blanc , sans aucun
mélange dans les uns, et nuancé d'un roux faible dans d'autres. Cette
même couleur entoure les yeux, et couvre les sourcils; les couvertures
des ailes sont pareilles au dos, et les pennes brunes : les trois premières
sont grises à l'extérieur; les suivantes ont des taches blanchâtres; les
dernières ont une Lâche noirâtre entre deux blanches : quelques—unes de
ces taches sont transversales, et d'autres longitudinales; la queue est
brune et un peu étagée. Longueur totale, quatre pouces trois quarts; (ces
oiseaux varient en grandeur de quelques lignes) bec, sept lignes, brun
en dessus, blanchâtre en dessous; iris, couleur de noisette; pieds, gris '.
' Frisch fait mention d'une variété qui diffère par une taille plus grande : elle a les mêmes habitudes.
Scopoli ( Ann. Hist. nat. 1, n° 60, pag. 62) décrit un Grimpereau que des Naturalistes modernes
donnent pour une espèce nouvelle, nous le nom de GRIMPEREAU VEUT (Cerl/tia viridis.
Gmelin). Il habite la Carniole. Taille du précédent ; dessus du corps d'un verdiilre sale ; dessous d'un
jaune-pâle mêlé de vert; une raie bleue part de la base du bec, et descend sur les cotés du cou • menton
rouxj ailes brunes, et bordées de vert à l'extérieur 5 queue d'un brun verdàtre ; pieds noirs.
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