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singularité et la beauté de sa queue, des Naturalistes et des Voyageurs
anglais la mettent au rang des Oiseaux de Paradis Elle n'a pas, il est
vrai, la richesse , ni le luxe de leurs plumes ; mais , quoique sa robe n'ait
pour parure que de simples couleurs, elle peut, cependant, figurer parmi
ces beaux oiseaux; car à un plumage soyeux , celui-ci joint la taille
élégante du Faisan, le port et 1a démarche du Paon; mais ce qui surtout
le fait distinguer , c'est la longueur, la forme extraordinaire, l'accord
des différentes pennes de sa queue. Les unes sont remarquables
par leurs barbes longues, flottantes, décomposées, et d'une telle légéreté,
qu'elles sont le jouet du souffle le plus léger ; d'autres ont une largeur
peu ordinaire et la transparence du cristal; les deux intermédiaires ont
la tige très-forte, et sont très-étroites : toutes ont une longueur d'une
belle proportion, et plusieurs décrivent, en se relevant, des contours
agréables. Cet oiseau semble craindre d'en altérer la fraîcheur, et d'en
détruire l'harmonie ; car , dès qu'il se pose à terre , il les porte relevées,
suivant le témoignage de tous ceux qui l'ont vu vivant.
La Nouvelle-Hollande est sa patrie, les cantons couverts de roches
sont les lieux qu'il préféré. L'on n'a pas d'autres notions sur sou genre
de vie. Il n'est pas encore assez connu pour être apprécié. Peut-être
qu'en l'observant mieux, l'on découvrira qu'il possède des qualités précieuses
et utiles, et que digue rival, par la délicatesse de sa chair, des
oiseaux que l'Europe doit aux autres parties du monde, il mérite, ainsi
qu'eux , d'y être naturalisé.
Des plumes grises, fines , soyeuses, longues d'environ un pouce, couvrent
su tète, et prennent la forme d'une huppe , dans les mornens où
quelques passions agitent l'oiseau. Celles du corps sont fibreuses , déliées
et de la même couleur, mais plus claire sur la poitrine,le ventre, et plus
pâle sur le bas-ventre. Le roux domine sur la gorge, les couvertures et
les pennes des ailes ; il est d'un ton plus vif sur la première partie que
sur les autres : la queue a trois sortes de plumes . Des seize qui la composent,
douze qui sont d'un gris bleuâtre, ont les barbes très-longues,
presque nues, éloignées , les unes des autres, dans toute leur étendue.
Ces plumes sont garnies seulement, vers leur origine, d'un duvet épais <•
1 Le, espèces réunies dans le genre des Oiseaux de Paradis varient, comme je l'ai déjà dit, dans les
caractères lirés du bec el de la queue, tl en serait de même pour celle-ci; car elle a la base de la mandibule
supérieure recouverte de plumes, en forme de soies ,LI i . de même que celles du Corbeau,
se prolongent en avant sur tes narines : de plus elle en diffère par le nombre des pennes caudales.
1 La conformation singulière de ces plumes nous a décidés aies figurer séparément. (Voy. pl. i5.)
3 Ibid. a* a.