
§ IX.
G
I Í
M
L a température de la me?', à sa su rfa ce, augmente-elle ou
diminue-t-elle a v a n t un coup de vent ?
Cette question a les plus grands rapports avec celle qui précède.
Les faits recueillis à nos divers mouillages ne nous ont montré nulle
p art, cependant, d’une manière Lien positive, que la température de
la mer à sa surface ne diminuait jamais avant un coup de vent.
Quelques faits, pourtant, tendraient à nous le faire regarder comme
très-probable.
Quant à faugmentation de température des eaux avant un coup de
vent, nous n’en avons pas vu d’exemple.
L ’abaissement de température, quand le vent soufflait grand frais,
a presque généralement eu lieu :
1° Au mouillage de Rio de Janeiro ( relâche). Les vents du sud,
soufflant grand fra is , ont occasionné un abaissement de température
de la mer en janvier.
2“ Plusieurs faits observés au cap de Bonne-Lspérance, en mars et
avril, tendent à prouver que, sur ce point, les vents du sud, lorsqu’ils
sont grand frais, occasionnent aussi un abaissement dans la température
des eaux. Ils venaient des environs des mers polaires.
3“ Nous avons remarqué aussi qu’à la baie des Chiens-Marins, en
septembre, lorsque les vents du sud soufflaient avec violence, ils occasionnaient
un abaissement dans la température des eaux; et qu’au
contraire, lorsqu ils soufflaient du nord avec force, ils produisaient une
augmentation de température, comme venant des régions équatoriales.
4° Qu’au port San-Luis (île Guam) un abaissement assez marqué
dans la température avait lieu lorsque le vent soufflait grand frais
de 1 est : il paraît probable que cette diminution était le résultat de
finfluence de ce vent.
5° Au Port-Jackson. Nos remarques sur ce point montrent d’une
manière qui nous paraît certaine que les vents du S.S.O. au S.L. par
le S. soufflant grand frais, occasionnaient un abaissement dans la
température des eaux.
6° Station de Montevideo. Des remarques équivalentes à celles qui
précèdent nous conduisent, pour Montevideo, à une conclusion du
même genre.
Résumé des remarques q u i précèdent.
11 résulte, de fensemble des remarques que nous avons faites à nos
différentes relâches, qu’à fexception du port San-Luis de l ’île Guam,
les vents du sud, lorsqu’ils soufflaient avec violence, ont occasionné
un abaissement notable dans la température des eaux de la mer.
Au port S an -L u is , c’est le vent d’est soufflant grand frais qui a
produit cet abaissement.
A la baie des Chiens-Marins, les vents du nord à l ’O.N.O. chassant
avec force, ont causé une augmentation dans cette température; ce
fait, cependant, n’a été observé qu’une seule fois.
Nous avons donc lieu de penser que la force et la direction du vent
causent un abaissement ou une augmentation dans la température de
la mer, suivant le côté d’où ils soufflent.
Quant à rabaissement du thermomètre avant un coup de vent, il
n’y a qu’un seul jour d’observations, à Rio de Janeiro, qui puisse faire
présumer que ce cas peut arriver quelquefois.
Résumé de nos remarques sur les observations précédentes de la mer.
Cl sa surface.
L’examen des observations de température faites à la surface de la
mer, à nos différents mouillages, conduit à regarder comme généralement
vrais les faits suivants :
1° Sous féquateur et dans tous les lieux situés entre les tropiques,
la température de la mer, à sa surface, et par une faible latitude, n’éprouve
aucune variation sensible; elle reste toujours à peu près la
même. Ce fait est particulièrement démontré par les observations de
Coupang, de Dillé , Rawak, Umata, et des îles Sandwich, qui toutes
sont par de faibles latitudes.