H IS T O IR E N A TU R EL L E
v e n u la rum q u e p a g in æ in f é r io n s in n o n n u llis sp e c ie b u s -s c ro b ic u la tis : s c ro b ic u lis s im p lic is s im i s , v a c u is a u t s u c c u m a d s t r in -
g e n tem s u d a n tib u s . E p id e rm id is c e llu le s , p a g in æ su p e rio ris p ræ s e r l im , am b itu v u lg o s in u o sæ , in q u ib u sd am s p e c ie b u s
h um o r e tr a n s lú c id o tu m i d æ , p a r tí c u la s fo v en te s in n úm e r a s in n a ta n t e s , o c u lo a rm a to m ir a n tiq u e m o lu r á p id o q u a s i v ita li
tr e p id a n te s . P e t i o l u s lim b o b r e v io r , s em ic y lin d ric u s , s u b tu s c o n v e x u s , s u p r a p la n u s v e ls u b c a n a l ic u l a tu s , r a r is s im e in foliis
a rb o r is ju n io r is te re s . S t i p u l a in te r p e tio la r e s p le rum q u e lib e ræ c ito q u e d e c id u æ ,vel b a s i le v ite r c o n n a tæ , in tu s .ad b a s im
g la n d u lis m in u t is la n c e o la tis c r e b r e c o n s ilæ . F l o r e s in te r d um fo rtu ito h - vel 6 -m e r i , c ym o so -p a n ic u la ti, a lb i vel sæ p iu s
c a r n e i a u t p u r p u r a s c c n tc s , m ir e f r a g r a n té s ; p a n ic u li s te rm in a l ib u s , r am u lis p e d ic c llis q ü e b a s i b r a c te a tis .
M tE .U A Mt ( f V E S G É i V É t t A V E S .
I. J ’appelle périderme toute cette partie de l’écorce, quelle que soit son origine ('), qui, ayant perdu sa
vitalité première, persiste à la surface des couches vives plus intérieures (*), et leur sert d’enveloppe
protectrice; comme celle-ci varie beaucoup selon les espèces, son étude peut fournir de très bons caractères
pour les distinguer. Dans sa forme la plus simple, elle ne consiste qu’en quelques rangées de cellules
tabulaires, grisâtres, disposées en lignes parallèles aux rayons de l’écorce (lab. H, fig. 31 et 31 bis),
et constituant la tunique-subéreuse; cette partie ne prend pas en général un grand développement, et,
dans plusieurs espèces, elle conserve constamment l’état membraneux; lorsqu’elle vieillit, elle prend une
teinte micacée remarquable. A un état plus complexe, c’est la tunique-cellulaire qui s’est exfoliée et qui
constitue, avec le suber repoussé et lacéré, presque toute l’épaisseur du périderme. D’autres fois,
enfin, le liber lui-même peut contribuer aussi à l’accroissement de la couche péridermique, et celle-ci
réunit alors dans sa structure tous les éléments qui composaient l’écorce dans son intégrité. C’est un fait
dont il est très facile de se rendre témoin par la section longitudinale ou transversale de l’écorce du
C. Calisaya (tab. II, fig. 30 bis), où le périderme est en effet presque constamment constitué par
plusieurs couches superposées de liber et de tunique-cellulaire., facilement reconnaissables malgré les
modifications qu’elles ont éprouvées.
J’entrerai plus loin dans les détails relatifs aux variétés qu’offre dans sa structure la partie la plus importante
de l’écorce, celle que l’on peut appeler sa partie économique. Seulement, pour faciliter l’intelligence
des observations que j ’aurai à présenter à ce sujet, je jetterai ici un coup d’oeil sur la disposition affectée
par les tuniques de l’écorce avant qu’elles aient été modifiées par les progrès de la végétation, en prenant
pour exemple la coupe transversale de l’écorce d’un jeune rameau de Cinckona ovala. On y remarque
(lab. II, fig. 42), I o tout à fait en dehors, un rang de cellules brunâtres, souvent détruites en partie ou
confondues avec des frondes de lichens : c’est Y épiderme ; 2°j)lusieurs rangées de cellules oblongues,
comprimées de dehors en dedans, d’un brun foncé, à parois épaissies et ne devenant point transparentes
dans l’alcool. Cette couche n’est qu’une modification du suber, et elle n’en diffère que par les
points que j ’ai indiqués; mais comme elle ne se remarque avec ces caractères que dans certaines
espèces de Cinchonas, je la distinguerai par le nom de cercle-résineux, désignation sous laquelle elle est
. (') M. Hugo Mohl (ueber d ie Enlwicklung des Korkes and d e r Borke) s’est servi du mot périderme dans une acception beaucoup moins générale
que celle où je l'emploie ici. Il désigne ainsi le suber tabulaire, dont les couches alternent souvent, comme on sa it, avec celles du suber
polyédrique, mais qui se développe aussi isolément dans quelques écorces, soit tout à fait à leur périphérie, de manière & remplacer l’épidcrmc
qui à disparu, soit dans l’épaisseur même de l’enveloppe cellulaire on du liber qu’il mine, pour ainsi d ire , e t dont il occasionne l’exfolialion dans
une étendue plus ou moins considérable. On trouve ce tissu remarquablement développé dans l'écorcc du Cincluma lancifolia Mut., où il forme
des cloisons d'aspect micacé entre les strates de sa portion exfoliée ; e t c’est encore lui qui forme les lignes qui ressortent sur la tranche de la partie
morte extérieure de l’écorce du Cinckona Calisaya. 11 ne parait, au reste, différer en rie n , dans les écorces de Cinckona, du suber développé dans
les circonstances ordinaires.
(a) Pour abréger, je donnerai h l'ensemble de ces'couches le nom de derme. Le derme sera donc pour moi l'écorce, moins son périderme.
connue depuis longtemps par les commerçants de quinquina. Elle forme, en effet, un trait caractéristique
de quelques jeunes écorces, où sa fracture a une apparence qui justifie parfaitement la désignation qu on lui
a donnée. Quand le cercle résineux manque, comme dans les C. pubescens etamygdalifolia, par exemple,
il est remplacé par une couche de vrai liège, bien reconnaissable à la forme et à la nature de ses cellules
(tab. II, fig. 31). 3° Immédiatement en dedans du cercle résineux ou de la tunique subéreuse se trouve
la tunique ou enveloppe cellulaire, enveloppe herbacée de quelques auteurs (Mesophloeum Lmk). Cesl
la partie que l’on voit la plus développée dans les jeunes écorces où elle a une couleur verte très
marquée vers sa périphérie. Les cellules qui la composent sont assez régulières; elles sont, en général,
plus ou moins comprimées de dehors en dedans, et se remplissent à la longue de matières résineuses qui se
dissolvent promptement dans l’alcool en laissant la trame du tissu à nu ; mais la surface de sa fracture n est
pas résinoïde, comme dans la tunique précédente. La tunique cellulaire est séparée de la tunique suivante
par une ou deux séries de lacunes analogues aux vaisseaux lalicifères (*). 4-° La tunique interne, enfin, ou
liber, très peu développée dans une écorce de première année, ne présente que quelques rares fibres
ligneuses éparses dans un bain de tissu cellulaire, dont l’organisation est encore imparfaite, mais dont les
cellules deviennent.enfin régulièrement pentagonales, et se gorgent promptement de matières résineuses.
II. Le système cellulaire particulier qui se rencontre dans le bois de Cinchona f ) , et que j ’ai présenté
comme une dépendance des rayons médullaires (on pourrait lui appliquer le nom de faux rayons médullaires),
n’a pas été décrit jusqu’ici, quoiqu’il paraisse exister assez fréquemment dans les bois exotiques.
Je l’ai observé pour mon compte dans tous ceux de Rubiacées que j ’ai eus à ma disposition. 11
me paraît avoir une grande analogie avec les cloisons ou rayons celluleux des tiges de beaucoup de lianes.
La position des pores, analogue dans les cellules de ce tissu à celle qui se remarque dans les cellules des
vrais rayons, doit faire présumer que leur usage est analogue; leur disposition verticale, d’autre part,
semble indiquer que ce système est destiné aussi à faire communiquer entre eux, de haut en bas, les
vrais rayons avec lesquels il est constamment en relation très intime et dont il ne paraît être, comme je
l’ai dit, qu’une amplification.
III. Les feuilles de plusieurs espèces de Cinchona sont douées d’un reflet particulier, rare dans les
arbres, plus commun, au contraire, dans les plantes herbacées, et dû à la saillie conique des cellules de
l’épiderme, qui sont enflées par la présence d’un liquide f). C’est en étudiant cette particularité que je
remarquai le singulier mouvement qui s’opérait dans leur intérieur, mouvement que mon dessinateur comparait
à ce qu’il avait vu peu de temps avant dans les anthéridies des algues. Dans Je premier moment, en
effet, je ne doutai pas que ces molécules, si vivement animées, ne fussent de véritables animalcules;
mais, après un plus mûr examen, je demeurai convaincu que le fait que j ’avais sous les yeux n’était
autre qu’un remarquable exemple de cette action inconnue qu’exercent les uns sur les autres, et dans des
conditions particulières, les corps infiniment petits; à laquelle, en un mot, on a donné le nom de mouvement
Brownéen, du nom de l’illustre botaniste qui formula le premier ce singulier phénomène (4).
- (') l.e liquide gommo-résineux qui Hue de ces conduits ouverts sur une écorce fraîche m’a semblé être plutôt astringent qu'amer. Dans le
genre Cascarilla, ils sont beaucoup plus développés que chez les Cinchonas; et ils se retrouvent fréquemment dans les écorces âgées, ce qui n’a pas
lieu ici.
(!) Vid. tab. I e t I I, fig. 2 6 , 27, 28 cl 29.
(*) Vid. tab. I, fig. 1 8 , 1 9 , 20 e t 23.
(*) Les observations de M. Robert Brown sont consignées dans un petit mémoire qui a pour litre : A b r ie f account o f Microscopicol