L E GRIMPEREAU DE MURAILLE.
P LANCIIE L X X I I I .
Cendré; petites couvertures des ailes roses.
Le Grimpereau de muraille. Brisson, Ornith. Brisson, Ois. — The Walecrecper.
Edwards, Ois. Latham, Synop.
CE bel oiseau habite l'Italie, l'Arragon 1 , la Pologne, l'Autriche et la
France : il est très-rare dans le nord de ce dernier pays, et ne se trouve
pas en Suède : du moins Linné ne l'a pas rangé parmi les oiseaux de ce
royaume. Latham confirme ce qu'a dit Edwards, qu'il ne fréquente
pas l'Angleterre, et ajoute qu'on l'a vu sur les rochers du mont Caucase,
et non ailleurs dans les environs. Il paraît que ce Grimpereau se
trouve aussi dans la Chine, puisque Mauduit en a reçu un venant de cet
empire. Quoiqu'on le rencontre dans beaucoup de pays, il est rare dans
tous. Son genre de vie est le même que celui du précédent; il diffère
seulement dans une habitude. Le dernier, comme je viens de le dire,
ne se plaît que sur les arbres, et ne grimpe que sur le bois; celui-ci,
au contraire, s'y rencontre très-rarement : il préfère les murailles, les
vieux châteaux et les rochers coupés à pic. C'est dans les crevasses et
sur leur surface qu'il cherche les insectes, sur-tout les araignées dont
il fait sa principale nourriture. Krarner dit qu'il se tient de préférence
dans les cimetières , et fait son nid dans des crânes humains : cela arrive ,
je crois, plutôt par hasard que par choix; car, ordinairement, la femelle
dépose ses oeufs dans des trous de muraille ou de rocher. Son vol vague
et incertain a de l'analogie avec celui de la Huppe, et sa manière de
grimper avec celle de la Sittelle. Cet oiseau est un des plus solitaires;
011 en voit rarement deux ensemble. Il vit et voyage seul. Vers la lin de
l'automne, il émigré des contrées septentrionales pour passer l'hiver dans
les plus tempérées.
Le mâle et la femelle ont le même plumage, à l'exception d'une plaque
noire sur la gorge et le devant du cou dont celle-ci est privée '-, le dessus
1 Prés de Jacca, où on le nomme Paxaco aranero.
• Mul"ro mes recherches, je n'ai pu découvrir le mâle à qui tous les Ornithologistes donnent ce
trait caractéristique. J'ai vu au moins dix de ces oiseaux venant de divers pays, et tués dans diverses
saisons ; aucuns n'avaient cette plaque noire : sans doute que ceux qui l'ont ainsi désigné et figuré,
l'ont vu Néanmoins sa très-grande rareté me fait soupçonner que c'est une variété accidentelle.
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