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il faut les avoir observés sous les diverses couleurs qui sont l'attribut de
chaque ^ge. Sans cela ou s'expose à e r r e r , sur-tout s, l'on veut dapre
£ p e a u x desséchées, fixer le sexe, distinguer e , euxte de 1 adulte
c l i l c i du vieux. Pour éviter toute erreur, le doute A o i t accompagner
IL Naturaliste qui écrit d'après de si faibles indtees ; il ue ^
les objets que tels qu'on les voit : comment Aécder sans avoir étudie la
Nature ,Wisqueqceux qui l'ont observée avec le P ^ « ^
pas toujours d'accord. Si plusieurs de mes descriptions d i r e n t de celle
des Auteurs que je citera, , c'est qu'il est impossible de se rencontrer
f o u j o ' s e n d L i v L des oiseaux ausst peu connus, et dont les deporu. es
X sont souvent gâtées, soit par vétusté soit par .a » e g U g e - d »
conservateurs. De plus, chacun doit déenre les couleurs tel es qurl
apperçoit, et on sait que celles des Soui-mangas vanent selon 1 aspect
e f l a réfraction de la lumière. On verra peut-être dans quelques oiseaux
nue je donne pour espèces nouvelles, des individus pareils ou tres-peu
diiférens au premier coup-d'oeU de ceux déjà connus; ma,s les détails
prouveront qu'on ne peu, lesconfondre. Il en est peut-etre parmi eux qui
ont encore quelque chose à acquérir, quoique je les donne pour parlait* ;
ce qu, ne peut se décider avec certitude que par la comparaison A un
individu parvenu au dernier période de sa perfection. Lorsqu A s agira
d'oiseaux dont je ne connaîtrai que la dépouille, la grande habitude que
j'ai acquise pendant plus de trente années d'observations en Europe et
dans les Indes occidentales, sera mon guide. Cependant ce sera toujours
avec Aoute que je leur Aonnerai une qualité quelconque a moins que
mes rapprochemens n'aient pour bases les observations des Voyageurs naturalistes;
car l'expérience m'a prouvé qu'on ne Aoit s'en rapporter qu a
eux seuls.
On peut être certain qu'un oiseau de cette famille , comme de beaucoup
d autres, est jeune lorsque ses couleurs sont faibles ou n offrent
que des demi-teintes, et que c'est une femelle lorsqu elles ont acquis
plus de consistance. 11 est une règle presque générale dans les o, seaux,
qui n'a pas échappé aux Ornithologistes; c'est que dans le plus grand
nombre , les jeunes ressemblent aux femelles , mais avec des couleurs
moins décidées; et que celle-ci diffère du mâle par des couleurs plus
. rpttp (million es. erronée , et qne l'assertion avec laquelle on l'appuie n'est que spécieuse, puis-
< i u e ette 3 au Nouveau-Jersey , dans l'Etat de New-York et autres provinces,
que j ai observe en Pensylvan o au * , y un ,
plusieurs espèces qu. sub.ssent deux mues par an , et port, ni I
très-différent Enfin il e* est parmi elles, qui ne quittent pas ces contree* pendant 1 hiver, ou le
froid est plus rigoureux et plus long qu'en France.
DES G R I M P E R E A U X SOUI-MANGAS. 17
ternes : cette remarque est plus sensible dans ceux ornés de couleurs
métalliques. Néanmoins il y a des exceptions, comme on a pu le voir
dans les Colibris et les Oiseatix-mouches. Mais ces exceptions n'existeraient
presque pas pour les Souï-mangas, si l'on en croyait Adanson , qui
dit que les deux sexes sont parfaitement semblables. Il paraît qu'il ne faut
pas tout-à-fait s'en rapporter à cet observateur ; car d'autres Voyageurs
distinguent les femelles par un plumage très-commun, tandis que les
mâles en portent de très-brillant. C'est au point, qu'on aurait peine à
se persuader que la Nature eût marié deux oiseaux de couleurs si disparates,
si beaucoup d'autres ne présentaient des exemples aussi frappans.
Cette dissemblance peut donner lieu à des erreurs, lorsqu'on décrit des
oiseaux desséchés. Pour n'en pas faire, il faudrait avoir étudié leurs
habitudes, les avoir observés à l'époque de leurs amours, et les avoir
suivis dans les diverses mues qu'ils subissent, puisque , pendant leurs premières
années, chaque mue apporte un changement à leurs couleurs.
Mais très-peu d'hommes ont pu s'occuper de cette étude qui demande
beaucoup de temps. Néanmoins sans ccla on ne peut garantir ni leur sexe,
ni leur âge. Je tâcherai de jeter quelque lumière dans une partie encore
si obscure. Si la description du physique n'est pas assez claire pour reconnaître
l'oiseau , elle aura l'avantage inappréciable en histoire naturelle,
d'être secondée par une figure dont la ressemblance ne laissera rien à
desirer. Enfin, si je désigne pour espèce nouvelle des oiseaux déjà connus,
on 11e doit pas l'attribuer à l'envie de créer des espèces, mais à la difficulté
de les reconnaître d'après un signalement mal fait ou trop court. Cette
dernière manière de décrire, qu'on qualifie du nom de savante, aurait
vraiment du mérite, si sa briéveté pouvait tout exprimer; mais on est
obligé de tronquer le signalement, pour ne pas excéder les bornes d'une
phrase ; et ce qu'on supprime augmente la confusion, en présentant un
abrégé souvent applicable à plusieurs individus.
On ne peut douter que ce Souï-manga, que je regarde comme une
nouvelle espèce, n'ait atteint l'époque où la Nature a donné la dernière
touche à ses couleurs. Elles sont généralement riches, moelleuses
et brillantes : aussi lui ai-je donné le nom d'EcLATANT, qui ne signifie
pas encore assez, ; car le violet le plus beau couvre la tète , le gosier,
la gorge , le dessus du cou , le dos et le croupion , et cette couleur
est enrichie sur quelques-unes de ces parties par des reflets dorés.
Un rouge vif et brillant pare la poitrine ; et vers sa partie inférieure,
il est mélangé de violet. Le beau vert qui orne ses côtés est relevé patnue
petite touffe de plumes d'un jaune-paille. Un bleu tirant sur le
violet, est la couleur du haut du ventre ; le reste et le bas-ventre sont
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