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 est  un  peu  con vex e,  e t  reçoit le   filet.  L a  face  antérieure  présente  deux  loges  lin éa ires ,  suivant  la  
 longueur de  l'an th è re,  remplies  de  pollen  b la n c ,  séparées  par  une  fissure  au   fon d  de  laquelle  est  
 logé  le  s ty le ,  q ui  traverse longitudinalemen t l’an th è re,  entre  deux  lo g e s , de laquelle il est embrassé.  
 La  face supérieure  de  l’anthère porte  en  arrière  u n  tubercule  c o u r t , ja u n â t r e ,  bilobé.  L a   face  inférieure  
 produit  postérieurement de  chaque côté un  appendice aigu  en éperon : cette anthère  est droite  
 quand  la  fleu r   s’o u v r e ,  e t  ses  épérons  sont  inférieurs ;  elle  devient  couchée  ou  horizontale  peu  de  
 temps  ap rè s ,  e t  ses  éperons sont alors postérieurs.  Le pollen  est  composé de  globules sphériques ;  le  
 style  est  ca p illa ire ,  transparent ; le   stigmate  est  te rm in a l, concave  en  g re lo t, ouvert  par une  petite  
 bouche  transversale,  sémi-lunaire. L’o vaire est  in fè r e ,  épais  comme la  base  du tu b e ,  lo n g  de quatre  
 millimètres  (deu x  ligues) ;  il  est su rm on té ,  dans l’in térieur d u   tub e de la  co ro lle ,  e t   contre  la   base  
 du  s t y le ,  pa r  deux  petits  corps  d ro its ,  filifo rm e s ,  longs  de  quatre  millimètres  (d eu x lign e s ). 
 H I S T O I R E . 
 Cette plante  a  été apportée de l’Ile de F rance au   Jardin des Plantes, où elle  a  fleu ri au  mois d’août.  
 Elle  croit  eu  plusieurs  endroits  des  Indes  orientales. 
 O BSER FA T I O N  S. 
 Les  fleurs  ne  s’ouvreut  successivement  su r  le  cône  qu’une  ou   deux  à  la  fois ;  elles  se  fanent  
 promptement, se  réduisent  en  une  espèce de g e lé e   ou  de  bouillie  dans le  fon d  des  écailles du  côn e ,  
 et   se  tordent  en  spirales. 
 Jacquin a   très-bien représenté  e t  décrit  quatre  p a rtie s ,  qu e nous  n’avons  pu  observer  dans  la  racine  
 du  Curcuma  longa,  cette  plante  étan t  trop rare.  11  a   dé crit  premièrement  une  base  ou  souche  
 composée  de  tubérosités  b ru n e s ,  gro s se s ,  plus  ou  m o in s ,  comme  un  oe u f  de  p o u le , marquée  de  
 cicatrices  annulaires.  Secondement des  coraons  ép a is ,  d ig ité s ,  d’u n   jaune  p â le ,  noueux  e t  portant  
 un e  la rg e  écaille  co u ch é e ,  mem b ran eu se,  onguiforme  à   chaque  a r t icu la t io n ,  e t  q u i  aboutissent  à   
 des  oeilletons de  la  plante.  Les  cordons  e t   la  souche  tubéreuse  ont  une  sa veur  aromatique u n   peu   
 â c r e ,  sont jaunes en dedans;  ils  se  rid ent  en  sé chan t,  diminu ent  beaucoup  de  volume,  e t   ressemb 
 len t  tout-à-fait  aux  morceaux  de  racines  que  l’on  donne  dans  les  boutiques  sous  les  noms  de  
 Curcuma  rond et  de  Curcuma long.  Enfin  les  deux dernières parties que Jacquin  considère  dans  l’ensemble  
 des  ra c in e s ,so n t   deux  espèces  de  rad icu le s ,  naissant  plus  communément  de  la   souche que  
 des cordons  tra ça n ts ,  et  se  te rm in an t,  les uns  en  p o in te ,  les  autres  par une  tubérosité  oblongue. 
 Rheede  a   représenté  (vo l. x j ,   tab.  v i j )   le K u a  ou  Curcuma, qui  est du  même  g en re ,  e t  peut-être  
 la  même  espèce  qu e  ce lle  qu e  nous  dé c r ivon s ,  les  fleurs  e t  l’anthère  ayant  la même  conformation.  
 Mais  le  Curcuma  représenté  pa r Rheede  p rodu it  ses  fleurs  en  épis  séparés  des  t ig e s ,  tandis  qu e le  
 Curcuma longa  les  prod u it  su r   le  milieu  de  la  tige  même. 
 Lamarck  n’a   d é c r it , comme  étant le  Curcuma  rotunda,  qu’une  plante  de Rheede  ( Hort.  M a l.  x j ,  
 tab.  x ) ,  dont  les  fleurs  naissent  entre  les  feu ille s ,  sont  blanches,  peu  n ombreu ses ,  e t   ont  un  tube  
 lo n g , g r ê le , fo r t  saillant  hors de la   spa the ,  espèce  de plante  dont fa  ra c in e ,  comme  l’a  représentée  
 R he ede ,  est  tu b é re u se ,  a r ro n d ie ,  plus  grosse  que  le p o u c e ,  e t   q u i ,  suivant  ce même  au teu r ,  est  
 jaune  en  d e d a n s ,  com p a c te ,  ch a rn u e ,  marquée  de  cercles  v a r ié s ,  ja un e s -ro u ge â tre s ,  dont  la  
 sa veur  très-forte tien t  du  g in g emb re  e t   du  safran.  Jean Commelin  a   regardé cette  plante  comme le  
 vrai  Curcuma  rond des  boutiques des  droguistes ;  le  lo n g   tub e  de  la   fleu r  offre  un  caractère pou r  le  
 gen re   Curcuma  ,  si  l’on  ne  dé tru it  pas  tout-à-fa it  ce  genre. 
 E X P L I C A T I O N   D E   L A   P L A N C H E . 
 La  Plante  de grandeur naturelle. 
 Fig.  1.  Le  périgone  dont  les  divisions  sont  éc a rtées ,  pour  faire  voir  clairement  leu r   nombre  
 de  six. 
 2.  Le  périgone  dans  sa  forme  n a tu re lle ,  tiré  hors  des  bractées. 
 3.  Le  périgone  fendu  longitudinalement.