SUPPLÉMENT
A
l ' h i s t o i r e n a t u r e l l e
DES OISEAUX DE PARADIS.
LE MANUCODE A DOUZE FILETS.
PLANCHE XIII.
Parties antérieures noires ; parties postérieures blanches ; douze filets à la queue.
J 'A I fait (pag. 28) une description très-succincte de cet oiseau, dont
parle Valentyn, dans le Voyage de Forest. Son extrême rareté nous
faisait regretter de ne pouvoir en donner la figure ; mais , depuis peu,
M. Parkinson, qui saisit tout ce qui peut contribuer à la perfection de cet
Ouvrage, vient de nous en faciliter les moyens, en obtenant de M. Woodfort
du Vauxhall, la liberté de nous communiquer le dessin qu'il possède
dans sa collection : l'oiseau est peint de grandeur naturelle, d'après un
individu qui appartient à M. Gibson.
La tête, le cou , le haut du dos et de la poitrine de ce Manucode
sont d'un beau noir velouté, dont il rejaillit, sous divers aspects, des
reflets violets; les plumes qui recouvrent ces diverses parties sont longues
, effilées et comme frisées ; le blanc règne sur le reste du dos et
de la poitrine, sur le croupion , le ventre et les cuisses ; plusieurs plumes
d'un vert brillant à reflets bleus, plus longues, plus larges que celles qui
les avoisinent, parent les flancs vers l'origine des subalaires : celles-ci
sont conformées à-peu-près comme celles des Emeraudes, mais elles
paraissent plus larges; leurs barbes sont effilées, flottantes et d'un blanc
nuancé de jaune tendre ; les douze filets sont presque nus ; ils dépassent
d'environ quatre pouces les plumes subalaires , et se contournent en divers
sens. Longueur totale, neuf pouces et demi; bec, noir, vingt-six lignes.
Cet individu était mutilé de ses ailes : il est à présumer, d'après la description
de Valentyn , qui probablement l'a vu dans un état parfait,
qu'elles sont de la couleur des parties antérieures. Quant aux pieds,
dont il était aussi privé, on leur a donné la teinte du bec qui, dans la
plupart des oiseaux, est ordinairement la même.